Interlude

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L'air humide hantait les lieux de son halène glaciale, ici seul quelques moustiques y trouvaient leur bonheur. A la nuit tombée, les dernières lueurs s'évaporaient pour laisser place au noir grandissant. Les parois rocheuses devenaient alors seulement visible à tâtons et la peur de sombrer dans un vide abyssal envahissante.

Le sol boueux empestait d'une odeur métallique, aux antipodes avec les vergers en fleurs de l'extérieur. Par moment, de fines gouttes d'eau tombaient, et de leur écho, résonnaient à travers l'obscurité.

La faune se faisait timide, elle avait pourtant été maître des lieux depuis des temps immémoriaux. Les immenses colonnes de pierres s'élevant du sol, et les stalactites pendant du plafond tel des pics acérés paraissaient ici insignifiant en comparaison du désordre récent.

Plus loin se cachait un grondement plus intense et solitaire. La bête se terrait dans les recoins les plus discrets, à l'abri des regards, là où elle n'interférait avec rien.

A ses pieds, des dizaines de tonneaux en bois réduits en morceaux. Sur les murs, le résultat de ses pensées gravés à même la pierre.

Incapable d'hurler sa peine, c'est là que la bête trouva refuge. Elle ne parvenait à se souvenir, elle n'y était pas autorisé, et tout ce qui restait lui semblait appartenir à un autre.

Plongé dans ce cauchemar continuel, sa vision disparaissait, revenait. Le temps était distordu et tout ses sens échappèrent progressivement à son contrôle. Elle luttait avec une force invisible dont la seule préoccupation était de la tourmenter. La nuit, son pouvoir se faisait moins agressif, tout juste assez pour tenir.

Le primate se recroquevillait alors, essayant désespérément d'arrêter ses tremblements. Il faisait froid, si froid.

A Melody of Fate - Part One: Rising Up (Work in progress)Where stories live. Discover now