Chapitre #19 ✔️

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Je me réveille normalement. Il fait jour, à en juger par la lumière qui filtre doucement à travers les volets.

Je réprime un sursaut quand je réalise que Matthieu me tient tout contre lui, comme une bouée de sauvetage. Il a le visage crispé; je suppose qu'il fait un cauchemar.

Je suis allongée sur le dos, et lui a un bras passé derrière ma nuque et l'autre autour de mon ventre. Sa tête est enfouie au creu de mon cou.

Euh... je fais quoi? Je me dégage?

Je finis par opter pour ne pas bouger. Je n'ai pas envie de le réveiller et puis, il faut l'admettre, son contact physique et sa chaleur corporelle ne me déplaisent pas.

Je ferme les yeux et somnole pendant les quelques heures suivantes.
Une braise enflamme doucement mon cœur sans que je puisse la faire partir.

Je soupire et soudain il ouvre les yeux. Il se redresse et s'écarte de moi, les yeux ensomeillés.

« Aah, mal dormi, marmonne-t-il.

J'ai toujours les yeux fermés; je n'ai pas envie de me lever. Je fais semblant d'être endormie et ne réponds pas.

Il doit remarquer que je 'dors' car il se rallonge sur le côté, la tête tournée vers moi (il me semble; je sens son souffle chaud près de mon visage).

Je bouge et finis par me rapprocher de lui. Il pose sa main dans mon dos et me cale contre lui.

Je me sens bien... je ne pourrais pas le nier. Je pousse un soupir discret de satisfaction, et, sans crier gare, le sommeil me regagne pour de bon.

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« Debout, sale fénéasse! me crie une voix lointaine qui se rapproche de plus en plus.

J'émerge à moitié et grogne:

– Mmhh.. tais-toi... Matthieu!!

Il vient de me pousser hors du lit!
Je pousse un cri de surprise et d'indignation.

– Doucement! Tu peux pas laisser les gens dormir en paix?

– Non, c'est impossible pour moi. Le jour où tu me verras te laisser dormir tranquille, tu pourras m'amener à l'hôpital, me taquine-t-il.

Malgré moi, j'éclate de rire et lève la tête. Il sourit et me fait un clin d'œil.

– Tu aurais dû te voir! D'abord on a dormir un peu... hem... (il paraît subitement gêné) un peu collés, mais après tu t'es carrément étalée sur moi! Puis tu bougeais tout le temps... se plaint-il.

– Arrête de te lamenter, je ne me contrôle pas quand je dors et, oui, je bouge beaucoup. D'un autre côté, c'est pas pour rien qu'on t'a installé un lit!

Si je ne me trompe pas... il rougit! Matthieu rougit!

Gêné, il baisse la tête, un sourire en coin plaqué sur le visage.
Il est si mignon... à ce moment, je pourrais parfaitement l'embrasser.

Attends, dans quelles idées je pars?

– Tu as dormi habillé en plus! Tu sais, tu aurais pu partir hier soir, il était tôt et j'étais très fatiguée... enfin, je dis ça pour pas que tu te forces...

Il paraît encore plus gêné.

– Bah... bafouille-t-il.

J'ai envie de rire mais je me retiens. Je ne voudrais pas l'enfoncer encore plus.

– Eh, lui dis-je doucement, je disais juste. Tu fais ce que tu veux...

Il lève les yeux et me lance un sourire enjôleur.
Je résiste fortément à l'envie de me mordre la lèvre inférieure.

BAD BROTHER | ✔️Where stories live. Discover now