En troisième année de journalisme, la vie de Nesmée est parfaitement rangée. Elle sait ce qu'elle veut, quand elle le veut et pourquoi. Rien ne peut la faire dévier de son objectif. Belle, douce et l'une des filles les plus populaires de l'universit...
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L'erreur est humaine et là je me suis totalement trompé. Je me pensais assez fort pour réussir à témoigner sans m'arrêter. Je pensais avoir enterré tous ces mauvais sentiments au fond de moi. Le problème c'est que quand je le vois, je replonge inlassablement dans toute l'horreur qui a bercé mon enfance. Je me sens si faible, impuissant et j'ai l'impression que tout cela ne sert à rien. Qu'elle personne normalement constituée irait me croire moi, plutôt qu'un homme reconnu de tous et ayant assez d'argent pour acheter l'aide de tout le monde.
À la fin de mon petit discours, la panique m'a envahi. Ce qui a empiré mon état, c'est de le voir regarder Nesmée de haut en bas, comme si elle était sa prochaine cible. Se mordre la lèvre comme si il imaginait quelle saveur peut avoir sa peau. Ça me détruit encore plus d'imaginer, qu'un jour il pourrait le savoir. Alors j'ai totalement paniqué en proie au désespoir. Il a dû se lire sur mon visage car Lénora a demandé cinq minutes de pause. Je ne suis pas dupe, je sais que c'est Nesmée qui l'a remarqué.
Sans aucune brusquerie, elle me tire à sa suite et nous entrons dans une petite pièce mise à notre disposition. Le flic présent, et qui nous as accompagné jusqu'ici, nous annonce que nous avons six minutes, pas une de plus et je le remercie intérieurement pour ce petit plus. Nesmée me fait m'assoir sur la petite chaise présente à côté d'une table. Puis, elle disparaît en courant avant de revenir une ou deux minutes plus tard, avec une petite bouteille d'eau. À ma hauteur, elle me l'a tend avant de s'agenouiller face à moi. Elle croise ses avant-bras sur mes jambes et pose son menton dessus. Son regard cherche le mien et le trouve facilement une fois que j'ai finis de boire.
- Je suis désolé de ce qu'il s'est passé my sky.
- Tu n'y es pour rien.
- Je sais. Mais j'aimerais pouvoir te protéger et je ne le peux pas car tu as déjà vécu tout ça. Ça me tue, de ne rien pouvoir faire pour le modifier.
Son attention me touche. Savoir qu'elle aimerait modifier mon passé me plaît autant que je n'aime pas ça. Si elle le modifiait, je ne sais pas si je serais la personne que je suis aujourd'hui. D'un autre côté, ne pas connaître cet enfer serait plus facile au quotidien. Son timide sourire fait tressauter mon organes vital. J'ai besoin de la sentir plus près de moi, alors je l'attrape par la taille et la fais s'assoir sur moi. Face à face, elle caresse mes joues du bout des doigts. Le plus sérieusement possible, elle me regarde.
- Lors de la suite de ta déposition, si tu as besoin de force pour continuer, regarde-moi. Quand ça sera trop dur, que tu auras l'impression de te perdre dans ta douleur et ta détresse, ne me quitte pas des yeux. Plonge dans mon regard, je serais ton point d'ancrage, ta bouée dans une mer déchaînée, ton repère. Laisse-moi être ta lumière dans l'obscurité. Plonge tes yeux dans les miens et fais comme si rien autour n'existait. Fais comme si il n'y avait que toi et moi. Tu dois aussi savoir que je suis tellement fière de toi. N'oublie pas que je suis amoureuse de toi et que peu importe ce qui sera dit dans cette salle d'audience, mes sentiments pour toi ne changeront pas d'un iota. Sauf si c'est pour devenir encore plus puissant.
