Une classe

Vingt ~ Peter Bole

À très précisément sept heures et quarante secondes ce matin, j'ai entendu quelqu'un toquer à ma porte. Quand je dis toquer, c'est pas de simples et minuscules "toc, toc"... mais vraiment comme si un boulet de canon venait de rentrer dans ma porte!
Derrière la palissade de bois j'entends alors quelqu'un hurler:

-Allez Peter! C'est la cinquième fois que je viens te réveiller ce matin! Debout!!

Je grommelle à peine quelque chose et me retourne dans mon lit pour retrouver une position confortable pour me rendormir. Elle me saoule à toujours vouloir me réveiller ma mère! J'ai envie de dormir moi, pas d'aller en cours. Mais ma mère n'a pas l'air d'accord sur ce point; elle entre dans ma chambre et court direct vers les volets qu'elle ouvre en très grand, ce qui me tire vraiment de mon sommeil.

La lumière est tellement vive à l'extérieur que dès qu'elle éclaire la pièce, je me lève d'un bond; complètement ébloui. Après m'être frotté les yeux une bonne cinquantaine de fois, j'ouvre difficilement ceux-ci. Vous ne pourrez jamais deviner combien soulever ses paupières c'est épuisant!

Avant que je ne me rendorme en position assise, ma mère me jette des habits en pleine figure.

-M'man-euh! je râle.

Elle ne prend même pas la peine de me répondre, et sort aussi vite qu'elle était entrée... sans pour autant fermer la porte de ma chambre. En grommelant, je me lève très lentement de mon lit puis me dirige vers la porte, avec l'intention de la fermer.

Mais, doué comme je suis, je n'ai pas vu ma poubelle en plastique qui se trouve entre moi et la porte. En marchant, je met un pied dans la poubelle. Surpris, j'essaye de reculer mais mon autre pied se prend dans un tas d'habits sales roulés en boule sur le parquet. En essayant de me 'délivrer', je glisse et tombe lourdement sur le sol.

Eh ben! On peut dire que cette journée commence bien!

Je ne peux pas m'empêcher de penser à mes amis et à ce qu'ils auraient fait si ils avaient assisté à la scène.

Lol! Voilà ce qu'aurait sortit Nathan. Et tous les autres auraient rit en se foutant de ma gueule. Je souris.

Je me relève en vitesse et me dépêche d'enfiler le sweat et le jean que ma mère m'a donné. Avant de mettre mon sweat, je jette un rapide coup d'oeil à mon ventre un peu flasque.

Pas d'abdos, de muscles ou quoi que ce soit de visible. Juste du gras. Ça me déprime un peu, parce que quand je vois les autres mecs de la classe se changer dans les vestiaires, ils sont tous bien bâtis. Bah, je fais que deux p'tits kilos de plus qu'eux, c'est pas si grave.

Maintenant que j'y pense, c'est vrai que les filles, elles, quand elles ont un kilo de trop, c'est déjà l'apocalypse, alors j'imagine pas deux! Surtout certaines comme par ex...

-Peter? Tu t'es pas rendormi quand même? crie ma mère, un peu hystérique.

-J'arrive, j'arrive... je marmonne.

Je jette un rapide coup d'œil à ma montre en plastique (et complètement waterproof hein!). Ah oui, ma mère a peut-être raison; j'ai dû m'endormir debout, pendant que je pensais. Ça doit faire très bizarre dit comme ça, mais oui ça m'arrive plutôt souvent. J'suis tellement absorbé par mes pensées que j'oublie vraiment tout tout tout autour de moi.

C'est ce qui s'appelle avoir la tête dans les nuages, pour le coup!

Sept heures quarante-six.. dans quatre minutes je suis censé partir de chez moi pxtain de mxrde!

Cette fois, je suis bien sorti de mes pensées, et heureusement. J'ai pas envie de louper mon bus non plus! Surtout que Paul et Bryan m'ont prévenu hier... je les revoit encore me le rappeler: