Chapitre #42 ✔️

3.6K 230 54
                                    

Il pleut. Beaucoup.
Un orage fait rage dehors.

Je regarde d'un air absent par la fenêtre de mon salon, enveloppée dans une couverture, les gouttes qui s'écrasent avec violence contre le carreau. Bea est rentrée chez elle depuis longtemps. Elle a beaucoup insisté pour rester, mais j'avais impérativement besoin d'être seule. À présent, il doit être minuit passé. Tout est noir dehors.

Je suis vide. Mon esprit est vide. Je ne pense plus à rien.

J'ai juste mal.
Mon cœur me torture.

Sans savoir vraiment ce que je fais, je me lève, laisse tomber la couverture et ouvre la porte.

La pluie s'abat sur moi, une vague de froid m'envahit.
Je lève la tête et ferme les yeux.

Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, sous l'orage, avec l'eau qui trempe ma peau, mes cheveux, mes vêtements, le tonnerre qui gronde au-dessus de moi et les éclairs qui déchirent le ciel.

Peut-être que je pleure, j'en sais rien.

Une pensée s'immisce dans mon cerveau sans vie;

Que fait-il à cette heure-ci?

Il doit être dans un bar, ou coucher avec une fille.

Et mon cœur se serre encore plus.
Et je lâche gémissement étouffé qui retentit dans les rues sombres et silencieuses de minuit.

<>

Matthieu

Qu'est-ce qu'elle fait à cette heure-ci?

Putain, pourquoi j'arrête pas de penser à elle?

Peut-être qu'elle me pleure.
Peut-être qu'elle dort.
Peut-être qu'elle regarde la pluie tomber.

Je ferme les yeux en soupirant bruyamment.
Je dois cesser de penser à ça, à elle, à ses beaux yeux rieurs qui m'observent avant de se jeter dans mes bras, à ses sourcils qui se froncent légèrement et ses yeux qui se plissent quand elle se pose trop de questions, à...

« Bordel, lâchez-moi deux minutes! je hurle aux deux filles qui s'assoient avec moi en faisant ressortir leur décolleté plongeant. »

Je devrais prendre l'air.
Dans ce bar, j'étouffe, l'atmosphère est trop pesante.

Je sors d'un pas pressant.
Je laisse la pluie tomber sur moi et tremper mes habits, et m'adosse contre le mur à la peinture blanche qui s'efface.

Pourquoi me perturbe-t-elle autant? Pourquoi occupe-t-elle tellement mes pensées?

D'habitude, j'oublie les filles si facilement...
Pourquoi pas elle?

Pourquoi n'aurait-elle pas pu être simplement une fille... comme les autres?
Il faut que je l'oublie. Il faut qu'elle m'oublie.

Tout ce qu'on a vécu, c'est fini. C'était n'importe quoi, notre relation n'aurait pas tenu longtemps même si on avait voulu qu'elle dure...

Je ne lui ai pas assez prouvé que je l'aimais, c'est vrai.

Elle m'attire, c'est sûr. Mais j'arrivais pas à l'approcher. Je ne sais pas, peut-être que j'osais pas.

BAD BROTHER | ✔️Where stories live. Discover now