MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]

Épilogue

- William !

Mais où est-il encore celui-là ?

Je descends comme une bombe dans les escaliers au risque de me rompre le cou. Une fois dans le hall je mets mes mains de chaque côté de ma bouche pour accentuer la portée du son :

- William !

Sonia débarque alors comme si je venais de l'appeler.

- Il n'est pas là, il s'est rendu en ville.

Je ferme mon œil à moitié avant de répondre sèchement :

- Mais ce n'est pas possible, j'ai besoin de lui maintenant... Il est presque midi. Je suis persuadée que c'est pour se défiler de tout le travail qu'il reste à faire !

- Peut-être qu'il est juste parti faire des courses pour ce soir ?

- Pfff, tu parles !

- Attends, je vais téléphoner à Francis.

- Oui, qu'il se dépêche lui aussi, on est vraiment en retard, là.

- Au fait, tu viens de recevoir ton bouquet du jour, où le met-on ?

Je contemple l'énorme gerbe de fleurs envoyée par Alban et constate que tous les autres sont encore assez beaux pour ne pas être jetés. Zut, je n'ai plus de place, le château s'est définitivement transformé en serre botanique.

Quelques explications s'imposent :

Trois mois sont passés depuis l'affaire Alban. Et depuis le jour de la mise au point musclée opérée par William, il cherche à s'excuser.

D'ailleurs, c'est bien grâce à lui que je reparle à mon oncle et que Francis vient de se fiancer à Sonia.

Pourtant, je n'ai pas avalé totalement la pilule, aussi je reste ferme quand on aborde le boulot avec mon cousin, avec qui j'ai tout de même décidé de m'associer, et pour le moment nous évitons les sujets sensibles.

En revanche, hors de question que je pardonne à Alban... qu'il aille se faire voir lui et tous ses bouquets de fleurs... Oui, une bonne centaine de bouquets de fleurs depuis trois mois tout de même... Il y a toujours un mot qui les accompagne : « je suis désolé ». La belle affaire !

William ne semble plus vraiment en colère contre lui, mais ne cherche pas à me faire changer d'avis. Il a quand même légèrement abusé !

Nous avons fait classer l'hôtel, Antoni m'y a aidé. Je n'ai plus beaucoup de nouvelles de lui, mon petit doigt me dit qu'il a rencontré quelqu'un, et j'en suis ravie. J'ai pu le rembourser de toutes les dettes grâce à William. Ce dernier s'est mis à sortir de son chapeau quelques sommes improbables, vraiment celui-là, toujours aussi cachotier.

Quant à Aaron, il pavane comme un coq lorsqu'il vient passer ses soirées à l'hôtel. Il ramène chaque fois une fille différente et lui fait le grand jeu au piano avant de louer une suite pour, comme il dit, se divertir toute la nuit.

Beurk. Je ne veux absolument pas savoir ce qu'il trafique là-bas d'ailleurs !

J'ai eu des nouvelles d'Alice et Matt, ils sont partis loin d'ici pour tenir leur rôle de Gardiens. Il parait qu'Alice a pris la place de William et que celà lui plait beaucoup.

18h30...

Une voiture vient de se garer dans l'allée. Je reconnais le son de celle de William et je me précipite dehors. Je stoppe net en haut des escaliers et le regarde sortir du véhicule tranquillement.

- Mais, où étais-tu toute la journée ?

Il ne me répond pas et passe juste à côté de moi sans même faire attention à ma présence.