- Arrête de bouger !
Il me tient fort contre lui. Il n'a pas le choix puisque je lui ai sauté dessus après avoir hurlé.
- Comment tu peux oser me dire ça en face du vide Ethan ! Éloigne moi d'ici tout de suite ! Je ne me sens pas bien.
Il souffle et emprisonne mes bras contre mon corps avant de reculer légèrement. Je vois toujours le vide en dessous du morceau de rocher sur lequel nous sommes. Celle-là je ne l'avais pas vu venir.
- Je veux rentrer Ethan.
- Non.
- Non quoi ?! Je ne te demande pas ton avis, je veux rentrer immédiatement.
- Et moi je te dis que non. Mais rentre à pied si tu veux, la ville est à une trentaine de kilomètres environ.
- Tu n'es qu'un abruti.
- Tu as accepté de me suivre pour ma vengeance ma belle, tu es la seule à pouvoir t'auto-blâmer.
- Ouais, et donc toi, autant tenir ta réputation de connard fini, tu t'es dis que c'était une bonne idée de m'emmener sur un rocher au dessus du vide ? Mais ça t'arrives de réfléchir ?
- Annah s'il te plait pour une fois, fais moi confiance.
- C'est hors de question !
J'essaye de me dégager de son emprise, sans succès.
- Annah , réfléchis deux minutes, si tu bouges tu seras face au vide, c'est ce que tu veux éviter, non ?
- Tu me casses les couilles Ethan.
Il resserre son emprise autour de mes hanches et rigole au creux de mon oreille. Je frissonne.
- C'est toi qui le dis, ma belle. Maintenant, tu ne bouges pas, j'avance.
- Non ! Recule !
- Non, j'avance. Et on va aller s'asseoir là-bas.
Mes yeux s'écarquillent. Il veut vraiment qu'on aille s'asseoir au bout du rocher, là ou tout pourrait tomber. Pourquoi est-ce qu'il a fallut que je fasse la maligne ? J'ai envie de me taper la tête contre un arbre. Je sens son souffle dans mon cou, et malgré que je sois bien plus petite que lui, sa manière de me tenir me rassure. Je suis quand même très paniquée à l'idée de voir le vide.
E t h a n
Pendant qu'elle réfléchi j'avance doucement. Je la tient fermement, il ne manquerai plus qu'elle se remette à paniquer, tombe et crève. Et ce n'est clairement pas mon but.
- Assied toi. je lui ordonne
- Pas question !
- Annah, regarde, je vais te lâcher et aller m'asseoir tu vas voir, ça ne craint rien.
- Non ! Me lâche pas t'es malade ! Tu veux que je meurs c'est ça !
J'enlève quand même mes mains de sa taille et m'approche doucement du bout du rocher.
- Ethan reviens !
J'ignore son appel et m'assois les pieds dans le vide.
- Ok alors je met pas mes jambes dans le vide.
Elle s'approche et s'assoie, son épaule est collé au miens. Elle ramène ses jambes contre elle. Elle observe les alentours et souffle régulièrement. La voir aussi vulnérable n'est pas une situation habituelle et je sais très bien qu'à la maison ce ne sera pas la même chanson.
