[ RIVAMIKA ] Mirrors

Chapitre 1: Edelweiss

Edelweiss: Dans le langage des fleurs, l'edelweiss est synonyme de paix, il s'agit d'une plante rare et inaccessible, souvent liée à des légendes sur des amours aussi profonds que tourmentés.

~*~

La première fois qu'elle le vit, il se tenait debout sur le corps d'un titan, dont la nuque avait été soigneusement découpée par ses lames.

- C'est...dit-elle.

- Les ailes de la liberté, la coupa Eren.

Pourtant ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire. En voyant cet homme tuer ce titan avec autant de facilité qu'elle, Mikasa eut l'impression de voir son double. Elle remarqua le désarroi d'Armin lorsqu'il la vit à côté de lui: il avait dû la confondre avec le nouveau venu. Après tout, qui donc possédait de telles facultés militaires mis à part elle ? Mikasa ne tirait de ses compétences aucune prétention, mais il fallait être aveugle, ou sacrément hypocrite, pour ne pas reconnaître que ce dont elle était capable était tout simplement prodigieux.
Keith Shadis, l'instructeur de la 104 ème brigade d'entraînement, l'avait félicitée à maintes reprises:

- Peut-être tiens-t-on enfin un soldat au niveau du Caporal Levi ! S'était-il exclamé. Vous êtes spéciale, jeune fille.

Depuis, elle n'avait cessé d'entendre parler de ce fameux Levi, que certains disaient être le soldat le plus fort du l'humanité. Elle ne l'avait jamais vu et s'était donc contenté d'imaginer cet homme et son caractère: vu le surnom plus que grandiloquent qu'on lui donnait, il devait être prétentieux. Et pour inspirer tant d'admiration, être assez grand, avoir une certaine stature. En bref, une sorte de héros formaté pour être respecté et adulé mais qui ne valait en fait pas grand chose de plus que les autres.
Et pourtant...lorsqu'elle l'avait vu tuer le titan aussi aisément, Mikasa avait immédiatement sû qu'il s'agissait de ce fameux Caporal dont on lui rabâchait les oreilles depuis trois ans. Il n'était pas grand, et même depuis le perchoir que lui constituait le corps du titan, cela se voyait facilement. Il ne tenait donc pas son surnom grâce à une simple stature, mais bien grâce à ses prouesses.

« C'est lui », voilà ce qu'avait voulu dire Mikasa, avant qu'Eren ne fasse allusion à l'emblème du bataillon.

Au début, elle était impressionnée mais aussi reconnaissante, car le Caporal les avait sauvés elle et Armin, mais aussi et surtout Eren. Elle l'en aurait sûrement remercié s'il ne s'était pas déchaîné sur la prunelle de ses yeux comme un barbare lors du procès. Mikasa lui aurait volontiers sauté à la gorge si Armin ne l'avait pas retenue, et elle avait beau savoir à présent qu'il s'agissait d'une mise en scène pour placer Eren sous la tutelle du bataillon; elle restait convaincue que ce nabot n'était pas obligé d'y aller aussi fort, et d'humilier Eren, son Eren, ainsi. Si elle s'était trompée dans ses pronostics sur la stature de ce nain, elle avait en revanche bien prédit sa prétention: la manière dont il avait vanté ses talents et parlé à celui qui l'avait autrefois sauvée d'un trafic d'êtres humains, avec cet air totalement blasé et méprisant sur son visage, emplissait la jeune soldate de rage. Elle le détestait. Alors, lorsqu'elle avait appris que Eren se trouverait dans l'escouade de cet homme pour sa première expédition extra-muros, elle n'avait pas pû s'empêcher de protester.

- Mikasa, c'est le caporal Levi, il est même plus fort que toi, tu n'as pas à t'inquiéter, dit Eren alors qu'ils s'apprêtaient à partir en expédition.

- Je ne doute pas des talents de ce prétentieux. Mais qui me dit qu'il mettra sa vie en jeu pour te sauver ?

Voilà l'essence du problème: il ne semblait avoir aucune empathie, aucune émotion. S'il estimait que sauver Eren constituait un risque trop important, il l'abandonnerait à son sort, elle en était sûre.