CHAPITRE 8

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La jeune femme aux cheveux frisés parcourus en tremblant les six kilomètres qui séparait sa petite maison de la ville. Elle n'en revenait toujours pas. Il avait essayé de la tuer. Elle aurait bien voulu se dire que c'était un avertissement mais c'était impossible. Il était aveugle donc il ne tirait pas pour prévenir, vu qu'il ne savait pas précisément où tirer pour la rater. C'était belle et bien pour tuer. Songeât-elle en passant une main fébrile dans sa tignasse.

Mais au fond qu'est-ce qui était étonnant ? Il avait bien tué sa fiancée à quelques jours du mariage. Alors pourquoi pas elle ? Ada essuya rapidement ses larmes et essaya de prendre une mine normale afin que son amie ne voit pas qu'elle avait un problème. Et quand elle sonna à l'appartement de Mary, c'est son colocataire qui vint ouvrir et comme d'habitude, ce dernier lui montrait clairement que sa venue ne lui faisait pas plaisir. Elle n'avait pas la force de feindre un sourire faux aujourd'hui, donc elle entra et se dirigea directement vers la chambre de son amie.

- Je ne veux pas que tes chiens fassent leurs besoins dans la maison, ni qu'ils mettent leurs poils partout.

- Ils n'ont jamais fait leurs besoins dans cette maison. Et pour les poils, même toi tu en perds mais personne n'en fait un problème international. Répondit Ada sèchement sans regarder le jeune homme qui n'en croyait pas ses oreilles.

Pour qui il se prenait ? Chaque fois qu'elle venait ici, il lui sortait cette même phrase et elle n'a jamais répliquer. Mais manque de bol pour lui, aujourd'hui elle n'était pas d'humeur.

- Hey toi ! La salua Mary avant de prendre une mine sérieuse pour la scruter. Ça va ?

- Impec. Comme je te l'ai dit je suis juste un petit peu fatiguée.

Ada contourna la jeune blonde pour aller vers le lit, mais cette dernière l'attrapa par les épaules en regardant son visage d'un peu plus près.

- Qu'est-ce qui t'es arrivée ? Tu as un bleu sur la joue et les yeux rouges.
Ada se toucha la joue à l'endroit où la balle à bien faillit faire son trou.

- C'est rien. Avant de venir j'ai voulu déplacer un meuble et il m'a irrité le visage. Et tu sais à quel point je suis sensible quand il s'agit de verser des larmes. Alors qu'est-ce qu'on regarde ce soir ? Demanda Ada pour changer de sujet.

Mary la fixa pour voir où était le piège, avant d'abandonner.

- On va d'abord commander une pizza, pendant ce temps on prendra une douche, après ça on se mettra en pyjama...

- J'ai oublié le mien, intervînt Ada en adoptant des traits désolés.

- Pas grave je t'en prêterais un, et on mangera devant un bon film à faire pleurer dans les chaumières. Ça te va comme programme ?

- C'est parfait. Répondit-elle en prenant un ton enjoué. En sachant bien qu'à partir de maintenant, elle n'aurait sans doute plus besoin d'un film pour pleurer.

Pendant toute la séance, Ada regardait l'écran de la télévision sans écouter ni voir les personnages. Elle repensait en boucle au coup de feu qui avait failli lui ôter la vie. Cet homme n'avait rien avoir avec celui avec qui elle avait discuté il y'a quelques mois. Mais qui était-elle pour affirmer ça ? Elle n'avait fait que l'écouter lui confesser avoir commis le meurtre de sa fiancée. Et c'est bien pour ça qu'elle est mariée avec aujourd'hui.

- Ada ? Tu m'écoutes ?

- Oui !

- Et qu'est-ce que je te disais ?

- Que..., que ce film était...

Ada essaya tant bien que mal de trouver quelque chose à répondre mais comme par magie, rien ne lui venait en tête.

À L'ombre D'un RegardWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu