Mes pensées à travers les ténèbres

Laisse moi dans cet espace rempli de vide

Laisse-moi. Laisse-moi dans ce trou, dans cet espace rempli de vide. Je marche d'une façon fluide, dans cette forêt intrépide. Je ne sais ce que je ressens en ce moment même, je sais seulement que mon cœur se perd petit à petit dans ce désastre, dans cette nuit tombante. Dans cette nuit qui me donne une peur incroyable, une nuit terrifiante. Mon cœur bat à cent à l'heure et mes pas suivent la lenteur de mes pensées. Mes larmes sont élancées. Sur mes joues, sur mon corps remplis de poussière enlacées.

Mes joues, comme de la neige, fondent au contact de mes mains salies. Mon corps souffre d'une anomalie. Une anomalie que je ne saurais expliquer, mais qui reste malgré tout présente. Le corps que je porte durant chaque minute garde une froideur constante. Que je ne pourrais jamais régler. Je marche de plus en plus, jusqu'à l'épuisement, comme une personne qui a été aveuglé. Je ne sais où je vais ni ce que je fais. Je suis seulement le destin qui a choisi la route que j'allais prendre, je le sais.

Mon cœur saigne, depuis que je l'ai coupé, depuis que je l'ai frappé. J'ai évité de le soigner. Pour mourir d'une chose dont je connaîtrai l'existence. Ma solitude ou bien mon existence, n'ont jamais eu d'importance. Dans ce monde remplit d'innocence. J'ai décidé de partir avec le cœur léger. Telle une plume qu'on a jeté. Telle feuille qui tombe de son arbre. Je marche jusqu'à la fin, jusqu'à ce que la nuit soit sombre. Je marche comme une fée, ou bien un monstre, qui sait. Personne ne peut me le dire, personne ne le sait. Je veux me donner une fin agréable, ou désastreuse. Mais qui ne me donne pas l'image d'une meneuse. Je n'ai pas envie qu'on se souvienne de moi comme si j'étais une déesse. J'ai envie qu'on se souvienne de moi à la hauteur de ce que j'étais, c'est-à-dire une ombre, un sauvage, un fantôme remplit de faiblesses.