Neuf.

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Le lendemain, je me lève tard. J'ai dormi d'une traite, de tout mon saoul.

Je garde ma routine, ménage, douche, travail.

Avoir un schéma me permet de ne pas réfléchir. Ma vie est une To do list que je coche tous les jours. Et ça me rassure.

Je n'ai plus de retard dans mes traductions, mais l'idée n'est pas d'en prendre. Je me plonge dessus jusqu'en début d'après-midi. Mon téléphone me brule les doigts. J'ai envie de lui envoyer un message...

Mais je ne le fais pas... puis merde pourquoi pas après tout ? Je n'ai aucune raison d'attendre? Je ne sais pas dans quoi je me lance, lui non plus apparemment. Et si nous sommes sur un pied d'égalité, je ne peux pas attendre un truc de lui que je ne suis pas en mesure de faire non plus.

"- Salut"

C'est une bonne demi-heure plus tard que je reçois une réponse.J'arrête de transpirer.

"- Salut, bien dormi?"

"- Trop, et toi ?"

"- Trop ? qui dort trop ? on ne dort jamais assez"

"- Une marmotte ? ok, c'est noté"

"- C'est quoi le programme de ton après midi?"

"- Je bosse sur la traduction d'un roman, et toi ?"

"- Les mains dans un moteur, ça te dit d'aller surfer en fin d'aprèm?"

"- T'es au courant que nous sommes en novembre?"

"- Y'as que les touristes qui surf seulement l'été"

"- Si tu le dis, mais je préférais apprendre à surfer au soleil."

"- Tu n'as jamais fait de surf ?"

"- Si, mais mon gros cul et moi ne somme pas en adéquation quand il s'agit d'équilibre."

"- J'ai très envie de te faire mentir."

"- Vivement cet été alors. Mais ça me dit bien de venir quand même."

"- Ça c'est la vraie réponse d'une locale ! Je passe te prendre dans deux heures?"

"- Banco"

"- À tout à l'heure. "

Une heure passe et Viggo sort enfin de son Hibernation. Cette gueule ... j'ai plus qu'à draper les miroirs avant qu'il nous fasse une syncope.

- Alors fille ou garçon ?

- J'ai accouché de ma dignité ...

- De toute évidence.

Je tire le rideau et lui offre un café, il s'installe non sans mal sur le canapé. Il garde bien les yeux fermés, grimace.

- Y'as des trucs pour la tête ?

- Un cerveau ou un doliprane ?

- Je ne prends ce qu'y as.

Il est sur son téléphone, triste.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je m'assois juste à coté de lui, j'étale mes jambes sur les siennes en lui donnant de quoi soulager sa gueule de bois.

Il prend le temps de boire, clairement il lui en faudrait peu pour qu'il se remette à vomir. Je patiente. Il finit par cracher, amer ;

- Je me suis pris la tête avec Anders hier soir..

#1 Ne pleure pas trop fortDonde viven las historias. Descúbrelo ahora