𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖛𝖎𝖓𝖌𝖙-𝖊𝖙-𝖚𝖓

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Heureusement que j'ai pensé à enfiler mes chaussures, ou je me retrouverais en chaussettes dans le couloir. Je baisse la tête, déstabilisé et intimidé par le regard de mon aîné.

« Cette idée me plaît bien. » avoue-t-il avec un sourire amusé.

« Arrête de te moquer de moi. » grogné-je, les joues aussi rouges que ses cheveux.

« Qui a dit que je me moquais de toi ? »

Nous échangeons un regard rempli de sous-entendus, et mon cœur bat plus vite encore. Il entrelace nos doigts, et m'entraîne dans les escaliers. Je ne peux m'empêcher de rire. Nous sortons de l'immeuble, et nous nous dirigeons vers le centre-ville. Taehyung tient toujours mes doigts dans les siens, et malgré les regards que nous attirons, il ne fait pas mine de les lâcher.

« Parle-moi un peu de toi, Jungkook. » dit soudainement le rouge en me lançant un regard. « Je ne sais rien de toi. »

« Et bien, » commencé-je, un peu gêné, « j'ai dix-neuf ans, et je travaille au Sangeo. Tu as déjà rencontré mon petit-frère, Jimin. Il est mon cadet de deux ans, environ. »

« Pourquoi est-ce que tu travailles au Sangeo ? Ce n'est pas un endroit... sain. »

« J'y travaille parce que je suis obligé. Payer les factures, le loyer, l'école de Chim, mettre de l'argent de côté pour ses études... »

Je hausse les épaules. Le rouge resserre sa prise sur mes doigts, l'air peiné. Malgré tout, je lui souris. Je n'ai pas envie d'attirer sa pitié. Je lui suis reconnaissant de ne pas poser de questions sur l'absence de nos géniteurs ; il a dû comprendre qu'il s'agissait d'un sujet à éviter.

« Assez parlé de moi ! Et toi, Tae ? Apprend-m'en plus sur toi. »

« Tae ? » répète-t-il.

Je frissonne. Il n'a pas l'air de ne pas apprécier, au contraire. Ses yeux me déstabilisent profondément et une nouvelle fois, je rougis, détournant le regard par automatisme. Il dégage une sorte de charisme envoûtant qui me rappelle V. Ils se ressemblent plus que je le pensais au premier abord. C'est étrange. Rassurant, mais étrange.

« J'aime beaucoup. » reprend-il.

Il détache ses doigts des miens, et vient enrouler son bras autour de mes hanches.

« J'ai vingt-cinq ans, et j'ai un frère aîné, Seokjin. Je travaille dans l'entreprise de mon père. Je n'ai pas grand-chose à dire, à vrai dire. »

Son rire est une merveille. Nous arrivons au café, et une odeur délicieuse de cacao nous accueille. Je ne suis jamais venu ici, mais je sais que je reviendrais. L'endroit est petit, mais très chaleureux. Un serveur nous installe à une table de deux, un peu en retrait par rapport aux autres. Taehyung ôte son manteau, et mes yeux s'égarent sur ses clavicules, dévoilées grâce aux premiers boutons ôtés de sa chemise. Il surprend mon regard et, à ma surprise, il rosit un peu. Même s'il semble assuré au premier abord, il reste timide. Le même serveur vient prendre nos commandes, et repart aussi sec après s'être incliné.

« Si tu en avais l'occasion, est-ce que tu aimerais changer de vie ? » demande le rouge avec sérieux.

Les bras croisés sur son torse fait ressortir ses muscles, et j'en baverais presque s'il ne me regardait pas avec autant d'attention.

« Je ne sais pas. » avoué-je. « Si la vie qu'on me propose est pire que celle que je vis, alors non, évidemment. Mais si elle est meilleure... j'accepterais sûrement. »

Il semble boire mes paroles, et hoche doucement la tête. Je n'accepterais jamais d'être séparé de Jimin, même contre tout l'or du monde. On nous apporte nos commandes, et Taehyung me lance un coup d'œil amusé.

« Du chocolat chaud. » ricane-t-il.

Je bougonne un peu, et nous finissons par rire ensemble. Je me sens vraiment bien, avec le rouge. Ma timidité s'est complément envolée, à part lorsqu'il me fait du rentre-dedans. Taehyung me drague ouvertement, me faisant rougir sans cesse. La conversation passe très bien, entre nous deux. Il n'insiste pas lorsque je n'ai pas envie de parler d'un sujet en particulier, comme le Sangeo ou mes géniteurs, et nous n'abordons pas non plus l'entreprise de son père ou comment est-ce qu'il peut connaître V. Parce que les deux jeunes hommes se connaissent, étant donné que le mafieux a envoyé Taehyung me rendre mes affaires.

Et étrangement, les deux ont les cheveux rouges. Sont-ils amis ? Collègues ? 

Ou... ne seraient-ils pas qu'une seule et unique personne ?

Cette pensée a la sensation d'une douche froide sur mon organisme. Est-ce possible ? Taehyung et V peuvent-ils être la même personne ? Après tout, ils se ressemblent tous les deux, et ont la même couleur de cheveux. C'est peut-être peu, mais mon instinct me crie qu'il s'agit de la vérité. J'inspire un grand coup, pour reprendre mon calme. Non, ça ne peut pas être possible. Ça ne doit pas être ça.

« Jungkook ? Tu vas bien ? »

Sa voix me fait sursauter. Je manque de renverser ma tasse, mais Taehyung la rattrape in extremis. Les joues rouges, je mordille ma lèvre inférieure, tentant de ne pas croiser son regard. Mission impossible, étant donné qu'il finit par attraper mes mains par dessus la table.

« Tu vas bien ? » répète-t-il sur un ton doux.

« Oui, oui, tout va bien. Ne t'inquiète pas. »

Qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant que je connais sa véritable identité ? Est-ce qu'il va me tuer ? Me livrer à G-Dragon et le regarder s'amuser avec moi ? Je suis effrayé. Je n'ai pas envie de mourir.

Le rouge ne semble pas convaincu, mais il n'insiste pas. Qu'est-ce que je suis censé faire, bon sang ? Je ne peux même pas en parler à Jimin ! Je reste silencieux, et prends une gorgée de chocolat chaud, gardant tout de même l'une de mes mains dans celles de mon aîné. Pourtant, en le voyant se comporter de cette manière, j'ai du mal à me dire qu'il peut m'ôter la vie pour connaître son identité.

Mais un doute s'impose à mon esprit : si Taehyung et bel et bien V, pourquoi est-ce qu'il viendrait se présenter à moi sous sa réelle identité ? Pourquoi est-ce qu'il chercherait à se rapprocher de moi sous ses deux personnalités ?

« Est-ce que... j'ai dis quelque chose de mal, chaton ? » murmure-t-il, inquiet.

Chaton. Il n'y a plus aucun doute sur le fait qu'il est V, le mafieux le plus puissant de Corée du Sud et connu dans plusieurs pays. Inconscient de la bourde qu'il vient de faire, il continue de me regarder avec angoisse. Je viens doucement caresser sa main avec mon pouce, et il semble se détendre.

« Non, au contraire. » réponds-je avec un petit sourire.

le masque du tigre +vkookWhere stories live. Discover now