Chapitre 7

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Rafael

Nous marchons tranquillement dans la rue à la recherche d'un endroit sympathique pour manger. Je vois Lyana me jeter quelques coups d'œil mais je fais comme si je ne remarquais rien. Je sens qu'elle cherche à engager la conversation mais je la coupe aussitôt en lui indiquant la terrasse d'un petit restaurant que je connais bien, j'y ai déjà travaillé.

On s'installe à une petite table et son regard se détourne enfin de moi. Elle observe les passants et les autres clients. J'aime la façon dont ses cheveux sont coiffés avec une tresse. Je regarde le plus de détails possible de son visage puis je me rappelle du moment où je l'ai vu avec cette divine robe. C'est comme si elle avait été créée pour être portée par Lyana. Et à ce moment-là c'était vraiment difficile pour moi d'être indifférent. J'étais obligé de lui dire à quel point elle était incroyable.

Mon cœur ne peut plus être en pierre quand il s'agit d'elle.

C'est pour cette raison que je l'invite à déjeuner avec moi : il faut mettre à nouveau les choses à plat entre nous. Parce que je n'ai pas non plus envie qu'elle me déteste.

La jeune fille qui nous apporte nos plats repère Lyana mais me fait tout de même un clin d'œil vraiment pas discret. Ma demi-sœur lui lance un regard mauvais et s'attaque à ses frites.

— Laisse-moi deviner, commence-t-elle, tu as toutes les filles à tes pieds ici et c'est pour ça que tu m'as rejetée ?

La bataille commence.

— C'est faux.

— Quel point est faux ?

— Les deux. Je n'ai pas toutes les filles à mes pieds.

— J'y crois pas trop.

— Et ce n'est pas à cause d'une de ces prétendues filles que toi et moi c'est impossible.

Impossible, ce mot me brise le cœur.

— Pourquoi ? Tu n'as pas l'air de manquer de choix ici pour me remplacer.

Parce qu'aucune n'est à ta hauteur.

Je hausse les épaules.

— C'est pas pour parler de ça que je t'ai invitée ici.

Elle hausse les sourcils et boit une gorgée d'eau.

— Donc il y a bien une raison à cette invitation.

— Effectivement. Lya...

Elle se tend en entendant ce nom.

— Pardon, c'est l'habitude. Lylie, si je veux te parler c'est parce qu'il faudrait quand même qu'on trouve un moyen de s'entendre. On va vivre ensemble. Je veux que ma mère vive la vie dont elle rêve avec ton père. Et ça passe par une belle vie de famille avec leurs enfants qui s'entendent bien.

Elle laisse passer quelques secondes passer avant de me répondre.

— Je veux bien qu'on fasse semblant de s'entendre devant les parents. De toute façon je ne viens que pendant les vacances. Donc on devra jouer la comédie pendant le mariage et le soir où ils rentrent de leur lune de miel, après je serai rentrée à Paris.

Faire semblant.

Cette fille veut m'anéantir, je cherche un vrai terrain d'entente. Mais si c'est vraiment ce qu'elle veut, je ne m'y opposerai pas.

Je lâche un soupir.

— Ça marche.

Nous continuons notre repas dans le silence quand deux mains s'abattent sur mes épaules et me font sursauter.

Juste le temps d'une soiréeWhere stories live. Discover now