Chapitre 22 - Enfin, nous voici (FIN)

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Respirer.

Courage.

Je me rappelle avoir mis quatre mois à écrire cette fin pour TCÂ, et encore aujourd'hui j'ai un peu de mal à la poster. Enfin, j'avais mis quatre mois, mais que dire de l'épilogue ? 

Car oui, il y a un épilogue. 

Chers lecteurs, je vous remercie, vous tous qui êtes passés par là. Même toi, qui lis en silence. J'espère que cette fin abrupte vous plaira et surtout, que cette histoire vous aura permis d'aimer ce petit bout de vie juste écris là, façon sucré-salé. Nous voici donc l'avant dernier vendredi de la republication de TCÂ.

Bonne lecture à chacun. Ya.

***

Le 8 de l'année prochaine, passée. Nouvelle. Un putain de matin noir.

Coucou, monsieur poussière. Je suis caché dans la remise.

Surpris, hein ? Hier, j'ai pris mon dernier cours de braille. Depuis, j'arrive plus à écrire.

TOI

QUI LIS

REGARDE.

Ouais. Ouais, regarde.

Regarde-moi flétrir, regarde-moi te regarder, Journal. Peut-être que je t'avais écrit pour que quelqu'un puisse te lire. Peut-être que mes pensées s'étaleront sur ton papier dans ce putain de noir, et que l'encre coulera de mes yeux par pastillons bulleux, obscurs.

REGARDE,

TOI

Voir.

Je frémis, journal. Tes pages sont trempées, ondulées, car je sanglote comme une petite fille violée au fin fond de la cambrouse par son père consanguin.

Encore.

Roxas est parti. Cela fait un moment déjà, qu'il ne revient plus.

Et je suis courbé comme une bête, accroupi dans notre appartement, au milieu des moutons doux qui font éternuer et des tableaux, de Shion, des toiles qui frottent mon échine, me découpent le dos.

Reviens, mon Ange. J'en ai marre de crier. D'avoir l'estomac qui brûle et la bouche qui tord.

Tu reviens pas.

Et je ne peux pas écrire. J'avais pris un stylo, pourtant. J'avais rangé les factures, les cartons. J'avais trouvé un taf, même.

Ecrivain.

Points, par points.

Pour raconter des histoires couillonnes aux gamins dans les centres aérés pour infirmes. Les malades, les anormaux. J'ai pris un clavier, et j'ai tapoté une histoire. Je l'ai même lue sans froisser le papier. Sans le serrer entre mes mains pleines de sueur. Sans cracher sur la médiocrité de l'écrit, sa justesse blessante, sans prétendre que c'est moi qui l'avais rédigé.

On m'a payé dix euros pour faire regarder des gamins sans yeux. J'ai adoré.

Tiens, voilà l'histoire. Délecte-toi, si tu peux lire.

...Il était une fois un homme. Cet homme, qui était autrefois un enfant, vivait dans un grand antre de lumière, avec des parterres de fleurs colorés, des canapés trop mous, un papa et une maman.

L'enfant, il était roux.

Sa maman aussi.

Son papa pas tellement.

L'enfant regardait tout, et plus que tout, il regardait sa maman. C'était une jolie Jocaste au visage marmoréen, aux cheveux de tigresse, avec des canines de chat et des yeux bleus fuyants. Elle avait des boucles partout sur les épaules, le corps, la silhouette, une cigarette éteinte à la main et le ton très cassant. Quand elle parlait, ça faisait tchack, tchak. Comme ses talons hauts, qui claquaient toujours sur le sol luisant. Maman, maman.

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