Interlude

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Anne :

"Éléa, ma belle, tu ranges ta console. On arrive !

- Attends Manou. J'ai presque fini."

Je lève les yeux au ciel. Ça fait au moins trois fois que je demande à Éléa de ranger ses affaires et trois fois qu'elle me répond qu'elle a presque fini. Je rassemble ses affaires, range les gâteaux dans le sac et descends son manteau du compartiment au-dessus de nos sièges.

Le train entre en gare et j'insiste un peu plus fermement pour qu'Éléa m'écoute. La séparation avec Zayn a été compliquée ce matin à la gare. Puis l'excitation de revoir Harry a pris le dessus. Je ne peux pas dire qu'elle n'a pas été mignonne pendant le voyage mais j'avoue avoir hâte de sortir de ce train.

Je tiens la main de ma petite-fille et nous nous dirigeons jusqu'au parking. J'ai loué une voiture pour éviter à Harry d'avoir à venir nous chercher et d'interrompre sa matinée de travail. Je connais la route par cœur pour l'avoir faite pendant de nombreuses années avec mon mari et les enfants.

Je comprends qu'Harry ait eu envie de venir s'installer ici. Il nous le répétait constamment quand il n'était qu'un adolescent. Je ne pensais pas qu'il parviendrait à réaliser ce rêve et je suis vraiment heureuse pour lui qu'il y soit arrivé. Qu'il n'ait pas eu peur de se lancer. Je le laisse entre de bonnes mains avec Alain, Diane et Katia. Et à entendre Éléa me raconter sa nouvelle vie ici, je ne doute pas qu'Harry se soit déjà fait de nouveaux amis.

"Tu vois Manou, c'est là que je joue au foot avec Ernest et Doris !

- Oui ma puce !

- Tu vas rester un peu avec Papa et moi ? Tu viendras me voir jouer mercredi ?

- Et qui va s'occuper de Papy si je reste là ?

- Rohh mais Papy y peut se débrouiller tout seul !!! S'il te plaît Manou !!"

Je ris. Éléa est adorable et je ne serais pas contre le fait de rester quelques jours ici. Le ciel est bleu alors que celui de Paris était gris quand nous avons quitté la capitale. L'air frais et vivifiant de la mer me ferait du bien.

Je traverse le centre-ville et trouve une place non loin de la boulangerie. Éléa trépigne sur son siège mais attend que j'ai coupé le contact pour se détacher. Je fais le tour du véhicule et lui ouvre la portière. Elle saute de la voiture et se dirige en courant à l'intérieur de la boulangerie.

"Hey coucou ma puce ! la voix chantante de Katia nous accueille.

- Coucou Katia !

- Bonjour Katia, je dis en entrant à la suite de la petite.

- Anne, quel plaisir de vous voir. Vous avez fait bon voyage ?

- Oui. Pas de retard ! Impeccable !

- Dis Katia, il est pas là Papa ? dit Éléa en revenant de l'arrière-boutique.

- Éléa, je t'ai déjà dit de ne pas entrer comme ça derrière. C'est dangereux, je lui dis en fronçant les sourcils.

- Mais Manou, je fais attention et je touche à rien !

- Harry est au stade. Il est allé porter des sandwichs. Il y a un tournoi aujourd'hui, dit Katia.

- On y va Manou, s'il te plait !

- Oui !"

Katia me regarde avec un sourire entendu face à une Éléa turbulente qu'on n'a pas l'habitude de côtoyer. Une bise sur la joue et voilà Éléa déjà en dehors de la boutique, tirant sur la poignée de la portière.

Éléa's BakeryWhere stories live. Discover now