MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]

Chapitre 7

Je ne cherche pas à me libérer de sa main, au contraire cela me rassure, car nous nous sommes maintenant éloignés du château. Je n'ose pas lui demander où l'on va tant je crains qu'il ne m'abandonne au milieu de nulle part.

Mais lorsque je nous vois entrer dans une sorte de forêt je m'arrête net.

- Ella, tout va bien.

- Heu, excusez-moi, mais ce n'est pas que j'ai peur... mais... enfin, c'est bizarre, non ?

Il me sourit.

- Je voulais vous montrer quelque chose qui va sans doute vous aider à prendre la bonne décision.

- Ha, mais...

- Ne vous inquiétez pas, il ne vous arrivera rien avec moi.

Je hoche juste la tête et je finis par le suivre à travers ce bois. Au bout d'une centaine de mètres, j'aperçois dans la brume une sorte de maison. Nous sommes maintenant devant elle, et je me rends compte qu'il s'agit en fait d'une chapelle.

Deux tombes sont sur le côté, elles sont fleuries et bien entretenues. Des rosiers sont plantés ici et s'enlacent autour d'une petite arche qui les unit entre eux.

C'est totalement romantique... comme Roméo et Juliette.

Je quitte alors la main de mon guide pour aller m'agenouiller devant elles.

- Mon grand-père et ma grand-mère... ils sont là.

Il me rejoint et se place à côté de moi.

- En effet.

Je touche la terre comme si je caressais leurs joues. Il murmure maintenant pour ne pas briser le calme ambiant.

- Ils adoraient le château. Votre grand-mère était heureuse ici, elle aimait les fleurs, les entretenait, mais c'est elle aussi, qui a donné le goût des belles choses à votre grand-père. Ils ont amassé beaucoup d'antiquités. Votre grand-père n'arrêtait pas de me dire que vous ressembliez à votre grand-mère : passionnée, engagée, fière... et...

Il me force à le regarder.

- ... il avait raison.

Je suis proche de lui maintenant, ses yeux me transpercent comme des lames. On dirait qu'il cherche à atteindre mon cœur qui bat beaucoup trop vite en cet instant.

- Vous l'avez aussi connue ?

Il se lève.

- Oui, elle est morte bien trop tôt.

- Alors, vous pensez que mon grand-père avait en tête de me léguer l'hôtel dans un but bien précis.

- Je vous l'ai déjà dit. Oui, je le pense.

- Je ne peux pas le vendre, n'est-ce pas ?

- La décision vous appartient.

- Mais vous feriez quoi à ma place ?

Il pose ses deux mains sur mes épaules et dit :

- Je ne suis pas vous...

- Mais tout à l'heure, vous aviez l'air choqué lorsque je vous ai appris mon désir de le vendre.

- Je ne vais pas le cacher, c'est vrai, cela m'ennuierait, mais encore une fois, c'est vous qui décidez.

C'est fou comme il m'est d'une grande aide. Moi qui voulais des réponses, je ne suis pas sure d'en avoir finalement. Je réfléchis un moment, regarde les tombes et finis par ouvrir la bouche, prête à parler.

Mais, soudain, un hurlement sinistre se fait entendre dans les bois. Je me crispe, un froid indéterminé vient de pénétrer mon âme. Je comprends tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un animal sauvage surtout qu'en un instant, le visage de William s'est assombri, comme s'il y avait un véritable danger tout près de nous.