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18 juin, 13h58 — Point de vue de Lexie


Merde, je suis en retard ! Antoine m'a envoyé un message ce matin pour savoir si je faisais quelque chose aujourd'hui. Il m'a proposé de sortir et je n'avais pu refuser. J'aime beaucoup parler avec lui. Il ne se prend pas la tête et est bien plus gentil qu'aux premiers abords. J'ai donc accepté et nous avons rendez-vous devant le Trick. Je viens tout juste de monter dans ma voiture alors que je devrais arriver au bar. Bien que nous n'ayons pas le droit de téléphoner au volant, j'envoie un message au brun afin de le prévenir que je serais en retard. Je n'attends pas sa réponse et me dépêche.

Lorsque j'arrive devant le Trick, peu de voitures se trouvent garées sur le parking. Normal, on est en pleine journée. Je descends de ma voiture et prends mon sac ainsi que mon téléphone. Je verrouille mon véhicule et cherche Antoine des yeux. « Heureusement que je suis patient. » Je me retourne rapidement et découvre le brun avec un grand sourire aux lèvres.





— Je suis vraiment désolée, je n'ai pas vu le temps passer.

— Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas pour ça. On va faire un tour ?







Je hoche positivement et nous nous dirigeons vers la Seine comme lors de notre première sortie. Aucun de nous ne parle, mais ce n'est pas un silence pesant, bien au contraire. Il y a de nombreuses personnes autour de nous, mais à Paris, les gens ne font pas attention à ceux qui les entourent et nous paraissons invisibles.





— Tes recherches de travail avancent ?

— Pas vraiment, non. Les patrons me disent qu'ils vont me recontacter, mais au final, rien du tout, pas un appel ni un mail.

— Ne désespères pas.

— Changeons de sujet, tu veux bien ?

— Tu n'aimes pas parler de toi.

— Pas vraiment, il fronce les sourcils. Quand on parle de soi, on est obligé de parler de ses faiblesses et quand une personne veut te faire du mal, elle s'en prend à tes faiblesses.

— Tu as été blessé par le passé et tu n'arrives plus à faire confiance.

— Je ne m'attache plus. Du moins, j'essaye.

— Tu n'y arrives pas toujours ?

— D'habitude si.

— D'habitude ? Me demande-t-il se tournant vers moi.

— Avec toi, je n'y arrive pas.





C'est la pure vérité, bien que ça me fasse du mal de l'admettre. J'apprécie Antoine et plus les jours passent, plus je m'attache à lui alors que je ne devrai pas. Ce n'est pas dans ma nature de m'attacher à des personnes que je connais depuis peu de temps, mais avec lui, c'est différent. Et ça me fait peur. Peur parce que ça ne m'arrive jamais. J'ai peur de l'inconnu et avec le beau brun, c'est ce qui m'attend. M'attacher à une personne n'est pas dans mes plans. Mais il faut croire que ces derniers ont changé sans me demander mon autorisation. Un jour, ma mère m'a dit que de belles choses pouvaient sortir de l'inconnu, même celles qui font peur. Elle a enchaîné en me disant que si ça ne faisait pas peur, c'est que ça n'existait pas. Je crois que c'est d'ailleurs pour ça que je continue de parler avec Antoine. Ma mère m'a toujours donné de précieux conseils, alors pourquoi, pour une fois, je ne pourrais pas laisser ma peur de côté et vivre le moment présent ?





— À quoi penses-tu ?

— Rien de bien intéressant.

— Je suis persuadé du contraire.

— Crois-moi, ce n'était rien de particulier et encore moins d'intéressant.





* * * * *







Après avoir marché un long moment à côté de la Seine, nous décidons d'aller nous payer des glaces auprès du marchand qui se trouve à quelques mètres de nous. Nous attendons notre tour et le brun à mes côtés n'arrive pas à décider quel parfum prendre. Lorsque c'est à notre tour, le marchand nous demande ce que nous voulons et je lui indique le parfum que je veux. Je me tourne vers Antoine qui fronce les sourcils.





— Prends une glace à deux boules.

— Tu sais que tu n'es pas idiote ?

— Tais-toi donc et demande ta glace à ce pauvre marchand qui t'attend.

— Excusez-moi.





Le footballeur donne les deux parfums qu'il souhaite et le marchand lui tend sa glace à deux boules. Je tends un billet de dix euros au marchand et lui dis de garder la monnaie. Je ne laisse pas le temps à Antoine de s'interposer et le tire vers le côté.







— Normalement, c'est au gars de payer, tu sais ça ?

— Ce n'est pas un rancard, donc j'ai le droit de payer.

— Qui t'a dis que ça en n'était pas un ?

— S'en est un ?

— À toi de me le dire.

— On va dire que c'est un rendez-vous entre deux personnes qui commencent à beaucoup s'apprécier, ça te va ?

— Parfaitement.





Je ne vois pas cette après-midi comme un rancard. J'apprécie énormément Antoine, je ne le nie pas, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'aujourd'hui était un rancard. C'est beaucoup trop tôt. Parce qu'au final, on se connaît que depuis huit jours. Je sens quelque chose de froid sur mon nez et lorsque je me tourne vers le brun, il a un grand sourire au visage, laissant ses dents parfaitement alignées apparaître. J'essuie mon nez et enlève le peu de glace qui s'y trouve.





— C'était pour avoir payé à ma place.





Il a vraiment une bouille d'ange.





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Je reviens avec ce chapitre qui est plus long que les autres jusque là. Il dépasse les 900 mots et ça n'était pas arrivé jusqu'à maintenant. Passons ! J'ai vraiment adoré écrire ce chapitre qui est uniquement consacré à Lexie et Antoine. J'espère vraiment que vous aimez ce chapitre et l'histoire.

Laissez votre avis, s'il vous plaît.

FALLEN» a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant