Vingt-deux.

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Je me réveille en sursaut, ça tambourine à ma porte.

Ne pas bouger, ne pas faire de bruit, je ne suis pas là.

Une vieille bile me remonte dans la gorge ...

- LIV !

Magnus.

Je cours vers la porte et lui ouvre. Les yeux exorbités, le bras en l'air prêt à frapper de nouveau. Il semble soulagé de me voir ;

- Mais qu'est-ce que tu foutais ?

Il me passe devant, énervé ;

- Ça fait une heure que je t'appelle !

- Je me suis endormi ...

Il n'ajoute rien, il est à bout de souffle, son chignon est défait, il a dû courir, ses mains tombent le long de ses cuisses, il me fixe comme si j'étais un alien ;

- Je me suis inquiété ...

- Je dormais ...

J'enlace mes doigts dans les siens, pose ma main libre sur son poitrail de bœuf essoufflé.

- Je vais bien.

Il remonte nos mains à sa bouche et embrasse mes doigts.

- J'ai cru que...

- Tu sais parfois je dors, mange, me lave, cours, enfin bref des trucs dans lesquels je ne décroche pas.

Il passe les mains sur son visage, fini par refaire son chignon. Son agitation se calme.

- Je me suis mis un coup de pression ...

Je l'embrasse, calme le reste de sa respiration, et la mienne au passage.

Je me laisse emprisonner dans ses bras le temps qu'il en a besoin.

- Je dois avoir l'air tellement con.

- Pas autant que ça.

Il hume mes cheveux, longtemps, je t'entends dire,

- Tu vas bien ...

Je ne sais pas s'il me le murmure à moi plus qu'à lui-même. Je m'écarte suffisamment pour pouvoir monter ma main sur son visage, caresser sa barbe.

- Ne va pas me faire une syncope, je suis incapable de te porter.

C'est con, mais il est capable de venir ici en deux deux, et de péter la porte si nécessaire, ça me rassure. Je crois que j'aime bien son syndrome du saint-Bernard en fin de compte.

- T'as mangé ?

Il me prend de court ;

- Non, je dormais.

J'en rigole, et un sourire se dessine sur son visage.

- Je vais aller à la pizzeria, ça te va ?

- T'as vue la taille de mon cul ? ça me convient très bien.

- Je vais en prendre deux alors !

Il me claque la fesse au passage. J'adore quand il fait ça. Mail il s'arrête net, coupé dans son élan il me montre le papier plié.

Le ton monte, ses iris virent au noir,

- C'est quoi ça ?

Merde ... je bredouille ... confuse;

- C'était ... sur ma porte quand je suis rentrée tout à l'heure.

Il l'agite sous mon nez ;

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

#1 Ne pleure pas trop fortWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu