Ne m'oublie pas - [MINHO/LEE KNOW]

#16

Mes yeux s'écarquillent et je sens une boule de stress se former dans mon ventre. C'est pas bon signe. Surtout le ton que Seungmin a utilisé ne me rassure pas. Alors, je bouscule involontairement toutes les personnes qui sont sur mon passage et je cours vers le bureau de mon patron. Je ne prends même pas la peine de toquer et ouvre la porte d'un coup. Jinyoung me regarde avec des grands yeux, l'air inquiet. 

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Jinyoung - Et bien, j'ai bien peur d'avoir perdu l'une de mes pièces les plus importantes... Moi qui comptait la réintégrer dans l'agence, je pense que tout est fini maintenant. Il le dit d'une voix désespérée et se frotte le visage avec ses mains. 

- Dites-moi ce qu'il se passe putain ! Malgré le fait que j'aie levé la voix sur mon patron, personne ne semble y prêter attention. Il prend une grand inspiration et m'informe des faits.

Jinyoung - Désiré Russo est en ce moment même entre la vie et la mort, à l'hôpital pour tentative de suicide. Si l'affaire s'ébruite, tout sera fini et je perdrais gros. Je veux bien fermer les yeux sur l'affaire mais les médias ne laisseront pas les gens l'oublier...

Je suis paralysé par ses paroles. Je n'entends pas le reste de son discours. Tout se bouscule dans ma tête. Je sens un mélange de larmes, de colère et d'inquiétude se mélanger en moi. Je ne gaspille pas une seconde de plus dans cet endroit et je cours de toutes mes forces en dehors du bâtiment. Arrivé dehors, je regarde autour de moi. L'hôpital le plus proche n'est pas très loin, alors je prie pour qu'elle y soit et je cours dans sa direction. Je ne m'arrête pas une seule seconde, même si mes poumons sont prêts à exploser. De chaudes larmes coulent le long de mes joues, troublant ainsi ma vue. Je les essuie d'un coup avec ma manche, sans pour autant m'arrêter. 

Après quelques minutes à me battre contre moi-même pour ne pas m'arrêter, j'arrive enfin. Je m'écroule devant le bâtiment, à bout de forces. Je m'oblige à me relever avant que quelqu'un ne me remarque et pense que je vais mal. Avec toute la peine du monde, je me ressaisit et m'avance à l'intérieur. Mes poumons me font souffrir et je sens ma tête tourner dans tous les sens. Cependant, je ne dois pas me laisser abattre. 

La dame de l'accueil me regarde bizarrement avant de me demander si tout va bien. Je lui réponds que oui, avant de lui demander si une certaine Désiré Russo se trouve dans cet hôpital. Elle m'informe qu'en effet une personne de ce nom est en ce moment même hospitalisée mais que pour l'instant, aucune visite n'est autorisée. Ses mots ont l'effet d'un bombe sur moi. Je sens mes jambes me lâcher, je tente de me rattraper mais je m'écroule sur le sol. La dame se lève d'un coup et contourne son comptoir. Je l'entends appeler un médecin alors je m'empresse de la rassurer et de lui dire que j'ai simplement beaucoup couru et que le stress s'est emparé de moi mais elle ne veut rien entendre. Elle me confie à un homme en blouse blanche qui m'aide à me relever et m'amène dans une des salles. Je lui répète en boucle que tout va bien et que je veux juste qu'il me laisse partir mais lui non plus ne veut rien entendre. 

Il m'installe sur une chaise et commence à m'ausculter. Je continue de lui dire qu'il perd son temps et qu'il ne trouvera rien sur moi vu que je vais bien mais il m'ignore complètement et continue son travail. 

Je veux partir et m'assurer que Désiré va bien. Je sais pourquoi elle est dans cet état. J'en suis sur, c'est à cause de tous ces gens et de leur avalanche d'insultes. Je sens ma respiration s'accélérer face à ses pensées. 

Cette fois, la colère m'envahit. Je ne sais plus me contrôler et me lève d'un coup, bousculant le médecin qui était entrain de vérifier mon cœur. Je m'énerve sur lui, lui disant qu'il me fait perdre mon temps et tente de sortir d'ici. Cependant, il me retient et essaye de me calmer. Il me rassure comme il peut, me disant que tout ira bien, qu'il faut que je me laisse faire si je veux partir d'ici. Il promet qu'il ne me retiendra plus, une fois qu'il aura fini ce qu'il a à faire.