A Melody of Fate - Part One: Rising Up (Work in progress)

Act 2, Scene 8 - Dawn

Les journées de Sasaki étaient bien remplies, s'il n'avait pas école, il jouait à l'extérieur, s'il n'était pas dehors, il aidait sa mère à la maison, et sinon, il réfléchissait à sa prochaine activité. C'était devenu une habitude, il ne s'arrêtait jamais, à tel point qu'au village Kajin, tout le monde s'inquiétait pour la santé de ce petit garçon. N'en faisait-il pas trop ? La seule à ne pas en douter était sa mère, en tant que cheffe du clan elle représentait la pensée Kajin : toujours savourer pleinement ce qui nous entoure. Elle s'impliquait avec dévotion et sérieux dans les affaires du village. Personne ne s'étonna alors de voir son fils ainsi. Les plus anciens pouvaient aussi témoigner qu'une énergie similaire animait également sa grand-mère, doyenne du village. Était ce là une qualité unique que l'on se transmettait dans cette famille ? Sasaki n'en savait trop rien, et puis pour lui ça n'importait pas, tout ça n'était pas réservé qu'à lui.

C'est dans cet état d'esprit qu'il avait rencontré Suharu. Ils faisaient tout ensemble, et même si la cadence de Sasaki le mettait en difficulté, Suharu restait fidèle au poste. On les voyait tout le temps à droite à gauche en train de se balader dans le village, ils ne s'en lassaient pas. Tout ici jusqu'à dans ses moindres détails pouvait susciter de l'intêret pour Sasaki. L'ennui ne prenait jamais le dessus et chaque jour réservait son lot de surprises. Tout ceci contrastait avec la vie de Suharu qui en temps normal passait la majeure partie de son temps chez lui.

Parmi toutes les histoires qu'aimait lire Suharu, il lui rapporta un jour un recueil de petites nouvelles humoristiques sur une agence à tout faire qui l'avait fait beaucoup rire. En découvrant ça, une nouvelle graine se mit à pousser dans l'esprit de Sasaki. Ni une ni deux, il se mit en tête de fonder sa propre agence et d'y travailler avec Suharu. Ils avaient bien besoin d'un nouveau parc pour l'école. Accompagnés que de quelques planches de bois, un marteau et des ficelles, ils commencèrent la construction. 

Sasaki se levait tôt le matin et travaillait jusqu'à tard le soir, Suharu lui ne pouvait pas se permettre d'y passer autant de temps. Les deux avançaient à leur rythme. L'équipe s'avérait petite, alors autant dire que le projet n'aboutirait pas avant longtemps mais petit à petit, quelques élèves se mirent à les rejoindre. Séduit par l'idée et impressionné par la dévotion de Sasaki, ils offrirent rapidement leur aide, et finalement le chantier se remplit de nombreux visages. Des grands, des petits, tout le monde participait. Au vu de l'ampleur que cela prenait, les adultes aussi participèrent au projet et il bénéficia d'une meilleure expertise. Sasaki ne se contentait pas d'admirer la beauté des petites choses, non, il aimait voir les choses en grand et en quelques semaines, le parc fut terminé.

Rien ne pouvait rendre plus fière leur maitresse. Roako qui s'occupait de construire des nouveaux jouets pour les plus jeunes, participa à la construction également, mais ce n'était pas grâce à Sasaki. Il ne prêtait pas grande attention à ses camarades, certainement par habitude, et ces derniers en faisaient de même. Il n'était pas vu comme le paria du groupe ou celui qu'on mettait volontairement à l'écart mais aucuns liens solides ne s'étaient formés avec lui. Le décès de Soma était survenu il y a de ça plusieurs semaines et quelques élèves avaient proposés de passer du temps avec Roako. Il avait poliment décliné leur offre. Pour compenser cela, il s'occupait des enfants de son école. Encore trop jeune pour participer aux travaux, ils patientaient pendant que Roako fabriquais des petites parties du parc dans son coin. Suharu le remarqua une après-midi. Il n'était pas à l'écart des autres mais dans tout le groupe qu'ils avaient formé, Roako se fondait dans le décor. Il n'avait eu qu'une occasion d'échanger avec lui sur rien d'autre que l'avancement du projet.

Plus tard, une fois le parc achevé, alors qu'il avait quitté Sasaki pour rentrer chez lui, il y passa à côté et vit Roako. Ce dernier ne venait pas pour profiter des nombreuses installations, non à la place il se contentait d'admirer leur qualité. Il relevait la précision de la coupe, le soin minutieux apporté à l'assemblage et tout ses détails qui passaient inaperçu. Suharu en profita à nouveau pour venir lui parler. Un comportement plus qu'inhabituel pour lui, on l'approchait sans difficulté tandis que lui peinait à aborder des inconnus. Mais ici, il se revit dans la même situation, alors il prit son courage à demain et arrêta d'hésiter.