Chapitre 19

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Qui a ouvert les volets de ma chambre ?

Je me retourne dans mon lit pour ne pas recevoir la lumière forte du soleil sur mon visage, puis je m'étends toujours les yeux fermés. Je me sens divinement bien ce matin.

J'ai fait un drôle de songe cette nuit, j'ai rêvé que je couchais avec William... Et quelle nuit ! Apparemment c'était la meilleure de toute ma vie, dommage qu'elle soit le fruit de mon imagination.

À cette réminiscence, je souris dans le vide et marmonne dans ma barbe :

- Hallucinant. Quel pied !

Puis j'ouvre les paupières doucement.

Mais mon cœur manque de s'arrêter quand je vois juste en face de moi, quelqu'un qui m'observe en souriant malicieusement.

Dans la panique, je tire le drap et tombe du lit à la renverse.

- Ella ? Ça va ?

Je m'assois sur la moquette, toujours en tenant mon drap autour de moi, et pointe du doigt l'homme qui est là.

- Mais... mais... vous êtes à poil !

Il cligne des yeux plusieurs fois, surpris par ma réaction, puis s'amuse de me voir dans cet état.

- Heu... oui tout comme toi.

Puis il me tend la main pour que je remonte sur le lit, ce que je fais, je suis complètement pommée en cet instant.

Nous nous observons quelques très longues secondes puis je demande d'une voix un peu tremblante :

- On... enfin... c'était vrai ?

Il se rapproche alors de mon visage pour déposer un délicat baiser sur ma bouche avant de dire :

- Je crois... oui...

- Mais comment ça s'est passé ?

- Magnifiquement bien. Tu ne t'en souviens pas ?

Je réfléchis un moment, petit à petit les images me reviennent en tête et je rougis en mordant ma lèvre inférieure.

Je le regarde, il est méconnaissable. Sans ses lunettes, les cheveux en bataille, j'ose maintenant aventurer mes yeux sur son corps exhibé devant moi et je rougis de plus belle !

Bon, je n'aurais clairement pas imaginé qu'il soit aussi sexy... et bordel, je viens de coucher avec lui ! Mon gérant, merde, c'est mon gérant...

- Je vois que tu t'en souviens dorénavant...

- Pardon ?

Il éclate de rire puis place sa paume sur ma joue.

- Ella, je dois m'absenter quelques jours, mais je serai rentré d'ici samedi.

Hein, voilà autre chose !

Je sors d'un coup de ma rêverie, outch, j'étais justement en train de me souvenir de la chaleur de sa main sur mon...

- Quoi ? Mais vous, tu... ne peux pas !

Il est déjà debout et vient de mettre son pantalon.

- Oui, une affaire urgente, une tante qui est très malade, elle risque de mourir et je tiens à être auprès d'elle, tu vois.

- Mais j'ai besoin de toi ! Tu ne peux pas partir comme ça !

Il étire sa bouche vers la droite tout en fermant les boutons de sa chemise.

- Je comprends que tu aies besoin de moi après la nuit que tu as passée... mais je t'assure que c'est important pour moi et puis je vais revenir vite, ne t'inquiète pas. On se rattrapera quand je rentrerai, je te le promets...

Hein, mais quel prétentieux !

- Non, ça n'a rien à voir... L'hôtel, ma voiture, la police et le reste !

Il devient bien plus sérieux d'un coup.

- Comment ça, la police ?

- Oui, j'ai besoin de ton témoignage pour le coup de téléphone et les menaces. Plus j'y pense plus je sais qu'Antoni a raison, tout est lié !

- Ha... je n'en suis pas sûr. Mais si tu y tiens, il faudra patienter la semaine prochaine, désolé.

Je me lève et m'apprête à le suivre dans le couloir, munie de mon drap autour de moi.

- Attends, ce n'est pas possible... pas maintenant.

Nous sommes en dehors de la chambre et nous faisons face.

- Mais, tu ne peux pas décaler ?

- Non, désolé, elle est très mal en point.

C'est alors qu'il s'approche de moi et qu'il m'enlace pour finir par m'embrasser plus intensément.

Je frissonne à son contact. Si j'avais su qu'un jour il me ferait tant d'effet, je ne l'aurais jamais cru.

Puis, il murmure :

- Ella, tout va bien. Je vais revenir vite. Et ne t'inquiète pas il y a Alice, Matt et Aaron. Tu n'es pas seule et j'ai confiance en eux.

Aaron ? Mais quel est le rapport ? Je le vois mal faire la plonge ou le service.

- Mais...

Je cherche une phrase pour le retenir, mais c'est trop tard il est déjà au bout du couloir et disparait.

Je reste un temps à le regarder, puis je me retourne dépitée. Antoni est ici, il a visiblement assisté à la scène.

- Bonjour Ella.

- Antoni ? Tu as bien dormi ?

Mais c'est alors que je remarque ses valises, il est sur le départ.

- Ho, tu nous quittes ?

- Oui, il le faut. Et puis le cabinet ne va pas se gérer tout seul non plus.

Mais qu'est ce qu'ils ont tous à foutre le camp, d'ici aujourd'hui ?

je rajuste mon drap autour de moi avant de dire :

- Tu m'attends, je vais vite me changer.

- D'accord, je serai en bas.

Quelques minutes plus tard, je le retrouve dans le hall, Alice est en train de lui faire signer des papiers.

- C'est parfait alors, j'espère que vous avez été ravi de votre séjour.

- Oui, merci. Tout s'est bien passé.

Il se tourne vers moi.

- Ella, ne t'inquiète pas pour la rénovation de l'hôtel, tu peux compter sur moi si tu as besoin. Tu nous as assez fait faire de bonnes affaires avec tes expertises.

- Tu es vraiment gentil, merci encore, Antoni.

Il m'embrasse sur la joue et me lance en se dirigeant vers la sortie :

- Je peux aussi compter sur toi pour certains dossiers ? Le temps que je trouve une remplaçante de ta valeur ?

- Oui bien sûr, n'hésite pas.

- Et puis n'oublie pas, tu es toujours la bienvenue à Paris.

- Je sais... merci encore pour tout, Antoni, tu es un véritable ami.

- Je te souhaite beaucoup de bonheur, Ella avec William. C'est un type bien...

Puis sans se retourner, il me fait signe puis je le vois quitter l'hôtel.

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Where stories live. Discover now