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11 juillet, 00h12 — Point de vue de Lexie.



Ma tête posée contre la vitre froide, je regarde la route. Antoine m'a demandé le rejoindre à Clairefontaine. Le lieu est normalement difficile d'accès et rares sont les personnes qui peuvent y entrer s'ils ne sont pas footballeurs, mais le brun m'a dit qu'il s'arrangeait. Lorsque la voiture s'arrête, je regarde tout autour de moi et découvre un immense château, identique à celui que l'on voit pendant les reportages. Je remercie l'homme qui m'a emmené jusqu'ici et descends de la voiture.

Mon regard fait attention à ce qui m'entoure lorsque j'aperçois une silhouette qui m'est devenue familière dans le noir assis sur des marches, la tête baissée. Je m'approche de la personne et m'installe à ses côtés. Je n'ose pas prendre la parole, de peur de dire quelque chose qu'il ne faut pas. Comment pourrais-je le réconforter alors que moi-même, j'ai cette défaite en travers la gorge. Antoine est un joueur alors ses sentiments sont beaucoup plus amplifiés. Soudain, la main du garçon à mes côtés se pose sur ma cuisse. Lorsque je pose mon regard sur son visage qui est de profil, je peux apercevoir une larme coulait le long de sa joue. C'est un véritable supplice de le voir effondrer. Alors je le prends dans mes bras, sans ajouter un mot. Sa chaleur corporelle me réchauffe alors que ses bras viennent entourer mon corps.


— Ne pleure pas, je fais des gestes circulaires dans son dos. S'il te plaît, ne lâche plus une seule larme.

— Je suis désolé, Lexie.

— Désolé de quoi ?

— Désolé de ne pas avoir mis un fichu but.

— Eh, ce n'est pas de ta faute, déclarai-je prenant son visage entre mes mains.

— J'ai eu des tas d'occasions, mais je n'ai pas su les saisir. Je suis tellement nul.

— Je t'interdis de dire ça, compris ? Tu n'es pas nul, au contraire. Sans toi, vous ne seriez jamais arrivés jusqu'à la finale alors ne dis plus jamais un mensonge pareil. Vous avez perdu, oui, mais vous étiez bien plus forts que vos adversaires. Ils ont joué la carte du temps et des fautes. D'ailleurs, si je pouvais, j'irais lui en foutre une à l'autre là. Un petit sourire apparaît sur son visage. Je préfère largement te voir sourire. Alors maintenant essuie tes larmes et relève la tête.

— Merci d'être là.


Je lui réponds d'un simple sourire et pose ma tête sur son épaule. Seul le bruit de nos respirations se fait entendre. Tout est calme et c'est tout à fait compréhensible. Ils ont perdu, personne n'a la tête à faire la fête.


— Hey Antoi... Désolé, je croyais que tu étais seul.

— Ce n'est rien Paul. C'est Lexie.

— La fameuse ? Il hoche la tête. Content de te rencontrer Lexie, même si j'aurais préféré que ce soit dans d'autres conditions.

— Moi de même.

— Je vais vous laisser. Fais attention au petit, Lexie.


Le dénommé Paul retourne à l'intérieur et je fixe à nouveau l'horizon. Je ne sais combien de temps on reste là, silencieux. Je crois qu'aucun mot est aussi fort que les actes. C'est seulement lorsque le temps commence vraiment à se rafraîchir que nous reprenons la parole.


— On devrait aller à l'intérieur.

— Je vais rentrer, Antoine.

— Reste, s'il te plaît. Pour moi.


Je ne peux pas lui refuser de rester. Pas dans ses conditions. On entre dans le château et découvrons que le grand salon est vide. Tout le monde à l'air d'être partis dormir. Le brun me prend la main et m'entraîne vers les escaliers que nous montons avant de longer un grand couloir. Antoine s'arrête devant une porte et me fait signe d'entrer. Nous sommes dans une grande chambre plutôt spacieuse. Le footballeur se dirige vers une grande armoire et me tend des vêtements avant de m'indiquer la salle de bains. Je me change rapidement et passe de l'eau sur mon visage. Je retourne dans la chambre et découvre le brun allongé sur son lit, les yeux rivés sur le plafond. Lorsqu'il me voit, il tapote la place à ses côtés, me faisant comprendre de venir. Je m'allonge à ses côtés alors qu'il passe un bras autour de mon cou, me rapprochant de lui.


— J'aurais tant aimé gagner.

— Vous avez gagné. On se fiche pas mal du score, tu sais. Vous avez montré que vous étiez soudés et que vous aviez du talent, déclarai-je. Regarde jusqu'où vous avez été. Le score final indique peut-être que vous avez perdu, mais crois-moi, vous avez gagné bien plus.

— Et quoi ?

— Le cœur des Français. Vous nous avez fait vibrer et pour une fois, je me suis vraiment intéressée à l'Euro.

— Je suis en colère contre le monde entier, mais demain ou dans quelques jours au grand maximum, ce sera passé, je le sais, avoue-t-il. Mais ça fait un mal de chien sur le coup.

— Je ne peux pas te dire que je comprends, mais je me doute bien de la douleur que ça doit faire.

— Arrêtons de parler de ça, d'accord ? Je hoche positivement la tête. Tu es fatiguée ?


Je lève légèrement les épaules alors que le brun pose un baiser sur mon front. Il se tourne vers la gauche et éteint la lampe de chevet avant de se réinstaller. Ma tête posée sur son torse, je peux entendre son cœur battre tandis qu'il joue avec quelques mèches de mes longs cheveux. J'ai l'impression que dans ses bras protecteurs, je suis à ma place.


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heeey ! ce chapitre est un peu plus court que les précédents, mais je ne me voyais pas l'arrêter plus tard. Que pensez-vous de la relation d'Antoine et Lexie ? Perso, je les trouve adorable ensemble.

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Love ya 💛

FALLEN» a.griezmannWhere stories live. Discover now