Chapitre 8

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Luna Miller

Depuis que j'ai été contacté pour faire cette revue, mon cerveau tourne à mille à l'heure et je ne cesse d'avoir des idées de nouvelles recettes. Je passe la totalité de mon temps libre à dessiner des croquis et noter les ingrédients dans mon carnet.

Je n'ai pas encore eu le temps de parler avec Thalia depuis la dernière fois, il faudra que je le fasse et que j'arrive à la regarder dans les yeux sans me sentir mal, car la dernière fois je n'étais pas très à l'aise. Il faut que j'enlève ce poids que j'ai sur les épaules depuis un moment, c'est décidé : je me laisse jusqu'à la fin de la semaine prochaine pour parler à mon frère et lui parler de la lettre.

Ce week-end a lieu la fête nationale au Chili. Pour fêter cela j'ai décidé de faire des plats typiques tout le week-end au restaurant avec des prix réduits, il faut donc prévoir un stock plus large. Je me suis donc levée aux aurores ce matin pour aller chercher des fruits et légumes en quantité tandis que le reste de mon équipe s'occupe de la viande, poissons, etc.

Evidemment, je ne me voyais pas passer ce week-end dans mon restaurant sans inviter mon frère. Je l'ai invité à venir manger avec qui il voulait et surtout avec le nombre de personnes qu'il souhaite mais pour le moment je n'ai pas eu de réponse de sa part, ce qui me déçois un petit peu... Mais qui sait, il va peut-être croiser la route d'une belle inconnue et l'inviter à manger !

Il est 10 heures du matin, je me décide à prendre une pause au soleil et sors mon téléphone pour écrire à mon frère

"Coucou,

Tu ne m'as pas redis si ce week-end tu viens manger et si tu viens accompagné ?

D'ailleurs on se voit pour boire un verre ce soir ? Jeudredi oblige !

Bisous, travaille bien"

****

Chris Miller

En me réveillant ce matin j'ai décidé d'écrire à Mathilde et de régler cette histoire le plus rapidement possible pour ne plus avoir à recevoir ces sms soûlants 3 fois par jour au minimum.

"Bonjour Mathilde,

Pouvons-nous nous retrouver au Starbucks de la 5ème avenue dans une demi heure ?

Il faut que je te parle.

Merci,

Chris"

Bien évidemment, Madame a répondu dans la foulée, je pense qu'elle doit s'imaginer que je veux l'emmener dîner ou je ne sais quoi... Bref, j'enfile mon costard, mes chaussures et conduis jusqu'au café où j'aperçois déjà Mathilde m'attendre à une table.

Lorsque j'entre dans le café  elle m'adresse un énorme sourire, qui en est presque gênant

- Ah te voilà ! Salut Chris, dit-elle en se levant et en s'avançant pour me faire la bise

Je garde volontairement de la distance entre nous pour la stopper dans son élan et lui adresse un léger sourire

- Salut Mathilde, dis-je en m'asseyant. Merci d'être venu c'est gentil

- Avec plaisir. Je suis ravie que tu m'aies écrit, je pense aussi beaucoup à toi depuis que l'on s'est revu.

- Justement Mathilde, commençais-je en soufflant, je voudrais te parler de ce qu'il y a eu entre nous dans le passé, dis-je en faisant une petite pause. Cela était une erreur de ma part, un moment d'égarement que je n'aurais pas dû avoir. Je voudrais que tu comprennes que je ne ressens rien à ton égard et que je ne souhaite pas avoir une quelconque relation avec toi.

Son visage devient légèrement pâle et sa bouche s'entrouvre un petit peu. Elle ne s'attendait vraiment pas à ça

- Je ne veux pas te blesser, ajoutais-je, juste te faire comprendre qu'il n'y aura jamais rien et je ne souhaite pas qu'il y est de sous-entendus. Tu vois ?

Mathilde hoche la tête de haut en bas avant d'ajouter

- Oui bien sûr je comprends... je... je ne pensais juste pas que tu allais me dire ça... mais tu as bien fait, j'aime l'honnêteté alors je te remercie.

Je lui adresse un sourire sincère

- Bien, je vais te laisser alors. Je te paie ton café, c'est la moindre des choses. Bonne journée et à bientôt Mathilde.

- Bonne journée Chris, me dit-elle en se perdant dans sa tasse de café

Quant à moi je me lève, vais commander un café tout en payant celui de Mathilde et m'en vais au bureau, soulagé. J'hésite même à dire à Thalia que j'ai réglé le problème "Mathilde" mais ce n'est pas une très bonne idée...

Je me plonge dans mes dossiers, consulte mes mails, reçois mes clients et ne vois pas ma journée défiler. Je prends à peine le temps de croquer dans mon sandwich à midi car je dois me rentre au Tribunal à 13 heures et je suis à la bourre.

J'ai eu l'excellente idée de me plonger dans le dossier de Emiliano Gonzalez ce matin et lorsque je le fais le temps défile sans que je le vois, c'est pour ça que je suis en retard. Heureusement, mon client me retrouve sur place et je ne dois pas aller le chercher à son domicile. En me parquant j'enfile une cravate, me parfume et me recoiffe avant de retrouver mon client devant la salle d'audience.

Le soleil se couche lorsque nous sortons du Tribunal. Mon client et moi sommes ravis, il a gagné le procès et a été innocenté des vols qu'on lui reprochait grâce à un autre ADN retrouvé sur place. En prenant place dans ma voiture et en consultant mon téléphone je remarque que Luna m'a écrit afin de savoir si je venais accompagné ce week-end à son restaurant et si je veux aller boire un verre avec elle. Pour faire plus simple je décide de l'appeler tout en conduisant

- Luna ? C'est moi, je ne te dérange pas j'espère ?

- Ah enfin ! dit-elle

- Désolé, j'étais au Tribunal toute l'après-midi et je n'ai pas vu la journée passer. On peut se boire un verre la semaine prochaine si tu veux ?

- Mmmh

- Quoi ? T'es fâchée ?

- Non, ajoute Luna, je voulais te parler de quelque chose

- C'était à ce point important ?

- J'attendrais jusqu'à la semaine prochaine... Et alors tu viens accompagné ?

- Je ne pense pas, je pensais venir tout seul. Tous mes potes ont quelque chose ...

- Je vois... Tu me diras pour quelle heure tu viens, que je te réserve une table

- Ca marche, mais tu es sûr que ça va sœurette ? Tu m'inquiètes... Tu voulais me parler de quoi?

- Oui oui ça va, t'en fait pas. On se voit demain, je dois retourner en cuisine. Bisous

- Bisous, à demain

A peine ai-je fini ma phrase que Luna raccrocha. Elle m'inquiète, je me demande ce qui ne va pas, surtout que ce soir elle ne travaille pas donc elle ne devait pas retourner en cuisine... Je sens que je ne vais pas dormir de la nuit et m'inquiéter pour elle...

The sparks's hereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant