Chapitre 28

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L'homme s'arrête, mais ne se retourne pas, si bien que je doute. Je m'avance vers lui et dis plus doucement :

- William ? C'est bien toi ?

Aucun mouvement de sa part, il ferme juste ses poings.

- William, regarde-moi, s'il te plait...

C'est alors qu'il s'exécute en mettant une distance évidente entre nous. Son visage est dur et il me fixe derrière ses lunettes qui reflète le néon d'une porte de secours.

Mon cœur bat si vite en ce moment, je ne sais pas si c'est parce qu'il est fou de joie où parce qu'il se rend compte de la froideur de son attitude.

- Tu n'es pas parti à l'autre bout du monde ?

Mais lorsque je veux approcher ma main pour le toucher, il se recule de nouveau.

Une bouffée de chaleur transperce mon corps, si proche de lui et pourtant si loin de nouveau.

- Tu m'as cherché ? C'est ça ?

Mais c'est quoi cette question débile ?

- Comment ça, je t'ai cherché ? Mais non !

- Et comme par hasard, je te retrouve sur mon chemin !

- Ouais ! Et bien, je t'assure que c'est le hasard !

Il secoue sa tête de chaque côté en souriant à moitié.

- Aaron est vraiment un pauvre incapable, je lui avais bien dit de se bouger pour nous trouver une nouvelle planque... Te connaissant...

- Mais non !

Je me tais d'un coup en me rendant compte que cette discussion ne rime à rien.

- Ho, ne t'inquiète pas ! J'ai bien capté que tout ce qui est important pour toi c'est de protéger ta petite vie et que tu te fous bien de ce qui peut bien m'arriver.

- Ne dis pas n'importe quoi ! Je te croyais assez intelligente pour comprendre que tu risques bien plus avec nous qu'en menant ta vie comme une humaine comme les autres. Alors pourquoi, tu me poursuis ! Je n'ai pas été assez clair ?

Je pince mes lèvres.

- Je ne te poursuis pas... je... et puis c'est faux ! Tu ne sais rien de ce que j'ai vécu depuis ton départ !

Ma voix était tremblante et je commence à perdre toute contenance.

- Ella, il faut que tu fasses un trait sur moi... Adieu...

Il se détourne de moi, et s'apprête à m'abandonner une nouvelle fois quand je lance :

- On m'a enlevée et on m'a menacée de mort...

William se retourne d'un coup, n'en croyant pas ses oreilles.

- Quoi ?

Alors que je perçois maintenant de la crainte, mais aussi de l'incrédulité dans son regard, je continue :

- Ils sont venus au château, m'ont emmené chez le futur propriétaire de l'hôtel de force... William, merde ! On m'a obligé à signer la vente !

Il cligne des yeux plusieurs fois et s'avance au moment où c'est bien moi qui recule pour l'éviter. Il ne comprend rien de rien et j'enchaine :

- Alban est un type très persuasif, surtout quand il pointe un flingue dans ta direction.

Son visage perd toute couleur, sa respiration devient bien plus rapide même pour un vampire. Je vois bien qu'il surréagit.

- Alban ?

- Oui, c'est l'associé de mon oncle...

- Alban, comment ? Balister ?

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon