Chapitre 1

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Nous voilà donc devant la porte d'entrée.

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est absolument pas engageant. La façade est magnifique, le manoir doit dater de la fin du XVIII siècle, mais il faudrait tout de même arranger tous ces parterres de fleurs qui sont en friche.

Et s'il n'y avait que ça... même dans le noir, on voit bien qu'il est à peine entretenu.

Sonia racle sa gorge nerveusement avant de dire :

- Bon et bien, voici ton hôtel, ma grande.

- Oui on dirait. Si j'avais su...

Mais on ne bouge pas plus que ça. Soudain, un oiseau nocturne passe au-dessus de notre tête en criant ce qui nous fait évidemment sursauter.

- Pas de panique. On va entrer et aller à l'accueil, il doit bien y avoir quelqu'un, non ? Regarde, il y a de la lumière. Tu sais combien de personnes travaillent ici.

Je pose la main sur la poignée.

- Il parait qu'il y a un gérant, un cuisinier et une femme de chambre.

- Alors c'est parfait...

- Si tu le dis.

Nous tirons nos valises et ouvrons la lourde porte qui grince, une fois dans le hall agrémenté d'un large tapis rouge, qui mériterait d'être bien nettoyé, nous nous approchons du comptoir, il y a bien quelques papiers qui trainent au milieu de la poussière, mais, personne. Le décor est pourtant impressionnant, il y a des tableaux et des objets de collection absolument magnifiques. C'est plus fort que moi, je commence une expertise mentale, fruit de ma déformation professionnelle.

On dirait que tout est d'époque...

J'actionne alors la sonnette et nous attendons.

Mais

Quelques minutes plus tard, nous attendons...

Toujours.

D'un coup, Sonia finit par éclater de rire.

- C'est un château hanté en fait. Personne n'y travaille à part Casper...

Mais l'effet escompté sur moi n'est pas celui qu'elle croyait provoquer.

Je passe derrière le comptoir et saisis deux paires de clés au hasard, cette comédie a assez duré.

- Allez, moi j'en ai ma claque. On va s'installer. Je suis chez moi non ? Je t'invite.

Nous regardons les numéros et comprenons rapidement que les chambres sont au premier étage. Pas d'ascenseur en vue, aussi, nous montons le monumental escalier en bois et c'est ainsi que nous arrivons dans le vaste couloir qui dessert toutes les suites.

- Tiens, Sonia, voici la clé pour celle-ci. Je suis juste à côté de toi.

Je l'imite en ouvrant ma chambre et m'enferme à l'intérieur pour la contempler. Il faut avouer que même si elle n'est pas briquée à mort, elle est confortable. Le lit à baldaquin est tout à fait charmant et la décoration est soignée. Je m'avance vers la salle de bain tout en marbre rose. J'aime que tout soit installé pour la venue des voyageurs. Je vais de ce pas me laver les mains et constate qu'il y a de l'eau chaude.

Oui, c'est vrai, vu le comité d'accueil, on pouvait en douter...

Je souris dans le vide

- Ouf, tout roule finalement.

Je m'étends, fais craquer ma nuque et regarde la baignoire qui me fait de l'œil. Je dois dire qu'un bain me ferait le plus grand bien. Aussi, je me déshabille pendant que coule l'eau. Je vide une miniature de bain moussant qui sent divinement bon.

Puis je pénètre dans l'eau chaude et commence enfin à me détendre, je place alors mes écouteurs sur mes oreilles et lance ma playlist favorite.

Je profite des effluves du parfum, de la douceur de l'eau, mes muscles se relâchent peu à peu. Je me remémore notre arrivée et ne peux m'empêcher d'en rire.

Quand soudain, la lumière de la salle de bain s'allume en grand. J'ouvre les yeux, le cœur au bord des lèvres. Un homme est ici, il est penché au-dessus ma baignoire, l'air mauvais.

C'est Jack l'Éventreur, je vais mourir !

Je me mets à crier et dans la panique, mes écouteurs tombent dans l'eau.

Un frisson de peur me parcoure.

Je suis à poil, au secours.

Je place mes mains comme je peux pour cacher ma nudité tout en continuant à hurler.

- Arrêter de crier ! Je ne vais pas vous tuer ! Qu'est-ce que vous foutez là ? Vous ne savez pas lire ?

Je stoppe net et commence à le détailler. L'homme, qui est devant moi, croise les bras, il porte des lunettes fines et semble à peine plus âgé que moi. Son regard est noir, il ne cache pas son mécontentement.

Comment ose-t-il me parler sur ce ton, je déteste ça.

- Pardon ? Non, mais qui êtes-vous ?

Il récupère une serviette d'un blanc pur et me la tend.

- Sortez de là ! Vous n'avez rien à faire ici !

Je l'oserve bouche bée.

- Alors, vous êtes sourde ? Sortez de la baignoire !

Je plisse mes yeux, si je n'étais dans cette position, je lui décocherais une droite de première classe.

- Non !

- Et pourquoi ? Je n'ai pas été assez clair, peut-être. C'est complet !

- Je ne veux pas vous montrer... enfin... vous voyez... Merde ! C'est vous qui allez sortir de là pour que je puisse me changer !

Il détaille la situation et mon corps qui commence à transparaitre à travers la mousse.

- Très bien, je sors, mais vous avez cinq minutes !

Il claque la porte de la salle de bain et je respire profondément de soulagement.

Mais c'est qui ce pauvre con ? Pour qui se prend-il de pénétrer comme ça chez les gens !

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora