CHAPITRE 40

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- Mais...

- Les explications seront pour plus tard. Conduis-moi à lui.

- C'est qui cette pouff ? S’insurgea une belle brune d’origine latine en fixant d’un œil mauvais Ada avant de menacer James d’un regard incendiaire.

- La ferme ! Cria James sans regarder la femme qui venait de parler. Non je ne ferai pas ça. Dit-il en s'adressant cette fois-ci à Ada.

- Oh que si tu vas le faire. Sinon je peux t'assurer que je vais me débrouiller pour qu'il entende parler de moi, et si jamais il apprenait que toi tu savais, et que...

- Mais je ne savais rien.

- Plus maintenant. Amène moi à lui James. N'as-tu pas dit qu'on était de la même famille ? Et la famille c'est sacré, on ne laisse pas tomber un membre de la famille. Surtout pas chez les Asimov !

- La décision de partir ne vient pas de moi. Se défendit-il, comme si cela aurait suffi pour qu’elle le laisse tranquille.

- Mais tu peux aider à la rendre plus juste qu'elle ne l'est. Toi et moi on n'est pas vraiment les meilleurs amis du monde, mais on ne se déteste pas, on pourrait même dire qu’on a fini par s’apprécier, alors s'il te plaît ne me laisse pas tomber quand pour une fois je demande ton aide.

Il la regarda un instant, en colère de voir que la jeune femme utilisait ses propres mots contre lui.

- Vous faîtes chier à la fin ! Déclara-t-il en refermant la porte sur elle.

Le cœur douloureux, Ada recula comme si on l'avait poussé. Elle se mit à pleurer en silence, attendit durant cinq minute qui avaient l’air de deux heures de temps. Il ne sortait pas, plus aucun bruit, elle essuya les larmes qui avaient coulées, puis elle se décida à partir. Il n'allait pas l'aider, il lui faudrait trouver un autre moyen de trouver Nathanaël, car il était hors de question qu’elle abandonne, ça prendrait le temps qu’il faudrait, mais peu lui importait le trou dans lequel il se dissimulait depuis sept mois elle allait le retrouver, et ça qu’il le veuille ou pas !

Engaillardie par cette forte pensée, elle se retourna, et s’en alla.

Dos à la porte, elle marchait d’un pas lent, mais décidée vers sa voiture quand elle entendit la voix de James.

- Je ne t'ai jamais connu défaitiste petit rayon de soleil.

Elle fit volte-face pour le regarder enfiler sa veste en cuir noire.
Il avait retrouvé son air taquin.

- Alors, où es-tu garé ?

- Là. Fit-elle en souriant.

- Ne te réjouis pas trop vite. C'est peut-être ma dernière heure, mais bon, qu'est-ce que je ne ferai pas pour mon petit rayon de soleil ? C’est la famille après tout !

Dans la voiture, James la regardait sans y croire une seule minute, mais Ada ne voulait pas en discuter.

- Comment va-t-il ? demanda-t-elle pour détourner son attention.

- Aux yeux de tout le monde il va très bien, plus sombre, et plus dangereux que jamais, mais pour moi qui le connait, je peux te dire qu'il va mal, très mal même. Tu lui manques. Lui dit James gêné de parler sentiment.

- À moi aussi il me manque. Murmura Ada au bout d'un moment, le regard perdu à l'extérieur de la voiture.

- Comment tu m'as retrouvé ?

- Ta pute, Carmen. Je me suis dit que tu viendras tôt ou tard la voir. J'ai donc payé quelqu’un pour la surveiller en attendant le bon moment. Ça a pris sept mois, mais tu es venu.

- Comment es-tu au courant pour elle ?

- Tu m'en avait parler une fois. Tu disais que peu importait ce qui se passerait tu viendrais toujours tirer un coup avec elle un jour où l'autre.

- Y'a vraiment des fois où j'aurais mieux fait de me taire. Grommela James avant de se reconcentrer sur la route.

Plus aucun des deux ne faisait de bruit, la tête reposant contre la vitre froide de la voiture, Ada écoutait le doux ronronnement du véhicule en se demandant si c’était vraiment là, la meilleure des solutions. Après tout, elle pourrait toujours demander à James de s’arrêter, le foutre dehors, lui remettre son argent, et retourner chez elle, puis dire à Max qu’elle était enfin prête pour être avec lui, même si ça n’était pas vrai. Elle pourrait bien faire ça, mais elle n’en avait pas envie. C’était lui, ou rien !

- Il a une femme dans sa vie ? Demanda Ada quand James immobilisa la voiture devant une somptueuse maison à trois niveaux aux lumières complètement éteinte.

- Non. Depuis toi, personne. Et crois-moi ce n’est pas faute d’avoir essayé. Lâcha James avant de s’apercevoir de sa boutade, mais Ada était bien trop en proie à la nervosité pour se mettre en colère.

- Il n'y a personne ? s’enquit-elle en regardant la maison qui semblait être abandonnée.

- Si, il est là. Mais personne mis à part moi, ne sais qu'il vit ici. Donc il n'a pas vraiment besoin de gardes, et quand je lui dis qu’il peut au moins allumer, qu’on a de quoi payer la facture d’électricité, il me répond qu’il n’a pas besoin de voir le vide.

En entrant, James alluma l’immense lustres en cristal fixé au plafond du hall d'entrée, et se contenta de rester devant la porte

- Tu ne viens pas ?

- Non, je préfère attendre ici, près de la sortie au cas où il voudrait me faire la peau pour t'avoir conduit ici. Il est au troisième dans sa chambre, et l'ascenseur se trouve là.

D’un regard, elle ordonna en silence à son animal de compagnie de rester avec James, et après un petit gémissement plaintif, ce dernier s’assit au pieds de son maître temporaire.

Ada avança vers les cages de métal couvé par le regard de James, et les yeux canins. Quand elle atteignit le troisième étage, elle se dirigea vers la porte du fond en se disant qu'il devait s'agir de sa chambre. La lumière de l’énorme lustre à l’entrée diffusait dans le couloir une douce lumière tamisée qui lui permit de se repérer sans problème. En silence elle marchait en ayant l’impression que la porte ne faisait que s’éloigner, ou était-ce elle qui se déplaçait lentement.

Quand elle atteignit la poignée de la porte, elle y posa sa main en frémissant face au métal froid, puis après une profonde inspiration, elle poussa la porte, pas du tout prête à affronter son plus beau cauchemar.
La pièce était elle aussi noyée dans l'obscurité. Elle laissa à ses yeux le temps de s’habituer à la noirceur, sans pour autant parvenir à le voir. Elle ne le voyait pas, certes, mais elle sentait sa présence. C'est comme quand vous sentiez un danger venir avant de le voir.

Elle tremblait face à cette tension qui s'installait à chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce.

Dos à la porte, le regard dirigé sur son jardin non éclairé, Nathanaël senti sa présence. Son cœur battait si vite qu'il n'arrivait pas à bouger. Et même quand elle alluma, il ne se retourna pas pour lui faire face. Il savait reconnaître sa manière de marcher, mais il y'avait quelque chose d'étrange cette fois-ci. Etait-elle malade ? Blessée ? Sa guérison n’avait-elle pas été totale ? Ça il ne le savait pas. Cela faisait plus de sept mois qu’elle ne sortait pas de chez elle, il ne savait plus à quoi elle ressemblait, avait-elle grossit, maigris ? Etait-elle là pour le divorce, pour l’insulter, le maudire, ou le tuer ?

Mais qu’importe, après ce qu’il avait fait, il ne méritait pas mieux…














À L'ombre D'un RegardOnde histórias criam vida. Descubra agora