DANCE WITH ME ↠ ʲⁱᵏᵒᵒᵏ ↞

-X-

Maintenant 2 mois, que ma vie de lycéen continua, sans une once d'action, c'était toujours là même routine, à quelques détails près. Car je ne voyais plus mes amis autant qu'avant et j'en souffrais vraiment, mais je ne voulais pas le leur dire. Aujourd'hui était un jour comme un autre, toujours les mêmes cours, les mêmes repas dégueulasse à la cafétéria. Après les cours je pris mon temps pour rentrer chez moi, car j'avais la flemme de marcher plus vite. En arrivant devant chez moi, j'entendis des cris, des pleurs. Je rentrai presque en défonçant la porte et vis ma mère jeter tout ce qu'elle voyait, au sol. Elle pleurait, criait et elle ne m'avait toujours pas vu. Je n'avais jamais vu ma mère dans un tel état. Qu'est-ce qui s'était passé, pour qu'elle pète un tel plomb ?

— Maman ?

À l'entente de ma voix, elle se calma directement, se retournant vers moi en essuyant ses larmes. Elle me prit dans ses bras, me serrant de toutes ses forces.

— Maman qu'est-ce qui se passe ?

— S'il-te-plait Jungkook, ne me laisse pas non plus, je ne veux pas te perdre aussi !!

— De quoi tu parles ? Comment ça ?

Elle se sépara de moi et me donna un papier, apparemment une lettre venant de l'armée, je ne savais pas ce que c'était, jusqu'à ce que je vis le mot " Décès " écrit plus bas.

— Non ... non c'est-c'est pas possible, non non il ne peut pas !!

— Je suis désolé Jungkook ...

— POURQUOI ? NOON !!!

Sans même réfléchir, je sortis de chez moi et courut sans même savoir où aller. Mes larmes m'empêchèrent de voir clair. Je bousculai des gens, mais je n'avais pas la tête à dire pardon. Presque à bout de souffle et à bout de force, je m'arrêtai dans un parc, je m'assis sur un banc et pleurant toutes les larmes de mon corps. Non je ne pouvais pas accepter ça, il ne pouvait pas l'être ! Et comme si ce n'était pas déjà assez dur comme ça, au loin, je vis Jimin et sa femme main dans la main, en train de rigoler, se dirigeant vers moi. Ils ne m'avaient pas vu, donc je baissai ma tête, mais ça n'avait servi à rien, car Jimin me reconnut très vite.

— Jungkook ?

— Tu le connais ? dit sa femme.

— Oui c'est un de mes élèves.

— Jungkook qu'est-ce qui ne vas pas ?

— On devrait plutôt le ramener chez lui, tu ne penses pas ?

— Je suis très bien ici, merci ! Répondis-je, de quoi se mêle-t-elle ?

— Jungkook qu'est-ce qui s'est passé ?

— Tu vois bien qu'il ne veut rien dire, donc allons-y.

— Heu écoute rentre à la maison et je vais rentrer après.

— Quoi ?

— Je reste avec lui, donc rentre à la maison je te dis.

Sa femme partit en me regardant de travers, comme si ça ne lui faisait rien du tout de voir quelqu'un pleurer. Une vieille sorcière cette femme. Après avoir attendu que sa femme disparaisse de sa vue, il se rapprocha de moi, qui n'avait toujours pas arrêté de pleurer.

— Alors maintenant qu'on est que tous les deux, tu peux me le dire, non ?

Je levai mon visage vers le sien, ma bouche s'ouvrit mais aucuns sons n'en sortirent. Je repris ma respiration et lui dis enfin.

— Mon frère, il ... il est mort à l'armée.

— Oh non ! Je suis désolé Jungkook.

Et il me prit dans ses bras. Ses caresses dans mon dos me firent un bien fou, je n'avais jamais ressenti une telle douceur. Ce n'était pas les mêmes que ma mère c'est sûr, mais elles étaient toutes aussi agréables et réconfortantes. Il colla son front au mien et respira fort, se décollant d'un coup de moi, comme s'il se retenait de faire quelque chose.

