𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈

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Ma personne...

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Nya Prescott

En ayant fini ma danse, je reste dans mon rôle et je ramasse l'argent sur la scène, que j'ai pu récolter durant ma prestation, en les fourrant dans mon soutien-gorge.

Je quitte la scène sans un regard vers le public et je file dans les vestiaires. Je retire cette tenue sur mon corps, enfin, ces sous-vêtements. Je déteste porter ce genre de tenue mais je n'ai pas le choix car c'est comme ça que je "gagne ma vie".

J'interagis avec personne ici, sauf avec mon patron. Quand je pourrais enfin me payer un logement avec un travail que j'aime faire, parce que ce n'est pas le cas, j'arrêterai ce métier qui me désespère.

J'envoie un message à mon supérieur pour lui dire que je quitte les lieux étant donné que j'ai fini mon service mais sa réponse n'est pas du même avis. Je crois même que j'ai oublié de vous préciser quelque chose...

...Mon patron n'est pas très sympa.

Je me dirige donc vers l'étage avec une flemme immense. J'ai juste envie de rentrer chez moi et de me coucher sans penser à rien d'autre. Je toque au bureau de mon patron. Sa voix de fumeur me répond puis j'entre dans la pièce.

Il est en train de boire un verre de whisky, pas surprenant venant de sa part. Une cigarette se trouve dans son autre main mais c'est habituel.

Ses cheveux gras sont plaqués en arrière. Sa chemise est ouverte jusqu'en dessous de ses pectoraux et son torse poilu est dévoilé aux yeux de tous. Une envie de vomir me prend soudainement.

— Quelqu'un te demande. Il souhaite avoir sa danse. Il s'est bien fait comprendre en disant qu'il voulait que se soit fait par toi.

Je ne réponds pas maintenant. Je n'ai pas envie de faire ça, mon travaille à moi et de danser sur la scène, c'est tout. Je n'ai pas signé pour faire des danses privées. Pourquoi on me demande de danser pour un homme sachant que des collègues sont spécialisées dans ça  ?

Une autre fille ne peut pas le faire ? je suggère.

— Non c'est toi, tranche-t-il.  Alors demain tu viendras plus tôt, une heure avant pour lui.

Je hoche simplement la tête. Je ne peux pas refuser, puisque de toute manière j'ai besoin de cet argent. Je descends les escaliers et je quitte enfin le club.

L'air frais me frappe au visage et je me sens de nouveau respirer. Je marche dans les rues de Pachuca et il n'y a rien de rassurant. Vous n'imaginez pas la peur que c'est de marcher seul la nuit, tous les jours.

Dès que j'entends le moindre bruit, ma peur s'affole et je deviens parano. Mon cœur bat plus vite et les bouffées de chaleur s'accumulent. Mes mains deviennent moites et mes sens se mélangent.

J'arrive enfin chez moi et je m'écroule sur la porte après l'avoir fermé. Ca me fait penser que j'ai reçu un message du propriétaire de l'appartement. Si à la fin de la semaine je ne paye pas le logement je serais expulsé...

En regardant sur la pendule, je vois qu'il est 3h43. On est vendredi, ce soir il faut que je récolte beaucoup d'argent afin de payer le logement sinon je suis foutue mais avant tout une bonne nuit de sommeil ne me fera pas de mal.

𝐅𝐎𝐑𝐄𝐒𝐄𝐄𝐍Where stories live. Discover now