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7 juillet, 23h42 — Point de vue de Lexie


Il n'a pas de grand sourire aux lèvres, bizarrement. Il devrait être heureux d'avoir gagné ce match et en plus, c'est lui qui a mis les deux buts alors je ne comprends pas son comportement. Je le relooke rapidement. Il porte un jean noir avec un t-shirt de la même couleur.


— Je t'avais dit de m'attendre, non ?

— Je t'ai attendu, mais je croyais que tu m'avais posé un lapin.

— Je n'aurais jamais fait ça, avoue-t-il. On va faire un tour ?

— Tu n'as pas un bus à prendre ?

— Non, je me suis arrangé.

— Comme tu veux alors.


Nous nous mettons à marcher sans grande conviction. Les premières minutes, ni lui ni moi parlons.  Je cherche les mots pour commencer cette conversation que nous devons avoir, mais finalement, le sportif prend la parole avant moi.


— Je n'aurais pas dû être franc.

— Si, tu as bien fait.

— Regarde dans quelle situation je nous ai mis.

— Je sais, mais au moins tu as été sincère et je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Nous arrivons dans un petit parc. Le problème, c'est que je me pose des tas de questions.

— Je me doute bien, je crois que ça serait bizarre de ne pas s'en poser.

— Qu'est-ce qu'il va se passer après l'Euro qui se finit en passant dans trois jours ? Est-ce que je peux réellement te faire confiance ? Comment ça va se passer par la suite ? Parce que oui, tu vas rentrer en Espagne et moi, je resterai ici.

— Tu ne me fais pas confiance ? Me demande-t-il, s'arrêtant et se tournant vers moi.

— Si, mais qui ne me dit pas qu'une fois que tu seras de retour en Espagne, tu me laisseras tombée et que tu passeras à autre chose ? Je n'ai pas envie d'être un simple amusement à tes yeux ou une roue de secours.

— Tu n'es aucunement un amusement à mes yeux, Lexie. Je ne t'ai jamais considéré comme tel une seule seconde. Jamais ça ne m'est passé par la tête de jouer avec toi et de te prendre pour un divertissement pendant l'Euro. Ça n'a jamais été mon but et si tu le vois comme ça, je suis vraiment désolé.

— Je n'ai pas dit que je te voyais comme ça, mais c'est juste des questions que je me pose.

— Et pourquoi tu te les poses ?

— Parce que je crois que c'est ce qu'on fait quand on est dans ma situation, répondis-je, ne pouvant le regarder dans les yeux.

— Quelle situation ?

— S'il te plaît, Antoine, arrête ça.

— Va jusqu'au bout, que j'en ai le cœur net.


Il avait pris mon visage entre ses mains et son souffle chaud tapait contre ma peau. Ses yeux bleus dans lesquels je pourrais me noyer de nombreuses fois me fixent, me faisant perdre tous mes moyens. « Je suis en train de tomber pour toi. » Je ne sais quel sentiment, et ce à quoi il pense. Son visage n'affiche aucune expression et je me sens tellement ridicule. Ridicule d'être tombée pour ce gars qui ne voulait certainement pas d'une amourette pendant ce mois. Ridicule, parce qu'il ne me répondait rien. Ridicule, pour tout.


— Est-ce que j'ai le droit ?

— Le droit de quoi ?

— De faire ce que j'ai envie depuis ces derniers jours : t'embrasser.

— Dépêche-toi avant que je ne change d'avis.


Sans attendre une seconde, il plaqua ses lèvres sur les miennes. Cette sensation de boule de feu dans mon ventre, ses lèvres sur les miennes, me faisaient perdre le contrôle. Je mouve finalement mes lippes avec les siennes. L'une de ses mains vient se poser sur mes hanches avant qu'il ne me rapproche de lui. Nos corps collés l'un à l'autre, je passe mes mains dans son cou avant que l'une d'entre elles s'aventure dans ses cheveux en pagaille due à la douche qu'il a pris après le match.

Avez-vous déjà ressenti ce moment de liberté ? Avez déjà eu l'impression d'être seuls au monde, que tout avait disparu avec cette personne ? Avez-vous déjà ressenti cette sensation de légèreté et de bien-être ? Tout ça me fait peur, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me défaire de lui.

À bout de souffle, nos lèvres se séparent. Il pose son front contre le mien, son souffle chatouillant mon cou. Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Pourquoi sommes-nous obligés de nous faire souffrir ? Pourquoi les êtres humains sont-ils aussi stupides ?


— J'avais tant espéré que tu me dises ça.

— Pourquoi on se fait autant de mal ?

— Parce que c'est dans la nature de l'homme. Et puis, la vie est un gigantesque merdier, mais c'est ce qui en fait sa beauté.

— Arrête de citer If I Stay. Il a réussi à me voler un sourire. J'ai peur.

— Alors on est deux. Mais ensemble, on est plus fort. Profitons de ces trois derniers jours et on verra ensuite.

— Tu repars le lendemain de la finale.

— On aura trouvé une solution, je te le promets.


Il dépose un chaste baiser sur mes lèvres avant de me prendre dans ses bras. Ma tête posée sur son torse, je peux entendre ses battements de cœur. « Tu as été le héros ce soir. Je suis fière de toi, tu sais. »  Je peux imaginer un sourire prendre place sur ses lèvres alors qu'il dépose un baiser sur mon front, sa main passant dans mes cheveux.


« Je ne regrette rien. Je n'ai aucun regret et jamais j'en aurais. »


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OKAY OKAY MOMENT DE FANGIRLAGE A LA FIN !

Je vous avez prévenu que ce chapitre allait être axé sur nos protagonistes et que vous alliez l'aimer. J'ai hésité à mettre la scène du baiser, mais finalement il est là.

Laissez votre avis s'il vous plaît, surtout sur ce chapitre !

love ya

FALLEN» a.griezmannWhere stories live. Discover now