— Passe-moi ton téléphone.

— Pour-

— Passe.

Je lui donnai et vis qu'il alla dans mon répertoire et enregistra son numéro dedans sous le nom de " Jimin ❤ ". Je ria légèrement à la vue du cœur qu'il avait rajouté et lui aussi d'ailleurs. Il me le redonna et me sourit de toutes ses dents.

— Maintenant tu as mon numéro, donc si tu veux parler je t'écouterais. Je serais-là ne t'inquiète pas, car je sais que c'est dur, moi aussi j'ai perdu quelqu'un, je sais ce que ça fait.

— Merci.

— Pas de quoi. Et maintenant, essuie-moi ces larmes, parce que même quand tu pleures t'es mignon. Enfin bref, je te raccompagne chez toi aller viens.

On fit le chemin tous les deux ensembles, avec des rougeurs sur les joues que j'essayais tant bien que mal de cacher avec les manches de mon pull. Mais heureusement comme la nuit était tombée assez vite, Jimin ne pouvant pas très bien les voir. Arrivé devant la porte de chez moi, je ne savais pas quelle mouche m'avait piqué, mais je me précipitai dans ses bras et il referma les siens autour de moi. Je voulus rester comme ça, je ne voulus plus bouger, mais je me rendis vite compte de ce que je faisais et me décollai immédiatement, très gêné et honteux. Je le remerciai de m'avoir accompagné en me courbant poliment, rentrant sans me retourner vers lui. À peine j'eus mis un pied en dedans, que ma mère me sauta au cou.

— JUNGKOOK ! Tu m'as fait peur, où étais-tu ?

— Parti évacuer.

— Ne me refais plus jamais ça !!

— D'accord.

— Et je n'aime pas trop que tu traînes avec ce Jimin, c'est quand même ton prof.

— Je ne traîne pas avec, il m'a trouvé en train de pleurer et a voulu me raccompagner pour pas me laisser seul.

— Je m'inquiète c'est tout.

— Je ne vois pas pourquoi. Et je pense que ce n'est pas le moment de parler de ça.

— Dis, tu me le dirais si tu étais amoureux de lui ?

À cette question je ne sus vraiment pas quoi répondre, je n'étais jamais vraiment tombé amoureux, donc je ne savais même pas si je ressentais quelque chose pour lui.

— Il faudrait déjà que je sache ce qu'est de tomber vraiment amoureux pour pouvoir te le dire.

— Je ne veux pas que tu souffres mon chéri, c'est tout. T'as dû le voir, notre famille n'as pas énormément de chance et je veux pouvoir te préserver le plus possible, il ne me reste que toi.

— Maman s'il-te-plaît ... Dis-je en recommençant à pleurer. Il me manque, pourquoi il est déjà parti, pourquoi il a fallu qu'il rejoigne papa, j'avais besoin de lui, non il ne peut pas faire ça !

— Shht mon chéri calme toi.

Ses caresses dans mes cheveux et dans mon dos me calmèrent rapidement, comme si on m'avait donné un médicament. Elle m'emmena jusqu'au fauteuil avec elle et plaça ma tête sur ses cuisses. Mes larmes cessèrent de couler et mes paupières se fermèrent de plus en plus. Elle chantonna et ceci agit comme une berceuse avec un bébé. Sa voix était très douce. Et quelques minutes plus tard, je partis au pays des rêves.

J'ouvris mes yeux d'un coup, car je me sentis bouger. Ma mère était en train de me pousser, pour qu'elle puisse se lever, elle avait dû sûrement prendre sommeil sur le fauteuil également. Je me levai et vit le visage de ma mère assombri, ce qui me choqua, car c'était quelqu'un de très souriant et là, on aurait pu croire à un robot. Je la pris dans mes bras et elle me serra à son tour. Je devais être là pour elle, ceci nous avait bouleversé tous les deux, alors je n'allais pas l'abandonné. On allait se soutenir mutuellement dans cette épreuve et réussir à surmonter tout ça ensemble.