BAD BROTHER | ✔️

Chapitre #48 ✔️

Matthieu me réveille en me secouant doucement.
Je suis dans ses bras.
Toute ensommeillée, je me tourne vers lui.

Il semble déjà parfaitement éveillé.
Les yeux brillants, il m'observe.

« Salut, dit-il simplement.

– Salut.

Je lui souris vaguement. Mes yeux se referment d'eux-mêmes.

– Chloé... tu sais qu'il est déjà treize heures?

– Mmmh...

Déjà?
Tant pis.

– M'en fous, je veux dormir...

Je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Ce geste a le don de m'éveiller parfaitement, tout à coup.
Est-ce qu'on l'a fait, hier soir?
Non.

On s'est juste embrassés, je vous épargne les détails.

À présent, je suis vraiment heureuse. Avec lui, j'ai l'impression que rien ne peut m'arriver...

– Je t'aime.

– Moi aussi, Chloé.

Finalement, nous nous levons et je m'apprête à descendre quand Matthieu me retient en me soulevant par derrière.

– Chloé, je t'interdis de descendre dans cette tenue, rit-il.

Oups. Je suis en short et en soutien-gorge.

On a failli le faire. Mais je me suis défilée au dernier moment. Je lui suis reconnaissante d'avoir accepté sans rien dire.

J'enfile un T-shirt pris au hasard.

– Euh, pourquoi mon T-Shirt est beaucoup trop grand pour moi?

–Peut-être parce que c'est le mien, patate.

–Tu m'appelles pas patate!

– Je t'appelle comme je veux, rétorque-t-il, moqueur.

Je me mets à lui courir après en essayant de le frapper, en vain.

En bas, ma famille au complet est là.
Mon père ne salue pas Matthieu et lui lance un regard froid.
Je soupire; si maintenant ces deux-là ne s'aiment pas...

Il faudrait que je fasse comprendre à mon père que tout est arrangé avec Matthieu. Il n'a toujours pas avalé l'épisode où il m'a brisé le cœur et failli m'abandonner...

– Bien dormi? me lance ma mère.

Je souris.

– Super.

Nous prenons notre petit-déjeuner, moi et Matthieu. À treize heures, oui.
Puis ma mère part voir une amie et mon père s'enferme dans sa chambre, ne voulant plus voir mon copain.

Je me retrouve seule au salon avec lui et Kath.
J'aimerais bien qu'elle s'en aille, cette dernière.

Scotchée devant la télé. À regarder Les Princes de l'Amour. Elle traverse vraiment une période idiote, la pauvre.

Matthieu s'installe à côté de moi et laisse courir sa main sur ma cuisse.
Je l'enlève précipitamment. Kath ne doit rien voir!

Je lance un regard appuyé à mon petit ami en secouant la tête et en désignant discrètement ma sœur du menton. Il affiche le même sourire moqueur de ce matin, et il articule silencieusement:

' Je m'en fous. '

Je soupire et me laisse faire lorsqu'il passe un bras autour de mes épaules et m'attire contre lui.

On reste là un bon moment, les yeux dans le vide, l'un contre l'autre, sans rien faire. Je pense à tout et à rien. Au bout d'une trentaine de minutes, je me dégage doucement. Il a les yeux fermés mais je sais qu'il ne dort pas vraiment.

Je passe devant Kath qui me fusille du regard.

– Pousse toi, je vois plus rien!

– Roh, je fais que passer, c'est bon!

Je monte à l'étage et toque à la porte de la chambre de mes parents.
La voix grave de mon père résonne:

– C'est qui?

– Ta fille, celle que tu as appelé Chloé il y a seize ans, tu te souviens? lancé-je, sarcastique.

J'entre et m'assois près de lui sur son lit.

– Ça va? demandé-je innocemment.

– Matthieu a intérêt à bien se comporter avec toi jusqu'à ce que son père le reprenne, sinon il va avoir affaire à moi...

J'inspire.
– Justement, c'est de ça que je voulais te parler. Tu sais, on s'est juste disputés, et au fond c'est quelqu'un de bien...

– Tu ne te méfies jamais assez, Chloé.

Long silence.

– Vous sortiez ensemble avant cette dispute, non?

Je me râcle la gorge.
– Euh, oui.

Je me mords la lèvre et détourne les yeux, gênée. Mon père poursuit:

– Je ne m'y oppose pas. C'est bien pour toi, si tu es heureuse. Profite-en. C'est juste que je le sens pas, ce gars... Et puis les gens peuvent changer tellement vite... si ça se trouve, maintenant vous vous aimez à la folie, et dans à peine un mois, vous pourrez plus vous sentir. Enfin bref...

Il s'arrête, l'air nostalgique. Il a du lui arriver un truc du genre, quand il était jeune.
Je le laisse ressasser son passé et m'éclipse discrètement.

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corrigé & relu entièrement le 27 août 2017