CHAPITRE 5

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Deux autres mois étaient passés depuis la dernière fois où elle était allée au FBI. Et en parlant d'eux, ils ne l'avaient plus recontacté. Mais c'est sans doute dû au fait que son avocat dont elle a oublié le nom leur avait dit qu'en cas de besoins, ils devraient au préalable passer par lui.

Son amie Mary ne savait rien de ce qui c'était passé. Et elle ne le saura jamais. Comment lui expliquer qu'elle était maintenant marié avec un homme qu'elle ne connaissait pas, tout ça pour protéger un secret dont la divulgation entraînerait la mort de ses proches ? La meilleure solution c'était de taire toute cette histoire et attendre son divorce afin de mettre tout ça derrière elle.

Ça sera son plus grand secret. Les autres dissimulaient dans leur jardin secret, une relation scabreuse avec le mari de leurs meilleurs amis, mais elle, elle aurait ça, comme secret.

À genoux dans la salle de bain avec sa chienne couchée sur le seuil de la porte, Ada entendit Azur son autre chien-loup grogner. Avec difficulté, elle se releva, épongea sa sueur et s'en alla vers la porte.

La chienne sur ses talons, elle retira le verrou de la porte au moment où un petit coup s'abattit dessus.

- Bonjour Ada, s'exclama joyeusement celui qu'elle espérait ne plus jamais voir, l'inconnu de la voiture.

Il la poussa sur le côté et voulut entrer quand les deux chiens sortirent les crocs pour protester.

- Vous n'allez quand même pas les laisser m'attaquer ?

Pour calmer ses bêtes, elle passa ses doigts sur leurs pelage en leur demandant dans un silence de se calmer. 

- Que me voulez-vous ? Vous aviez dit qu'on se verrait le jour du divorce, à moins que ce soit pour ça que vous êtes là ?

En prenant garde à ne pas frôler les chiens, l'homme entra dans la maison en posant ses yeux partout.

- Il y'a eu un petit problème. Fit-il distraitement en continuant de regarder la petite pièce qui servait de salle de séjour.

- Quel problème ? Il s'est fait arrêter, demanda-t-elle avec un brin d'inquiétude qui étonnait l'homme avec elle.

Ce dernier se mit ensuite à rire comme si elle venait de dire une bêtise.

- L'arrêter ? Vous êtes drôle vous. C'est plutôt petit chez vous, mais ce n’est pas grave on fera avec.

On ? Comment ça on ?

- Au fait j'ai oublié mes bonnes manières, je m'appelle James. Lui dit-il en se redirigeant vers la porte. Si vous voulez bien vous pousser. Lui dit-il pendant qu’elle se mettait sur le côté. J'y pense, il faudra faire agrandir la hauteur de cette porte.

James écarta encore plus Ada de l'entrée sous les grognements des chiens, puis ouvrit la porte avant de faire un signe de la main à certaines personnes postées à l’extérieur. Quelques instants plus tard, plusieurs hommes entrèrent dans son petit chez elle, en file Indienne avec des objets, et des meubles sous les bras. Agissant comme s’il était chez lui, James guida les hommes à travers la maison jusqu'à la deuxième chambre qui était jusqu'à maintenant inoccupée.

- Mettez tout ici, et monter les meubles. Il y'a plus d'affaires que de place, on va juste mettre le lit et les tables de chevets, plus l'armoire en espérant que ça entre. Pour le reste ramener les.

Ada regarda par la porte ouverte, et vit un camion de déménagement plus deux SUV noirs aux vitres noircis.
- Mais qu'est-ce que vous faites ? Je n'ai pas besoin de toutes ces choses dans la maison.

- Ce n'est pas pour vous. Comme je vous le disais nos amis communs sont revenus avec plus de hargne. Nous les avons bien-sûr fait comprendre que votre mari était innocent de ce dont on l'accusait, étant donné qu'il était avec vous toute la soirée, mais ils affirment que nous mentons. Aussi pour détruire cet alibi, ils essaient de prouver que votre mariage est faux, et qu'il a uniquement été fait pour vous empêcher de témoigner. Et si vous voulez ôter la menace de la prison qui plane dorénavant sur votre tête, nous devons démontrer qu'ils se trompent.

- Mais quelle est le rapport avec toutes ces affaires ? demanda-t-elle en montrant du doigt les meubles qui entraient toujours dans la chambre d’amis, auxquels s’ajouta au moment où elle parlait trois grandes valises.

- La première condition pour être un couple marié c'est de vivre sous le même toit que votre conjoint, et c'est ce que nous allons faire.

- Non, non et non. Ça ne faisait pas partie de notre entente. Il était question d'un mariage avec chacun menant sa vie normalement jusqu'au divorce qui devait avoir lieu après la fin de l'enquête, et non d'une cohabitation.

- Mademoiselle Perry. Ce que vous ne comprenez pas, c'est que vous n'avez pas votre mot à dire. Cette situation nous arrange encore moins qu’à vous.
Au même moment, elle constata que tous les employés que James avait amenés s'étaient immobilisés. Avant que l'un d'eux ne commence d'une voix intimidée.

- Attention à la tête Monsieur.

Le Monsieur en question baissa la tête mis pieds dans la pièce. Et à cet instant, c'est comme s'il avait aspirer toute l'air qu'il y'avait. Ada baissa ses yeux sur ses chaussures noires impeccablement cirées, et remonta jusqu'à son visage. Il fallait vraiment agrandir l'embrasure de la porte, voir même le toit de toute la maison.
Il était immense, et imposant dans tous les sens du terme. Elle se sentait tellement minuscule à côté de lui, mais que dis-je, tout semblait minuscule aux côtés d'un homme comme lui. On ne voyait, et ne sentait que sa présence.

Ada ne voyait pas ses yeux à cause des lunettes de soleil opaques qu'il avait sur le nez, mais cette prestance et cette aura sombre, elle les reconnaitrait entre mille. C'est indéniable c'était lui, son nouveau mari...

Il tapa le sol avec sa canne créant ainsi un bruit sec qui raisonna dans toute la pièce, en faisant sursauter Ada. Il regarda partout autour de lui, avant de commencer à se déplacer en boitant comme s’il était blessé. Il ne lui accorda aucun regard ni attention.
Quand il passa près d'elle, elle recula instantanément comme si elle avait été brûlée par un feu invisible. Son parfum musqué et sa chaleur de son corps la frappa de plein fouet, en créant en elle une multitude de sensations que seul sa présence semblait éveiller.

C'est avec une personne comme ça qu'elle aurait à vivre, pendant...pendant combien de temps d'ailleurs vivrait-elle avec lui ?

- Suis-moi, dit James a l'intention de l'homme.

La gorge sèche, et le souffle coupé, elle regarda son mari suivre James. Les yeux d'Ada se perdirent sur son dos sculptural emprisonné dans son long manteau noir qui lui atteignait les genoux. Même les chiens qui ne supportaient pas l'arrivée d'inconnus dans la maison s'étaient tu en apercevant l'homme qui était dans la pièce.

Plusieurs minutes après, James réapparut devant elle.

- Ce n’était pas les présentations du siècle mais vous vous y ferez comme tout le monde.

Mais, elle n’avait nullement envie de s’y faire voulut-elle hurler, avant de se retenir. La jeune femme clignant des yeux, déglutit pour humidifier sa gorge avant de dire le fond de sa pensée.

- Quand est-ce qu'on divorce ? Questionna alors Ada à brûle à point.

















À L'ombre D'un RegardWhere stories live. Discover now