En troisième année de journalisme, la vie de Nesmée est parfaitement rangée. Elle sait ce qu'elle veut, quand elle le veut et pourquoi. Rien ne peut la faire dévier de son objectif. Belle, douce et l'une des filles les plus populaires de l'universit...
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Ses cheveux châtain qui vire au blond sur les pointes dépassant de son bonnet noir, surmonté d'un pompon. Ses yeux dont je ne connais pas la couleur mais qui semblent être envoûtant. Sa bouche pulpeuse d'un rose si doux qu'il nous donne envie de croquer dedans comme dans un bonbon. Son teint légèrement maquillé et ses cils allongés par une touche de mascara. Tout ça me revient à l'esprit sans que je ne comprenne comment j'ai pu noter chacun de ses détails. J'ai bien remarqué cette fille dans le bus qui ne m'a pas lâchée du regard de tout le trajet. Puis dans la salle de cours. Elle est belle, mais la beauté physique est pour moi superflu. Le papier cadeau peut être magnifique mais ce qu'il contient pourri jusqu'à la moelle.
Si la vie m'a bien appris une chose, c'est de me méfier des apparences. Les gens les plus beaux sont souvent les plus horribles. Une personne aussi belle à l'extérieur qu'à l'intérieur c'est rare. Pourtant, je me surprend à espérer que ça soit le cas pour elle. Pourquoi ? Je n'en sais rien. C'est juste que ce qu'il se dégage d'elle est lumineux et attire les autres comme le miel attire les ours. Une question tourne en boucle dans mon esprit. A-t-elle vu ma particularité ? Ma défaillance physique qui répugne tant de monde. Parfois j'ai l'impression que seule ma petite sœur de neuf ans m'accepte comme je suis.
D'ailleurs c'est elle que j'entends crier sur un garçon plus âgé qu'elle. Mes yeux se posent sur la scène qui se déroule devant moi et je manque d'éclater de rire. Haïana tient sa pelle dans la main et frappe le crâne du branleur qui l'emmerde. Je sais que je ne devrais pas me réjouir de la voir aussi violente, mais en même temps elle ne se laisse pas faire.
- Haïana Matel arrête ça tout de suite !
Ma voix retentit tout autour de nous dans ce parc où plusieurs maman avec leur enfant profite du soleil léger. La chose que je déteste la plus au monde finit par arriver quand tous les regards convergent vers moi. Instinctivement, je baisse la tête pour que personne ne voit mon visage. Le dégoût que j'ai l'habitude de lire dans les yeux des autres m'est habituel, sauf qu'aujourd'hui je n'ai pas la force de le supporter. Je crois que le pire c'est quand je lis des interrogations, de la curiosité ou encore de la haine dans les rétines de mes congénères. Chaque émotions visible me rappelle que je ne suis pas comme eux. Hier, un petit garçon a demandé à sa mère si je venais d'une autre planète. Mon cœur s'est fracturé légèrement, mon égo en a pris un coup et la tristesse m'a envahi. Pas pour moi, mais pour ma petite sœur car elle était présente et comme moi, elle a dû encaisser les réflexions déplacées d'un enfant qui ne comprend pas et qui n'est pas repris par ses parents.
Aujourd'hui, l'éducation des plus jeunes est tellement laisser à l'abandon qu'ils ne détectent plus ce qui est bien de ce qui est mal. Pour le petit garçon, il ne s'est pas rendu compte que ce genre de paroles peuvent détruire un individu. C'est à ce moment que sa figure maternelle aurait dû réagir en lui disant qu'on ne pointe pas les gens du doigt et que l'on ne dit pas ce genre de chose, tout en lui expliquant que certaine personne sont différentes.
