Chapitre 21 : Les souvenirs amères

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Aliou

Je me souviens de la première fois où ma vie à basculer.

J'avais 11 ans. Cétait le soir et je dormais dans ma chambre lorsque ma mère est venue me réveiller. Elle avait l'air de souffrir mais gardait un visage souriant pour moi.

Maman : mon chéri, je suis désolée de te réveiller mais je voulais te dire que maman doit s'absenter. Ton petit frère est en route.

Elle pose une main sur son ventre, le sourire aux lèvres.

Moi : je peux venir ?

Maman : non, il est 3h du matin. Il faut que tu dors car demain tu as cours.

Moi : papa sera là avec moi ?

Elle fait non de la tête. Soudain elle gémit de douleur et se touche le ventre. Son visage douloureux m'inquiète énormément. Je me redresse et lui demande avec inquiétude si ça allait. Elle prend une grande respiration et inspire puis me fait un sourire radieux.

Maman : oui mon chéri, ton petit frère est juste pressé de sortir.

Elle se penche et me fait un bisou sur le front.

Maman : ta nounou veillera sur toi cette nuit. Dors bien mon amour, je t'aime.

Moi : je t'aime aussi.

Soudain mon père crie en bas que la voiture est prête, maman se dégage et me dit au revoir.

Sauf qu'on ne s'est plus revu.

Je me souviens exactement du même habit qu'elle portait, de l'odeur de son parfum, de sa voix et de son visage souriant.

Mon père est revenu le soir à 18 heures, me trouvant dans le salon entrain de faire mes cours avec mon prof de maison. Il n'a pas puis se contrôler quand nos yeux se sont croisés. Comme un fou, il a commencé à pleurer en criant. J'étais terrifié par ses cris et lamentations. Les employés et mon prof se sont vite approché de lui pour l'aider à se relever et savoir ce qui clochait.

Je le fixais, pleurant aussi, sans comprendre. Je ne l'ai compris qu'après quand j'ai demande où était ma mère. Personne n'a pu me regarder dans les yeux pour m'annoncer la nouvelle. C'est une vieille dame qui m'a dit qu'elle est restée dans le combat des femmes. C'est-à-dire en donnant vie. Je n'avais rien compris mais ce que j'ai finis par comprendre c'est que je n'allais plus jamais la revoir, lui parler, l'embrasser, lui dire que je l'aimais.

Je venais de perdre la personne que j'aimais le plus au monde.

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Je me souviens de la deuxième fois où ma vie a basculé.

J'ai 12 et mon père m'a présenté une femme qui allait devenir ma nouvelle maman. Je ne voulais pas de nouvelle maman mais je me suis gardé de le lui faire savoir. Au début tout allait bien, elle faisait semblant de m'aimer et me traitait bien. Puis elle est tombée enceinte et à chaque fois que je faisais une bêtise, je recevais des claques derrière la tête. Les claques sont devenus des gifles et les gifles sont devenus des fouets.

J'en ai parlé à mon père mais comme toujours, depuis la mort de ma mère, il a ignoré mes regards larmoyants.

J'ai grandi ainsi, mon père ne prenant jamais ma partie. Sa femme me frappait, m'humiliait comme elle le voulait et faisait ce qu'elle voulait de moi. Dès fois, par simple caprice de sa part, j'étais privé de dîner car je ne lui avais pas dit bonsoir convenablement. Mon père l'a couvrait et moi j'étais ignoré.

Oui Mon Colonel !Where stories live. Discover now