CHAPITRE 26

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Le lendemain, elle l'avait regarder sortir de la chambre, et passer devant elle comme si de rien n'était. Sa robe déchirée, laissait voir sa belle cuisse à la couleur basanée, et le souvenir de la veille lui revient en mémoire.

Tu veux que je te traite comme une pute, ou comme ma pute ?

En colère, elle quitta le canapé, et avec rage elle entreprit de retirer ce bout de tissu qui était la preuve vivante de sa valeur, tout en arrachant les bijoux qu'elle portait. Quand elle réussit enfin à les enlever, elle courue sous la douche, toujours avec ses sous-vêtements, et elle mit en marche le jet d'eau en le réglant sur puissance maximale. Elle avait besoin de se laver de ces mots, et l'eau chaude était un excellent moyen pour se punir d'avoir elle-même donné à Nathanaël une bonne occasion de la rabaisser.

Assise dans un coin de la douche, Ada s'était recroquevillée sur elle-même, et elle resta là. Combien d'heures, elle ne saurait le dire. Pleurait-elle ? ça non plus elle ne le savait, l'eau de la douche se chargeait d'effacer les traces, si bien sûr traces il y'avaient.
Toutes la journée, enfermée dans l'antichambre, Ada ne mit pieds dehors. Elle n'avait rien avalé, depuis son dernier repas qui avait eu lieu en Russie. Elle comprenait mieux pourquoi il l'avait amené : elle était vu comme une pute sans même le savoir.

Beaucoup plus tard dans la soirée, aux alentours de vingt heures, Ada sortie enfin, et alla en cuisine se chercher de quoi manger. Son assiette de salade verte, et un verre d'eau en main, elle passa par le hall pour regagner les escaliers, mais la vision qu'elle eut la dégoûta.

Sans s'occuper d'elle, une jeune femme qu'elle reconnue comme étant celle qui était une fois venu chez elle, entrait dans le bureau de Nathanaël. Et il n'était pas difficile de savoir pourquoi elle était en ces lieux.
Blessée et furieuse, elle laissa là son repas et monta les marches en courant. La porte de l'antichambre refermée, elle se laissa glisser pour se remettre dans la même position que celle qu'elle avait plutôt adoptée sous la douche. Le front sur ses genoux, Ada s'étonnait de ne plus arriver à pleurer. Elle souffrait intensément, mais elle n'arrivait pas à trouver un exutoire.

Cette histoire c'était juste le temps que l'enquête qui planait au-dessus de leurs têtes finisse, et tout le monde aurait eu la paix. Alors pourquoi se mettait-elle dans tous ses états quand Nathanaël ne faisait que respecter sa part du contrat ?

Ada n'eut pas le temps d'obtenir la réponse à cette question quand son téléphone sonna. À quatre pattes, elle avança jusqu'à la table basse, et le récupéra.

Mary... Elle tombait vraiment au mauvais moment pensa Ada en décrochant.

- Salut ma belle ! S'exclama joyeusement la belle blonde depuis l'autre côté du combiné.

Mais cette joie ne se communiquait malheureusement pas à Ada.

- Bonsoir Mary. Lui répondit la belle métisse d'une voix morne.
- Ada ? Tu ne te sens pas bien ?

Non ça ne va pas...

- Si, ça va c'est juste que tu me manques. Menti-t-elle.

- Toi aussi tu me manques, mais tu ne m'auras pas avec cette diversion. Qu'est-ce qui se passe ? Ce sont tes chiens qui te manquent ?

- Non, enfin oui, mais ce n'est pas ça le problème.

- Je n'arrive pas à croire que quelqu'un de la ville les aient emprisonné ! S'énerva Mary.

Officiellement, ses animaux étaient morts par suite d'empoisonnement. Elle n'avait pas trouvé un autre moyen de tourner ça, sans avoir à dire qu'elle avait tué un homme qui essayait de tuer Nathanaël. Et en y repensant, Ada se demanda pourquoi elle ne l'avait pas tout simplement laissé faire ? Sans son intervention elle ne serait pas dans le dernier cercle de l'enfer.

À L'ombre D'un RegardWhere stories live. Discover now