Chapitre #4 ✔️

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Pourquoi est-ce comme ça avec lui? Un petit moment où tout va bien, puis ça déraille.

Cette fois, c'est en partie de ma faute, je n'ai pas calculé mes mots. Je suis sincèrement désolée et légèrement anxieuse. Il est parti, ne connaît pas la ville... j'espère qu'il reviendra vite et qu'il ne se perdra pas. Il n'habite pas près d'ici, à ce que je sache.

Impuissante, je fais demi-tour et retourne dans ma chambre, le seul lieu où je me sens vraiment en paix. Je remets mon casque de musique et lance ma playlist.
La musique est un de mes échappatoires.

Je me laisse entraîner par le rythme, peu à peu, et je finis par me rendormir.

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Quand j'entre ouvre les yeux, il fait noir dans ma chambre. Je me redresse d'un seul coup et réalise que... c'est déjà la nuit! Mon téléphone indique minuit.

Je n'ai pas dîné, et, apparemmentMatthieu n'est toujours pas revenu. Il n'est pas dans la pièce, en tout cas.

Pourquoi personne ne m'a réveillée? Mes parents ont pourtant dû être furieux que Matthieu soit parti, les connaissant, ils seraient venus m'engueuler... ou alors ils n'ont rien remarqué.

Je me mets debout sur la pointe des pieds et descends chercher quelque chose à manger, car mon ventre gargouille.

Je pénètre silencieusement dans la cuisine et je cherche à tâtons l'interrupteur.

La lumière s'allume. Je cligne des paupières, éblouie, et me dirige vers le frigo d'où je sors quelques produits. Je m'installe à table et avale rapidement ce petit repas improvisé.

Une fois rassasiée, je me dirige, fatiguée, vers les escaliers pour remonter.

En passant par le salon, je tourne soudain la tête et manque de lâcher un cri de surprise.

C'est Matthieu. Assis sur le canapé, la tête qui a basculé en arrière car il s'est endormi.

Il m'a fait peur!
Je m'arrête pour l'observer quelques instants.
Il est mignon quand il dort...je ne peux pas le nier.

Il est beau, séduisant. Cependant il est aussi énervant et arrogant...
Mais, en ce moment c'est peut-être à moi de m'excuser.

Je m'approche doucement de lui et lui tapote l'épaule.
Il redresse la tête, se réveillant en sursaut.

« Que...quoi?...crie-t-il presque.

Je plaque un doigt sur ma bouche pour lui intimer le silence.

– Chut! Tu veux réveiller tout le monde?! »

Ses yeux se posent sur moi. Il me dévisage de la tête aux pieds, en prenant tout son temps. Je me sens... mise à nu?

Je rougis. D'autant plus que je suis en débardeur blanc et en short noir confortable (ça me fait office de pyjama, je me suis changée avant de descendre)

Je l'observe alors également. Ses muscles qu'on devine en-dessous de son T-shirt, son visage d'ange, ses beaux yeux bruns.

Je me ressaisis vite.

« Euh...Matthieu?

Cette fois, il tourne la tête et évite de me regarder. Pas de réponse.

– S'il te plaît, fais pas la gueule... je suis vraiment désolée, je regrette, ok? J'avoue, j'ai pas contrôlé mes paroles. Mais si on se parle pas, comment tu veux qu'on fasse? On passe à autre chose, allez. Puis, je te rappelle que tu as aussi failli m'étouffer avec ta fumée.

Il reste silencieux et évite toujours de croiser mon regard.
Je m'assois près de lui.

– S'il te plaît, réponds.

Je m'étonne de mon ton presque implorant.
Il soupire. Un long, long soupir.

Lentement, il tourne la tête et plonge ses yeux dans les miens.
Mon cœur se serre.

Au bout d'un long moment, il prend la parole d'une voix un peu rauque:

– J'y arrive pas.

– De quoi?

– Avec toi. J'arrive pas à comprendre pourquoi je réagis comme ça. T'es une des premières filles qui m'engueule comme ça, et en temps normal je te ferai vivre un enfer, sauf que là, je sais pas... j'y arrive pas. Je réagis bizarrement. C'est nouveau. T'es différente, peut-être, j'en sais rien. Apparemment, je t'aime bien. »

Je ne sais pas quoi répondre. Malgré moi, les battements de mon cœur se sont accélérés.

Ses yeux me fixent si intensément... j'ai du mal à soutenir son regard. Finalement, je baisse les yeux.

Je me racle la gorge:

« Bon, bah... je vais aller me recoucher.

– Tu dors beaucoup, toi.

– Je sais, sourié-je.

– Ben... bonne nuit.

Soudain, je me tape le front.

– Tu dors avec moi, j'avais oublié!... tu viens? »

Il hoche la tête.

En remontant les escaliers, je sens mes yeux me picoter. J'ai vraiment sommeil. Tout à coup, je trébuche sur une marche. Tout mon corps bascule en avant, impossible de garder l'équilibre...quelle conne, je ne suis pas douée.

Deux mains puissantes agrippent mes hanches et me remettent debout juste avant que je ne m'étale par terre.

« Merci, soufflé-je.

– Je pense qu'il vaut mieux que je te tienne jusqu'à ce que tu sois dans ton lit, dit-il en me jetant un coup d'œil, avant d'ajouter: histoire que tu ne te dalles pas pour de bon et que je t'écrase. Ou bien sa Majesté préfère qu'on la porte? ironise-t-il d'un ton sarcastique.

– Qu'on me porte, bien sûr, répliqué-je d'un ton badin. »

C'était pour rire, évidemment.
Aussi, quand il me soulève de terre et me porte comme un enfant, ses mains solidement ancrées dans mon dos, je lâche presque un cri de surprise.

Puis je rigole et passe mes bras autour de son cou.
Autant jouer le jeu jusqu'au bout.

Son contact continue de provoquer d'étranges sensations en moi. Mon cœur bat frénétiquement dans ma cage thoracique.

Épuisée, je me surprends à caler ma tête au creux de son épaule et à fermer les yeux. Me laisser bercer par le bruit régulier de ses pas feutrés sur la moquette de l'étage.

En moins de trois secondes, je plonge dans le sommeil. Dans les bras de Matthieu. Mon demi-frère.

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corrigé & relu entièrement le 6 août 2017.

Chapitre un peu plus court /////

J'aime toujours avoir des avis sur cette fiction! Je prends vraiment du plaisir à écrire ce roman...

Àvous de me dire ce que vous en pensez!

BAD BROTHER | ✔️Where stories live. Discover now