Chapitre 21 - LOUIS

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Depuis qu'Éléa est partie chez Zayn, Harry a passé toutes ses journées et ses nuits avec moi, chez moi. Quel plaisir de l'avoir au quotidien, de le découvrir un peu plus chaque jour, d'apprendre à toujours mieux nous connaître.

L'arrestation d'Ethan a libéré Harry mais aussi permis à ses angoisses de refaire surface. Il se réveille parfois la nuit, après un cauchemar. Il m'a avoué ce matin qu'il en avait fait juste après son agression pendant plusieurs jours, surtout lorsque son physique lui rappelait les coups infligés. Puis le quotidien avait pris le dessus et les mauvais rêves avaient fait place à quelques crises d'angoisse passagères. L'entretien avec le brigadier il y a quelques jours et la reconnaissance d'Ethan ont forcément ravivé les souvenirs de cette soirée-là, cette soirée où toute la vie d'Harry aurait pu basculer.

Cette nuit a été l'une de ces nuits perturbées par un cauchemar. Je l'ai rapidement compris lorsque, dans mon lit, j'ai trouvé Harry recroquevillé sur lui-même, transpirant. Naturellement, je me suis rapproché pour coller mon torse à son dos et enrouler mon bras autour de sa taille, mes lèvres déposant des petits baisers sur sa nuque et son épaule. Je l'ai réveillé doucement et il s'est tourné pour nicher son visage dans le creux de mon cou, ses deux bras accrochés à moi.

Cette soirée est désormais derrière nous, tout comme les douleurs d'Harry et ma culpabilité de ne pas l'avoir raccompagné ce soir-là.

Nous sommes restés enlacés l'un à l'autre pendant de longues minutes, jusqu'à ce que le souffle d'Harry devienne plus calme. J'ai embrassé sa tempe avant qu'il ne relève le visage et embrasse doucement mes lèvres, murmurant un "merci".

Nous avons beaucoup discuté ce matin, des difficultés que nous avons pu rencontrer dans nos vies à cause de notre sexualité, de son désir d'enfant mis à rude épreuve parce qu'il partageait la vie d'un autre homme. Je n'ai pas eu honte de lui avouer avoir souvent choisi la facilité d'une aventure... Jusqu'à lui.

Parce qu'aujourd'hui, je peux le reconnaître, l'arrivée d'Harry dans notre village, dans nos vies, a littéralement chamboulé la mienne. Je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un qui abattrait toutes mes barrières, qui me donnerait envie de me battre pour faire valoir nos droits, notre amour. Aujourd'hui, alors que nous nous apprêtons à fêter le passage à la nouvelle année, je me sens enfin entier et prêt à lier ma vie à celle d'Harry, pour les prochaines décennies, sans une once d'hésitation.

D'ailleurs, nous n'avons pas échappé au repas avec ma famille. Harry et moi avons été discrets, prudents dans nos gestes et nos paroles, lorsque Doris et Ernest étaient présents dans la pièce. Même si les petits ne semblent jamais faire attention aux conversations des plus grands, ils ont toujours un regard ou une oreille qui traîne. Tant qu'Harry n'a pas annoncé à Éléa notre relation, il n'est pas question de nous exposer devant quelqu'un susceptible de lui répéter.

Ce fut un repas agréable. J'avais des craintes car Harry est le premier homme que je présente à ma famille en tant que « petit-ami ». Je crois même qu'il est la première personne qui partage ma vie que je présente, vraiment. A bien y réfléchir, mes relations n'ont jamais été suffisamment sérieuses, même si certaines ont duré plus de quelques mois. Avec Harry, nous avons pris le temps de nous découvrir, nous charmer, nous séduire avant de laisser libre cours à nos envies. Ça fait à peine deux mois que nous avons échangé notre premier baiser, et pourtant, il y a des signes et des certitudes qui ne trompent pas, des émotions qui submergent et des battements de cœur toujours plus forts. On reconnaît SA personne quand elle se présente à nous. Harry est MA personne.

Harry a fait l'unanimité de ma famille. Son charme naturel a séduit les femmes de la famille, son charisme a retenu l'attention des hommes.

Je viens de terminer de me préparer pour la soirée à laquelle nous nous rendons ce soir : jean noir et chemise noire, ma paire de Convers aux pieds. Nous devons nous rendre chez Harry pour qu'il se prépare aussi mais pour le moment, il s'amuse à taquiner la peau de mon cou, mordillant et suçant la peau fine de ma clavicule. Je ris à son oreille parce que ses cheveux me chatouillent mais je ne me détache pas pour autant de son étreinte, resserrant même mes bras autour de son cou.

Éléa's BakeryWhere stories live. Discover now