À L'ombre D'un Regard

ÉPILOGUE

Arrêté à l’entrée de sa chambre, Nathanaël regardait sa fille jouant avec le sein de sa mère pendant que celle-ci était endormie. Conquit par ces deux femmes qui étaient devenue le centre de son univers, il marcha silencieusement vers elles, tandis que Night couché sur le sol relevait la tête pour le reconnaitre avant de se rallonger.

Il posa doucement le genou sur le lit, il rangea avec délicatesse le sein mise à nue de sa femme, avant de prendre la petite pour laisser la mère se reposer.

La petite Nathalya Asimov dans les bras, il sortit avec le même silence, pour retourner dans l’une des autres pièces de la maison. Il n’en revenait pas, lui, le Shadow, lui il était marié, et maintenant père d’une magnifique petite fille à la peau mate, qui avait ses yeux bleus à lui, les cheveux soigneux, et le petit nez de sa mère. Comment cela a-t-il pu lui arriver ? Quand cela a-t-il pu se produire ? tout avait été si vite, si intense, mais si beau.

Depuis cinq mois que sa fille était née, et il n’avait pas touché à une seule arme, il avait dorénavant l’impression que ses bras étaient destinés à porter plus important, et ses mains destinées à caresser autre chose de plus beau, certes il mettrait sans hésiter une balle dans la tête de tout homme qui s’en approcherait, mais la colère qui l’animait constamment avait entièrement brulé quand il avait posé son regard sur elle la première fois.
Obnubilé par le regard bleu innocent de sa fille, et attendrit par les gazouillements qu’elle faisait en essayant d’attraper le col de sa chemise ouverte, il n’entendit pas James entrer.

- Espèce de papa gâteau ! s’exclama se dernier avec un sourire amusé et moqueur.

Il releva les yeux vers son ami et frère, en lui souriant. Même sourire lui venait plus naturellement, mais il le fallait bien, après des heures entières à sourire comme un con à sa fille il ne pouvait en être autrement.
Lui aussi souriant, James se rapprocha du couple père-fille, retira son arme qu’il rangea dans l’un des tiroirs du bureau, et tendit les bras vers sa filleule.

- Lya, vient voir tonton J, c’est qui la chanceuse petite fille qui a pour parrain l’incroyable James ? Eh bien c’est toi ma belle ! et cela quoi qu’en dise ta farouche maman ! fit-il d’une voix conquise en prenant la petite pour jouer avec.

Nathanaël le regarda en secouant la tête incrédule.

- Et c’est moi le papa gâteau. Ironisa-t-il en lui remettant sa petite fille aux belles boucles noires.

- Pour moi ça ne compte pas, ce n’est pas pareille. Se défendit James avant de reprendre cette voix étrange pour s’adresser à nouveau à sa nièce. – Mais qu’est-ce que tu es lourdes ! ta mère te nourrit au béton ou quoi ?

En cinq mois Nathanaël n’avait pas mis pieds dehors, il lui était inconcevable de laisser sa femme et sa fille une seule minute. James se chargeait de tout, et lui non plus ne ratait pas l’occasion de rentrer voir la petite, et quand il était lancé, il pouvait rester avec elle des heures entières. Bien entendu Ada lui avait fait jurer certaines choses, comme ne jamais présenter une seule arme à feu à la petite, ne jamais la prendre dans ses bras après qu’il est tué, ou ait été en contact avec le sang, ou les muqueuses utérines d’une femme, et cela sans avoir pris une bonne douche au paravent, ne jamais prendre la petite avec son arme sur lui, et bien d’autres interdictions qu’elle avait fait marquer dans un livret avant de le lui remettre. Livret bien sûr qu’il n’avait jamais ouvert, de toutes façons Ada ne ratait jamais l’occasion de lui faire un cours, cours qu’il n’écoutait que de temps en temps.