Chapitre 30

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- Mademoiselle Brown, vous ne pouvez pas vous permettre de sécher les cours pendant de nombreuses semaines, et de revenir comme si de rien n'était. Je sais que le lycée ce n'est pas un endroit danslequel vous vous sentez à l'aise, et croyez moi on le ressent beaucoup, on est au courant. Mais vous n'avez pas le choix.

J'attend patiemment que le directeur finisse son discours assommant afin depouvoir en placer une. Plus tôt dans la journée, j'étais à peine entrée dans le lycée qu'il m'avait sauté à la gorge pourm'expliquer toutes ces banalités sur l'utilité du lycée. Au fond, pourquoi je vais au lycée ? Puisque mon avenir est déjà tracé, jen'ai pas vraiment le choix.

Je me pose ce genre de question existentielle jusqu'à ce que le directeur agite sa main devant mes yeux pour me sortir de ma torpeur. Il s'est forcément aperçu que je ne l'écoute pas, et je prie pourqu'il ne me fasse pas à nouveau un speach sur la politesse. Il me fixe, ça en devient gênant. Et lorsque je comprend qu'il attend que je m'explique je me contente de lever le bras, afin de lui montrer mon plâtre qui plus est, énorme, ainsi que les bleus sur mes bras.

-  Et ?

-      J'ai eu un accident, je ne pouvais donc pas être en train de    me faire écrabouiller et en train de m'ennuyer en cours, en même    temps. C'est techniquement et logiquement impossible bien que, nous  le savons tous, les femmes sont en capacité de faire plusieurs choses en même temps. Et honnêtement j'aurai été plus que fière de pouvoir m'être dé...
-  Ok, Annah, j'ai compris, filez en cours avant que... Contentez vous de m'emmener un justificatif demain, de bonne heure.

Je lui souris, et sors de son bureau, la tête haute, très fière d'avoir pu enfin sortir. Je savais qu'en entamant une théorie il me ferait sortir, ce directeur est vraiment trop con.

Je toque trois fois consécutives. J'entend un vague « entrez » et j'entre dans la salle. Les regards sont braqués sur moi et tout ce que je veux en ce moment est de me cacher. Bizarrement la table du fond est libre, et après un bref regarde de la part de la professeur je m'y rend. Le directeur à dû l'informer de mon retard et pour unefois je n'éprouve pas l'envie de la faire chier. Je ne veux pas attirer de nouveau l'attention.

- Ethan,    arrête de te balancer, tu me gênes pour écrire. Je siffle entre mes dents.

Depuis le début du cours il s'amuse à m'emmerder. Un coup il balance ses    stylos par dessus son épaule, un coup il se balance, un coup il a besoin d'un mouchoir, un coup il n'a pas entendu ou pas compris la phrase de la prof, un coup il s'étire sur ma table, un coup il fait craquer ses os. J'hésite à lui hurler dessus, mais ce serait lui donner satisfaction, alors je me retiens avant d'éxploser et de lui couper les cheveux pendant qu'il se balance. Mais malgré moultes demandes, il rigole encore comme un gamin. Maintenant j'hésite à    tirer les pieds de sa chaise pour qu'il s'éclate la gueule par  terre. Et comme je ne peux pas y échapper, j'ai aussi écopé du droit de reçevoir des regards meurtriers de la part de Cassandra.    Je rigole doucement et décide finalement de me prêter au jeu d'Ethan, puisque faire semblant de m'intéresser au cours ne me va pas du tout. J'attrape les stylos qu'il m'a lancé dans la figure,    quelque minutes plus tôt et les lui renvoie, un part un. J'essaie de viser sa tête évidemment. Je rate, les deux premiers lui    arrivent dans l'épaule. Pourquoi il est aussi large lui aussi. Je    sais très bien que si je n'arrive pas à lui en lancer au moins un dans la tronche je vais rager.

Tous ses stylos y sont passé. Il ne s'est pas privé de se foutre de ma    gueule en voyant que je n'arrivai pas à lui toucher la tête.    Pendant que je réfléchis à une manière de le faire chier    j'attrape ma gomme. Je recule ma chaise et m'applique à viser.

- Putain  mais t'es malade !

    Bingo !

    Je glousse et je lui fais un clein d'oeil quand il se retourne vers moi, après avoir reçu un coup d'oeil méchant de la part de la prof. Il s'apprête à répliquer mais la cloche qui annonce la fin du cour sonne, il est midi.
Je rassemble mes affaires et sort de la salle, je dois rejoindre  Cassidy. J'ignore au passage les regards remplis de venin que me    lance Cassandra.

- Hop hop hop tu vas nulle part ma belle.

Je  me retourne sur le mec qui à osé me couper dans mon élan, et m'appeler avec ce surnom débile.

    D'où    tu te permets de me donner des ordres, Ethan ?    

    Je    hausse un sourcil.

- Après    avoir reçu une gomme dans la gueule je ne peux que me venger, tu le    comprends bien.
  
    Je    croise les bras en dessous de ma poitrine.

    - C'est    pour cette raison que tu vas me suivre.    
    - Hors    de question Ethan, j'éclate de rire, non mais t'as vraiment cru    que...

    Je    n'ai pas le temps de répliquer qu'il m'attrape le bras et me tire    jusqu'au parking. Evidemment ayant l'autre bras cassé je ne peux    pas lui écorcher la gueule et le mordre le fait rire.    

    - Monte    dans la caisse.
    - Non.
    - Annah,    monte.
    - Non.
    - Ne m'oblige pas à te rentrer de force
    - Ne    me demande pas de monter alors.
    - Bon,    bah tu l'auras voulu.    

Il    m'attrape et me garde près de lui avec son bras gauche en ouvrant    la portière avec son bras droit. Il pousse ensuite sur mes côtes,    peu douloureuses pour me faire asseoir, et je décide de coopérer.    Si je rate les cours de cette après-midi, ce sera l'entier    responsable. Je viens vraiment d'accepter de suivre Ethan.

- Oh, mais c'est la caisse que j'ai rayé. Je m'exclame en faisant référence au jour de notre pseudo rencontre, quand j'ai caressé la carrosserie avec mon couteau.

- Oui c'est pour cette exacte raison que tu vas gentillement laisser tes bras le long de ton corps et ne pas bouger.

- Du calme Ethan, je ne vais pas te faire deux fois la même vanne voyons, les blagues les plus courtes sont les meilleures comme on dit.

Il me jette un regard agacé.

- Annah, chérie fait moi plaisir et ferme ta bouche.
- Fais moi plaisir et arrête de m'appeler avec des surnoms ridicules.

Il ne répond rien et se gare sur une espèce de plaine. J'en profite pour envoyer un message à Cassidy qui doit sûrement m'attendre. Elle ne doit pas très bien prendre le fait que je la prévienne à la dernière minute. Il me fait signe de le suivre d'un mouvement de tête. Et puis on marche, sur une cinquantaine de mètres.

- Ethan si tu veux faire de la rando c'est pas aujourd'hui.

- Chut et ramène ton cul.

Je bougonne et me rapproche de lui, avant de faire un bond en arrière en hurlant.

- T'es vraiment une enflure Ethan !

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Le retour... Excusez moi pour la mise en page.
Bisous

Annah B.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant