Chapitre 15

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Le lendemain matin, je suis surprise d'être en bas vers 8h et je suis encore plus surprise de voir William, Alice et Matt qui sont déjà en train de ranger et de tout nettoyer.

Alors que je saisis un balai pour les aider, William me tend un café.

- Bonjour.

- Bonjour William.

Je m'interroge.

- Mais personne n'a dormi ici ? On dirait que vous avez travaillé toute la nuit, tout est propre.

Il semble fier de lui.

- On est des pros. Je n'arrête pas de vous le dire... Patronne.

- C'est ce que je vois. Et pas de patronne, vous savez que je déteste ça.

Nous échangeons un sourire qui s'éternise avant d'être coupé par Alice.

- Excusez-moi, mais voici la note du traiteur.

- Quoi ? Déjà ? Et bien ils ne perdent pas de temps...

Je la consulte et prends peur.

- Mais il y en a pour une fortune, ça n'a rien à voir avec le devis !

- Montrez-moi ça.

William m'arrache des doigts la facture.

- Ha et bien, il y eut des dépassements... C'est ballot...

Je commence à m'inquiéter et crains d'avoir fait une énorme erreur. Je suis incapable de payer cette note à l'heure actuelle.

- Je n'ai pas prévu ça...

Je regarde machinalement le tableau qui est en face de moi.

- Il ne me reste plus qu'à Antoni, en espérant qu'il accepte de me prêter encore de l'argent. À l'allure où vont les choses, je risque de ne pas pouvoir le rembourser et je vais perdre toute la collection de mes grands-parents.

Alice racle sa gorge.

- Surtout, qu'après l'explosion d'hier tous les clients sont partis.

- Hein ? Ce n'est pas vrai ? C'est un cauchemar...

- Tous sauf un...

Je comprends justement qu'elle parle de mon ex.

- Mouais... Bon. En même temps, vu comme il était cuit, il n'a pas dû se rendre compte de la situation.

Je vais m'assoir dans un fauteuil, complètement démoralisée. William semble concerné pour une fois :

- Notre client, vous savez l'unique... Lui aussi, il est toujours là.

- Je ne l'ai jamais vu, à croire qu'il n'existe pas. Même pas lors de la soirée...

- Il n'aime pas quitter sa chambre. Un original sans doute ou un gars qui n'aime pas les gens.

- C'est tout de même bizarre, non ?

- De quoi ?

- J'ai regardé les comptes, et en effet, il y a eu souvent des clients uniques, voir deux en même temps, mais c'est grand max. Alors, je veux bien croire que l'hôtel n'était pas folichon, mais quand même... comment vous expliquez ça vous ?

- C'est comme ça, le hasard sans doute.

- Le hasard ?

Il affiche un petit air insupportable.

- En parlant de hasard : vous ne recommencez pas à vous foutre de moi "par hasard" ?

Alice tourne les talons et nous laisse seuls devant cette discussion qui manifestement dérape.

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Where stories live. Discover now