Chapitre 27

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Le lendemain matin, j'ouvre les yeux sur un plafond immaculé. J'ai encore un peu mal à la tête et ce n'est que lorsque je me redresse que je me remémore la soirée d'hier dans les moindres détails, surtout, que je suis tout habillée dans mon lit.

Je mords mes lèvres et lance un cri de rage.

C'est terminé, tout est terminé.

Mais c'est étrange, la première chose qui me vient à l'esprit c'est que si William n'était pas parti comme ça, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je lui en veux terriblement...

Pourtant, je suis seule et je dois maintenant penser à la suite. Mon blouson laisse entrevoir une liasse de papier et je comprends bien vite de ce dont il s'agit.

Le contrat de vente...

Je lis rapidement les termes, le prix, qui est effectivement correct et surtout je fais connaissance avec mon ravisseur, un certain :

- Alban Balister.

Je me lève et décide de me faire un bon café pendant que je mets en route mon ordinateur pour en savoir plus sur lui.

Je souffle pendant que je commence à fouiller sur internet. Et sans grande surprise, mes recherches ne s'éternisent pas. Je le vois en charmante compagnie en première page de la gazette du coin et lis à voix haute l'article.

- Monsieur Balister, le spécialiste en art antique vient d'acheter un somptueux vignoble et projette de relancer sa production de vin dans la région.

Art antique... c'est intéressant. C'est bien ce que je pensais, ce type s'y connait.

- Sa collection est digne des plus grands musées archéologiques. Il vient d'ailleurs de faire don au musée d'histoire de la région d'un buste gréco-romain.

Je n'en reviens pas, et consulte de ce pas un autre site.

- La fortune d'Alban Balister est estimée à plusieurs centaines de millions d'euros. Sans compter sa collection d'objets d'art et anciens qui pourrait monter à plus de 450 millions d'euros...

Voilà ce qui explique le prix, mais cela n'explique pas pourquoi il veut absolument acheter mon hôtel... Il a été prêt à me menacer de mort pour cela, c'est délirant...

À moins que...

Je cours vers le bureau de mon grand-père et entame mes recherches...

Quelques heures plus tard et un mal de dos du tonnerre...

Je suis assise à même le sol avec des dizaines de dossiers ouverts, et commence à recoller les morceaux.

On dirait que mon grand-père faisait des recherches particulières sur les divinités romaines, et sur l'architecture des temples à l'époque des grandes invasions.

Mais pourquoi ?

Je me creuse le citron, puis capitule en lâchant quelques gros mots. Je suis prête à tout abandonner quand soudain, je fixe le mur qui est en face de moi.

Et d'un coup, c'est la révélation !

- Ho, putain !

Je me précipite vers la roche la plus basse et commence à l'inspecter de plus près.

C'est dingue ! Ça ne peut être que ça...

Ni une ni deux, je prends mes affaires, regarde ma montre et fonce vers ma voiture. Je conduis assez vite pour ne pas arriver en retard, il ne faudrait pas que je trouve porte close !

Et lorsque je me gare devant le musée d'histoire de la région, je déboule vers le hall où une personne m'accueille derrière son comptoir.

- Bonjour, il ne vous reste qu'une demi-heure pour visiter, ça ira pour vous ou vous désirez revenir...

- Où est le conservateur ?

- Heu... Je ne sais pas si...

- C'est urgent, voici ma carte, s'il vous plait !

La demoiselle décroche son téléphone et compose le numéro en me regardant de travers.

- Bonjour, Monsieur, j'ai une personne qui cherche à vous voir, il parait que c'est urgent.

Puis elle raccroche en disant :

- Il arrive...

Je lâche un « yes » et commence à trépigner comme une enfant. Quelques minutes plus tard, un homme d'une cinquantaine d'années vient me saluer.

- Bonjour, je suis le conservateur, vous vouliez me voir ?

Je lui serre la main puis lui montre rapidement les photos que j'ai prises tout à l'heure dans le château.

- Ha, vous êtes la propriétaire de l'hôtel ?

- Oui en effet... comment le savez-vous ?

Il me regarde intensément et finit par dire :

- Qu'attendez-vous de moi ?

- Et bien, s'il vous plait, dites-moi ce que vous en pensez...

- La photo est floue, mais il semblerait que le bas de votre mur est plus ancien que le haut.

Il traine à avouer ce que je pense être la vérité, aussi c'est moi-même qui l'annonce :

- Oui, c'est exact, vous voyez bien que cela montre des fondations plus anciennes. Pensez-vous que le château puisse être construit sur un site romain ?

Je suis tellement excitée par la nouvelle que je ne prends pas conscience qu'il ne sourit plus du tout. Alors que je pointe la photo et commence à sortir mes dossiers pour étayer mes dires, il regarde sa montre.

- Excusez-moi, mais j'ai rendez-vous et le musée va fermer.

- Mais attendez, à votre avis, avec ce dossier, est-ce que je peux classer l'hôtel ?

Il me reconduit vers la sortie :

- Mademoiselle, je ne suis pas certain de pouvoir vous aider.

- Mais...

- ... je vous souhaite de bonnes recherches. Au revoir.

Je me retrouve sur le trottoir et regarde le rideau de fer se baisser devant mes yeux.

Et merde...

Mais je ne compte pas abandonner comme ça, j'envoie mes photos et un message à Antoni pour qu'il me dise ce qu'il en pense.

Puis quelques minutes plus tard, plus frustrée que jamais, je pars en direction de ma voiture. Je marche dans la rue en songeant à la maigre discussion que je viens d'avoir avec le conservateur et m'arrête avant de traverser. Je peste, car il ne m'a rien appris de plus et tape de mon talon le sol. Je lève alors les yeux vers l'autre côté de la route et me mets à les cligner plusieurs fois.

Mon imagination doit me jouer des tours, cette silhouette ? Je reste aller vers une autre rue quand, je finis par oublier que le feu est rouge pour moi. Je cours à travers les voitures et essaye de le rejoindre.

J'arrive rapidement au début de cette impasse, et stoppe un moment pour être bien sûre que je ne fais pas erreur.

William...

- William !

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin