BAD BROTHER | ✔️

Chapitre #47 ✔️

Je me réveille doucement, les rayons du soleil viennent balayer mon visage.
J'ouvre les yeux.
Le rideau n'est pas fermé correctement, et je me prends la lumière en plein dans la face.

Autant mon réveil n'a pas été brutal, autant il n'est pas non plus très agréable. J'aurais aimé dormir plus longtemps.

Néanmoins, je me sens bien. En forme.
Les évènements d'hier soir me reviennent en mémoire.
Je me pince les lèvres.

Est-ce que j'ai bien fait? Ou est-ce que tout est allé trop vite encore une fois?

Toutes ces questions qui reviennent me vriller le cerveau. Ça commence à m'agacer sérieusement. Pourquoi, mon dieu, pourquoi dois-je tout le temps me poser des questions?!

Je chasse toute pensée de mon esprit et regarde autour de moi.
Matthieu n'est plus là.

Je me lève, enfile vite un vieux jogging et un T-shirt gris tout simple.

Quand j'arrive, je trouve Matthieu dans la cuisine, debout, en train de préparer un chocolat chaud. L'odeur sucré de la boisson m'enveloppe et me fait sourire.
Dès qu'il m'aperçoit, il me sourit également.
Je m'approche de lui, gênée, ne sachant pas trop quoi faire.

Il ne dit rien et m'attire simplement à lui en posant ses mains sur mes hanches.
Il m'embrasse tendrement.

Je suis sûre d'une chose, c'est que la sensation de ses lèvres sur les miennes restera à jamais gravée dans ma mémoire.

Finalement, nous nous détachons mais il garde une main derrière mon dos.

« Il est quelle heure? demandé-je d'une voix encore un peu ensommeillée.

– Presque onze heures. Pas trop fatiguée?

– Ça fait aller, souris-je.

Il me frotte le dos puis sert la boisson.

– Tu veux quoi? Des toasts?

– Perso, j'ai pas faim, je te les laisse, je réponds.

J'enchaîne:

– Maman... enfin, ma mère dort encore?

– Oui, elle doit être crevée. Après tout, elle a quitté l'hôpital vers 4h du matin pour venir ici, alors ça se comprend...

J'acquiesce.
– D'ailleurs, pourquoi elle était à l'hôpital? Et ton père, ta sœur?

Je lui explique la situation. Maman enceinte, et tout. Je n'arrive toujours pas à réaliser.

Je focalise toute mon attention sur le chocolat chaud de Matthieu, pour éviter de me poser des questions sur l'attitude que je devrais adopter avec lui. Pitié, pas de questions aujourd'hui. J'ai besoin de repos. J'ai besoin qu'il n'y ait pas de problèmes, quels qu'ils soient, qu'il n'y ait pas de doute. J'ai besoin de calme et de sérénité, juste quelques heures.

Oui, aujourd'hui, ce sera mon jour. Tout ira comme sur des roulettes.
... J'ai comme l'impression que cette phrase sonne faux.

Je vais chercher mon téléphone et vois que mon père m'a laissé un message.
Lui et Kath devraient être rentrés aux alentours de midi.

J'en informe Matthieu.

Celui-ci hoche vaguement la tête, l'air ailleurs. À quoi pense-t-il?
Il semble hésiter, puis finit par lâcher:

— Chloé...

– J'ai peur de ce que tu vas encore me dire, dis-je en émettant un rire nerveux.