Juste le temps d'une soirée

Chapitre 20

Lyana

La sonnerie qui retentit résonne en écho en moi, alors que mes camarades de classe se précipitent vers la sortie en étant plus heureux que jamais je me lève difficilement. Iris se tourne vers moi avant de s'en aller.

— Bon courage !

Je lui sourit vaguement et ça la fait rire, elle me prend alors dans ses bras devant la sortie de la classe. Avant que nos chemins se séparent.

— Ne t'en fais pas, ça va bien se passer.

Je secoue négativement la tête avec un regard implorant la pitié. Me voyant toujours pas convaincu elle rejette la tête en arrière une seconde puis me fixe droit dans les yeux.

— Tu as survécu à la terrible corvée de nettoyer la cantine, alors tu vas survivre à cette seconde épreuve.

— J'ai cru mourir Iris. Les gens ne savent vraiment pas manger !

Elle me lance un sourire compatissant.

— Ça va aller, essaie juste de te décrisper parce que sinon tu vas avoir terriblement mal au dos et tu vas mal dormir cette nuit. Alors respire profondément et n'oublie pas une chose très importante : quand on dit « Qui vient se jeter avec moi du deuxième étage ? » avant un contrôle ou quelque chose d'angoissant ce n'est pas vrai. Donc évite de te faire un croche-patte à toi-même dans les escaliers pour aller à l'infirmerie et éviter cette foutue heure de colle. Affronte-la avec la même prestance que tu avais quand tu as mis ces dégeulasses lasagnes dans les cheveux de Rafael.

Elle arbore un sourire rayonnant.

— À demain !

Je la regarde s'en aller et disparaître bien trop rapidement parmi la foule d'élèves. Rassemblant tout mon courage, je me dirige vers ma destination tant redoutée. Les personnes avec qui j'ai parlé récemment disent que j'en fait tout un plat de cette histoire mais aucun d'entre eux ne semble me comprendre. C'était une sorte de flex pour moi.

Et puis c'est surtout mon égo qui a pris un coup faut l'avouer.

Devant la porte où je vais passer ma terrible sanction, quelques élèves attendent aussi. Au moins je ne suis pas seule. Mais mon sang se fige lorsque j'aperçois la chevelure rousse de Chloé, cette dernière m'a malheureusement déjà repéré car elle s'approche comme si j'étais une proie qu'elle comptait manger en seulement une bouchée.

— Mais qui voilà ? fait-elle. On dirait bien que tes actions ne sont pas rester sans conséquences.

— Salut, Chloé, fais-je sans grand enthousiasme.

J'essaie de continuer mon chemin et de l'éviter mais elle me suit.

Un vrai petit chien celle-là.

— Non mais à quel moment on jette de la nourriture et de l'eau au visage du mec le plus populaire, beau et parfait du lycée ? Tu dois vraiment être une pétasse pour faire ça.

Je me retourne lentement vers elle, l'envie de lui refaire le portrait me démange dans les doigts. Je la fusille du regard et me persuade moi-même de ne pas entrer dans son jeu.

Il ne manquerait plus qu'une heure de colle en plus pour m'être battue.

— Ça c'est ce que dirait une vraie pétasse.

Elle se rapproche en arborant un air menaçant.

— Dis ce que tu veux mais retiens bien une chose : tu as laissé partir Raf alors il est à moi maintenant.