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Sophie.

Mon petit bébé m'a manqué. Rouler me procure une sensation de bien-être intense.

J'adore ma voiture, mais rouler à moto, c'est vraiment - et ça le restera toujours - un plaisir immense, énorme, génial de conduire.

C'est difficile à expliquer à quelqu'un qui ne l'a jamais vécu, qui n'a jamais conduit ou au moins roulé en passager sur un deux-roues moteur.

Il faut vivre pour le comprendre, le voir pour y croire, éprouver ces sensations, ressentir au plus profond de soi ces émotions qu'aucun autre véhicule de série à prix raisonnable ne permet.

Une intense sensation de liberté.

C'est la liberté de pouvoir aller là où les autres véhicules terrestres à moteur ne vont pas. De pouvoir s'arrêter où on veut, sans gêner. De pouvoir rouler très vite... ou pas. De rouler tranquille, la truffe au vent, en balade, en prenant le temps d'admirer le paysage sans aucune barrière autour de soi, sans carrosserie, sans cette caisse de métal et de verre qui nous emprisonne.

Une usine à sensations physiques

Rouler à moto hors ville, en balade, c'est aussi communier avec l'environnement, vivre au rythme de la nature. Pas de chauffage, ni de climatisation, pas d'autoradio qui beugle, pas de suspensions qui gomment tout... A moto, on ressent la chaleur, le froid, le vent, les odeurs, les bruits (enfin, si on ouvre le casque et qu'on roule assez doucement).

En voiture, on subit la route.

À moto, on vit la route : on ressent ses imperfections, on épouse ses courbes, on roule en harmonie avec elle.

Et ça aussi, ça n'a pas de prix, ça vaut tout l'or du monde.

Vous savez, quand vous voyagez, vous ne pouvez pas emmener votre moto. Alors, pendant deux ans, je n'ai pas pu la conduire.

J'ai l'impression d'être une droguée qui retrouve sa drogue.

Le fait de rouler me fait tellement de bien. Cela me permet d'effacer toutes ces dernières pensées.

Je roule à toute vitesse. Le vent froid me fouette le visage. Mes cheveux virevoltent dans tous les sens.

J'ai un peu mal aux fesses, mais pour rien au monde, je vais me plaindre.

Mon père et mes frères sont juste en face de moi, tandis que Cole est juste à côté de moi.

Josh et Amber nous suivent en voiture, Joé est juste en arrière pour terminer la marche.

J'en profite pour accélérer un peu avant d'arriver à destination. Je contemple un lac magnifique. La lumière du soleil du début de l'hiver illumine l'eau. Les paysages dans ce coin sont magnifiques, avec beaucoup de verdure et des champs de maïs à l'horizon.

Je passe devant mon frère qui m'envoie un doigt d'honneur, que je lui renvoie le même en retour en ricanant.

Il en profite pour accélérer. Il est juste à quelques centimètres de moi, je l'entends gueuler.

- Prépare toi à perdre crotte de nez.

Il me fait un clin d'œil et avance plus rapidement.

Cet enfoiré, il a vraiment l'intention de faire la course.

J'ouvre les gaz à fond, j'accélère plus vite. Je passe devant mon frère. Cole et Brandy lui bloquent le passage. Brando ralle.

- Bougez, de la merde ! Gueule t'il.

Je souris, puis je poursuis ma course. Le panneau "Bienvenue à Waco" qui se trouve juste devant nous s'approche. Je ralentisse ma course.

Nous roulons sur un grand pont où il y a de l'eau en dessous. Ça me fait penser un peu aux frères Scott sur ce pont. Vous savez, dans le générique, on voit Lucas Scott avec son ballon de basket.

The Devil's WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant