Chapitre 9 : Jusqu'à ce que...

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Latifa

Qu'est-ce qui m'a prise !? J'ai embrassé Alioune Sylla ! Comment diable ai-je pu faire cela ? Peut-être à cause de cette soirée lourde en émotion ? Le voir affaiblie, pleurant, avec beaucoup de douleur sur le visage, ça m'a vraiment secoué. En plus, qu'il dit qu'il n'est pas important alors qu'il est la personne dont j'ai le plus besoin aujourd'hui, ça m'a déchiré le cœur. Je ne connais pas toute l'histoire mais j'ai vraiment de la peine pour le père et le fils. Aucun ne mérite cette situation.

Quant à l'autre femme, elle a perdu tout mon respect après s'être attaquer à moi. Peut importe ce qu'on va dire d'elle, je vais croire. Elle m'a tellement énervé, je voulais juste l'étrangler pour qu'elle retire ces mots. Mais j'étais si heureuse quand Aliou l'a remis à sa place. Elle s'est faite toute petite, comme si elle avait été écrasée.

Je crois que c'est tout cela qui m'a fait l'embrasser. J'étais peut-être reconnaissante qu'il ait pris ma défense.

Le retour à la maison était silencieux. Il m'a juste déposé puis est parti. Je suis rentrée, la pluie battant son plein encore. J'ai ouvert la maison puis j'ai trouvé ma fille et la fille de la voisine. Après une brève salutation, j'ai remerciée cette dernière d'avoir surveiller Maria puis je suis rentrée dans ma chambre me changer.

J'ai enlevé ma robe mouillée et j'ai enfilé un peignoir. J'avais la tête pleine de question et de ce fameux baiser. Je me demande encore ce qui m'a prise. J'étais folle sur le coup. Mais on en parle de la taille d'Aliou ? J'ai dû me mettre sur la pointe des pieds pour l'atteindre. Oh la la, Latifa oublie par pitié ! Je me jette sur mon lit, les joues en feu comme une adolescente.

Ma fille tape contre ma porte puis rentre de suite. Je me redresse et la regarde s'approcher du lit. Elle s'y assoit, dos à moi.

Maria : soit honnête avec moi maman. Il se passe quelque chose entre oncle Aliou et toi ?

Je lui doit la vérité, m'a dit Aliou. Mais j'ai vraiment peur de sa réaction. Elle ne pourra pas comprendre maintenant mon choix mais j'espère que Dieu va toucher son cœur pour qu'elle soit plus tendre avec moi.

Moi : nous allons nous marier ma chérie.

Elle tourne rapidement la tête vers moi. Elle fixe mon visage comme pour déceler une part d'humour. Mais j'étais sérieuse et elle a compris. Son visage passe de choqué à déçu.

Maria : alors tu veux remplacer mon père ?

Moi : ça jamais Maria. Aucun homme ne peut le remplacer. Il restera toujours l'homme de ma vie.

Elle n'a pas l'air d'être convaincu. Elle détourne le regard de moi et commence à sangloter. Je me sens si mal. Je m'approche d'elle et l'enlace par derrière.

Moi : Aliou sera un bon père pour toi.

Maria : mais c'est papa mon père et non lui. Et c'est papa ton mari.

Mes yeux se remplissent de larmes également. À quel moment notre vie a-t-elle autant dégénérée ?

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C'était le jour des noces. Comme promis, on a fait une cérémonie simple. Toute la famille était présente. Même le papa d'Aliou et ses filles. J'ai convaincu, ou plutôt supplié, mon... mari ?... de les appeler pour les invités. C'était pas du tout facile. Néanmoins il était content quand il a vu que sa belle mère était absente.

Aliou était magnifique. Il a porté un ensemble militaire en veste chic avec ses galons et ses médailles. Il était bien rasé et bien coiffé.

Et moi j'ai eu a porté deux tenues. Pour la mairie, c'était un brodé bleu avec voile, perlée d'or. Simple et efficace. Je ne voulais pas porter du blanc par respect pour mon ancien mariage.

Oui Mon Colonel !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant