CHAPITRE 41

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Le sang figé dans ses veine, Nathanaël évitait de cligne même des paupières, mais plus il attendait, et moins il arrivait à tenir ces bonnes résolutions. Il fallait qu’elle s’en aille, et pour cela, il n’avait qu’à lui dire une parole cinglante, la pire de toute, et elle s’en irait, le laissant de nouveau dans l’obscurité. Mais ça, le voulait-il seulement ?

Elle ne parlait pas, et lui il écoutait, il sentit son parfum porté à lui grâce à la porte qu’elle avait refermé, et son esprit vacilla, abandonna la partie, alors il se retourna, le visage tourné vers elle, et ce qu'il vit, lui coupa le souffle.

Sa gorge s’assécha, et il crut voir un mirage.

- Ada ? Murmura-t-il incertain que ça puisse être elle. La dernière fois qu'il l'avait vu elle était allongée sur un lit d'hôpital avec tout un tas de fils pour la maintenir en vie, et là...

- Oui, Ada, tu te souviens ? répondit cette dernière d’un ton cinglant. - Ta femme, celle que tu as abandonné alors qu'elle était enceinte de toi !

Nathanaël était sans voix, sidéré. Inconsciemment il recula jusqu’à ce que son dos nue cogne contre le mur de verre froid de la chambre. Il avait l'impression que ses jambes se dérobaient sous lui, et que tout autour de lui tanguait. Il la regardait, mais il n'en revenait toujours pas. Son magnifique gros ventre arrondi, visible grâce à cette robe de maternité vert olive, qui lui atteignait le haut du genou, le mettait dans un état qu'il ne saurait définir. Il ne savait pas s'il devait être content, triste, en colère, ou tout ça à la fois.

Le silence revint, et chacun arrêté à l’autre bout de la pièce regardait l’autre avec une lueur différente. Lui il était ravi, soulagé, effrayé, tandis qu’elle, elle le fixait avec une rage froide.

- Pourquoi es-tu parti ? L’interrogea Ada d'une voix si triste, qu'il en souffrit atrocement. Elle avait la même voix que la nuit où elle lui avait demander le divorce. - Pourquoi m'as-tu abandonné ? Surtout après tout ce que je t'avais dit ce jour-là ? Tu as disparu de ma vie du jour au lendemain, sans aucune explication, mise à part quelques mots griffonnés sur un bout de papier. Tu n'as même pas attendue que je me réveille pour me dire les choses en face. Tu t’aies contenté de partir, me laissant ainsi me réveiller dans un monde où tu semblais n’avoir jamais existé, me laissant avec un trou béant dans la poitrine, comme si tout ce qui avait eu lieu ne comptait pas. Même si j'étais morte tu n'aurais pas été présent pour moi.

Ada pleurait abondamment, mais ses sanglots n'altéraient pas la clarté de sa voix. Si on ne voyait pas ses larmes dévaler rapidement ses joues, jamais on n’aurait cru qu’elle pleurait.

La gorge nouée, elle attendit qu’il parle, mais il semblait être retourné au pays du silence.

Un ange passa.

Nathanaël la regardait, il la détaillait, et il se rendit compte que tout d’elle l’avait manqué, son regard, son odeur, son corps, la douce chaleur qui émanait d’elle au réveil, toutes ces choses d’elle auxquelles il évitait soigneusement de penser depuis qu’il était parti, absolument tout lui revenait, et tout lui manquait, mais ça il se retenait de lui dire. Il la fixait, en se demandant quel comportement adopter, quand l’évidence lui tomba dessus.

- Pour aimer, et protéger quelqu'un, il vaut mieux parfois devenir un étranger.

Ada eu un rictus de dédain.

- C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Que tu as dû partir pour me protéger ? Tu n'as toujours pas compris que c'est toi que je veux ! Même si pour cela je dois vivre sur un champ de mine ?

À L'ombre D'un RegardTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang