28. James Bond en sueur

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Un léger sourire étire mes lèvres en repensant à la première fois que je me suis rendue à Tower Hamlets pourtant, je n'en garde pas un bon souvenir, bien au contraire

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Un léger sourire étire mes lèvres en repensant à la première fois que je me suis rendue à Tower Hamlets pourtant, je n'en garde pas un bon souvenir, bien au contraire. Je revois très clairement cette fille assise sur les genoux d'Easton, ma rencontre avec Dimitri et ma décision de le suivre alors que je ne connaissais de lui que son prénom.

Ce ne sont pas le genre de choses que j'aime me rappeler, mais... une certaine mélancolie m'étreint. À cette époque, je pensais avoir déjà touché le fond. Désormais, je sais que celui-ci est illusoire. C'est un mensonge qu'on raconte pour se préserver. On prétend qu'un jour, on tombe si bas que la chute prend fin, qu'il y a une vraie fin à ce maudit gouffre. C'est presque utopique. Il n'y a aucune limite au désespoir, je l'ai appris à mes dépens.

C'est étrange de venir ici pour autre chose que m'envoyer en l'air ou me défoncer le crâne. C'est presque comme si je voyais ce quartier sous un nouveau jour. Je pousse le minuscule portail à la peinture décrépit et fait quelques pas pour atteindre les trois petites marches qui me sépare de la porte d'entrée. Lorsque je pose mon pied sur le bois, celui-ci craque sous mon poids et je manque de faire marche arrière par crainte qu'il ne cède complètement et que je me brise une cheville à une semaine de notre séjour à Paris, ça serait le putain de comble. Je les gravis finalement rapidement sans mourir et me plante devant la porte.

Après avoir frappé une fois, puis deux, j'entends des pas à travers la fine cloison de la maison et la porte s'ouvre en grand. Un homme, pas plus vieux que mon père, mais qui semble avoir déjà vécu une dizaine de vie, apparaît. Il m'observe une seconde, son regard me détaillant de haut en bas et alors que je m'apprête à me présenter, il me coupe l'herbe sous le pied.

— Avant que je te laisse entrer, je t'en supplie, dis-moi que mon fils ne t'a pas mise enceinte.

J'écarquille les yeux, pince mes lèvres pour essayer de me contenir, mais en vain. J'éclate de rire. Un rire si franc, si spontané. Je pars dans une hilarité que je peine à contrôler, qui m'arrache même des larmes. Celle-ci, honnêtement, je ne l'avais pas vu venir. Je lève la main dans la direction de l'homme essayant de m'excuser, mais hormis des hoquets, rien ne quitte mes lèvres. Je me plie pratiquement en deux, des crampes me tordant l'estomac.

— Oh putain, articulé-je en me calmant légèrement.

Mais mon rire a, visiblement attiré l'attention dans la maison et le fils en question apparaît. Quand je crois le regard de Kipling, mon hilarité repart comme en quarante. Je n'ai rien contre ce gamin, soyons clair, il est adorable et je dirais même qu'il est plutôt canon dans son genre, mais la simple idée de me taper le frère de Kaia m'achève. Oh, elle a beau m'aimer, elle me tuera. Personne ne touche à Kip, je crois que le compte bancaire de Ren s'en souvient encore.

— Je savais que mon père était drôle mais là, je vais être vexé. C'est moi le plus drôle de cette famille normalement. Tu lui as dit quoi ? demande Kip.

Eagle Mountain Academy Tome 2 : Under Your ChaosWhere stories live. Discover now