Chapitre 22 : Comme un fantôme

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Latifa

Namory : laisse moi t'aider à t'asseoir.

Aliou lui arrache sa main et dit d'une voix sèche qu'il peut se débrouiller. Je le regarde étonné. Depuis qu'il s'est réveillé, il agit de manière très très bizarre, je ne sais pas pourquoi. C'est peut-être à cause de la rudesse de sa mission ? Je le regarde s'asseoir sur le canapé, le visage dur.

Son père quant à lui paraissait un peu gêné par la situation. Ma fille, Astan et Kadi étaient dans la cuisine, préparant la table pour le dîner. Je m'assois à côté de mon mari, mon beau-père s'asseyant également pour nous faire face.

Moi : tu as besoin de quelque chose ?

Aliou : non.

Il regardait dans le vide, sans un regard vers moi. Cette indifférence, peut importe la raison, me donnait un pincement au cœur.

Namory : je vais aller voir si elles ont terminé de ranger la table. Peut-être que manger te fera du bien.

Il se lève tout souriant prêt à faire ce qu'il a dit. Je l'encourage avec un doux sourire mais mon beau-père fut vite arrêté dans son élan par la voix glaciale de son fils.

Aliou : ce qui me ferait du bien en ce moment c'est être seul.

Il se lève sans un mot et monte les marches de l'escalier avant de disparaître. J'étais si confuse et honteuse. C'est vrai qu'il n'a jamais été tendre avec son père, d'ailleurs je ne sais toujours pas ce qui a pu réellement se passer entre eux, mais Aliou est si blessant envers le vieil homme. Je fixe ce dernier qui regardais l'endroit où son fils avait disparu, avec beaucoup de peine dans ses yeux. J'aimerais pouvoir faire quelques choses pour ces deux là mais que puis-je faire ? Je ne sais rien de l'homme avec qui je dors chaque nuit. Tout ce que je sais de lui, venait de Marc et rarement d'Aliou lui-même.

Astan : papa, Latifa, venez manger.

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J'ai essayé de réconforter mon beau-père du mieux que je pouvais avant leur départ. Après, ils sont tous partis, même Kadi. Maria est restée faire ses devoirs dans le salon, je suis donc montée avec une assiette, contenant le dîner d'Aliou. Je le retrouve allongé sur le côté, dans notre lit, les yeux dans le vide. Je dépose le plat sur la petite table basse de la chambre et m'approche de lui doucement. Il ne me regardait même pas. Je l'appel donc une, deux fois sans réponse. Je le secoue doucement pour le faire réagir. Sa réaction m'a terrifié.

Il a sursauté puis m'a regardé avec crainte avant de me saisir la main d'une manière si violente que j'ai crié de douleur. Mon cri à l'air de le faire sortir d'une transe et il relâche vite ma main comme s'il avait été brûlé. Putain, mais qu'est-ce qui cloche chez lui !? Il se redresse et me regarde d'une manière désolée, devant mon visage douloureux.

Aliou : je suis désolée Latifa, est-ce-que je t'ai fait mal ?

Il essaie de me saisir la main mais je l'écarte, de peur qu'il ne me blesse encore. Ma réaction le fait me regarder avec beaucoup de peine.

Moi : non c'est bon. Ton repas est là, mange et repose toi.

Je dis ça d'une voix neutre et rentre dans la salle de bain. J'observe ma main qui était toute rouge. Il a une sacrée poignée. Je soupire et allume la douche pour me laver.

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Aliou n'a pas touché à son repas de toute la soirée. Je pensais qu'il le mangerai après que je sois sorti de la salle de bain mais rien. Je me suis donc habillée et je me suis endormi. Le lendemain, il n'était plus dans la chambre ni aucune part ailleurs et sa nourriture était intact. J'ai pris l'assiette et je suis descendu après m'être préparer. Il était 7h et monsieur avait quitté l'appartement. Après que Maria ait mangé, je l'amène à son cours puis part à mon salon.

Oui Mon Colonel !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant