A Melody of Fate - Part One: Rising Up (Work in progress)

Act 2, Scene 5 - Trail

Ce jour là ils avaient fabriqué des lances pierres et Suharu s'était occupé de trouver les morceaux de bois et les cailloux. C'était Ryo qui lui avait dit de le faire, alors il avait obéi, tout le monde obéissait à Ryo après tout, c'était sûrement parce qu'il était le plus vieux, en tout cas c'est ce qu'il répétait tout le temps. Aki et Toma non plus n'aurait pas refusé, même s'il ne leur demandait jamais rien à eux, mais ça ne les empêchait pas de faire pareil ensuite et de réclamer tout et n'importe quoi à Suharu. Et ça il l'avait remarqué mais bon, ils étaient amis tous les quatre alors ça n'avait certainement aucune importance.

Et une fois les armes prêtes, ils avaient tous les trois décidé de tirer sur les oiseaux qui passaient pendant que Suharu les regardait faire. Il n'avait pas eu de chance, il n'y avait plus assez pour un quatrième lance-pierre, mais ce n'était pas grave pensa-t-il, il n'aurait même pas su s'en servir. Ils savaient grimper aux arbres, ils couraient plus vite que les autres et personne ne pouvait les battre aux bras de fer, alors que lui était sec comme un coucou et peinait à soulever un simple seau d'eau. Mais c'était mieux ainsi se disait-il, au moins il était à l'abri.

Ryo eut alors une nouvelle idée, il partit décrocher une pomme d'un arbre et proposa un jeu. « Celui qui réussit pas à la toucher il doit aller se baigner dans la rivière » avait-il déclaré. Il avait plu la veille, l'eau devait être gelé et c'est bien pour ça qu'il avait proposé ce gage. Mais puisque ce n'étais pas suffisant il disposa la pomme sur la tête de Suharu qui était assis contre le mur de l'école. Absolument pas rassuré par l'idée il tenta de refuser mais tout ce qu'il obtint ce fut un nouveau reproche de la part de ses amis. « Tu fais jamais rien, alors pour une fois tu pourrais arrêter de te plaindre, lui avait dit Aki. Et t'as pas intérêt à bouger » avait rajouté Ryo. Tout ce qu'il eut le droit de faire c'est de faire fermer les yeux, le visage crispé et prier pour qu'ils ne ratent pas leurs coups.

Tous les élèves étaient déjà rentrés, il y avait peu de chance que quelqu'un vienne les interrompre derrière l'école. Cette fois-ci cependant, leur maîtresse venait à peine de finir de ranger la classe et fut alerté par des rires au loin. « Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire » dit-elle d'une voix forte alors qu'elle venait de sortir pour voir ce qu'il se passait. Toma était en train de viser Suharu avec son lance-pierre et relâcha par inadvertance son projectile qui percuta de plein fouet le front de Suharu. Elle accouru immédiatement vers Suharu et l'emmena à l'intérieur pour s'occuper de lui et confisqua les lance-pierres aux trois enfants sans les avoir fermement sermonner au passage.

Le lendemain, Suharu arriva à l'école la boule au ventre, il n'avait pas revu ses amis depuis et quand il essaya de les approcher ils lui lancèrent des regards noirs. Il passa la journée seul mais quand il voulu rentrer, Ryo l'arrêta. « Et bah ça essaye de partir en douce, dit-il. T'as pas oublié ce qu'on a dit hier j'espère ». Suharu ne savait pas comment réagir, d'un côté il était soulagé de voir que ses amis ne l'avaient pas oublié mais d'un autre il savait que le ton avec lequel il lui avait parlé n'augurait rien de bon. Ce fut seulement devant la rivière qu'il comprit ce qui l'attendait. « C'est de ta faute tout ça, alors c'est à ton tour de trinquer » déclara Ryo. Suharu essaya de protester mais ses bégayements n'eurent aucun autre effet que d'amuser ses bourreaux, et quand il voulu s'échapper il se rendit compte qu'il s'était déjà fait entourer par Aki et Toma. Ryo le poussa violemment dans l'eau et le laissa là tandis qu'ils repartaient tous les trois.

Suharu n'avait pas dit un mot en arrivant chez lui, tout ce qu'il voulait faire c'était s'enfermer dans sa chambre et prendre ses jouets. Ce qu'il aimait par-dessus tout c'était inventer des histoires et donner vie à ces personnages inanimés, il avait l'impression de les connaître et de pouvoir compter sur eux. Pour lui ils étaient des héros, plus fort que n'importe qui, ils n'abandonnaient jamais. Il avait la tête remplie d'espoir quand il y pensait et oubliait tout le reste.