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Abel

Quelques semaines plus tard...


Que me veut mon paternel ? C'est très rare qu'il me convoque dans son bureau à moins que j'ai fait quelque chose de mal, qu'il désapprouve ! Mais j'ai beau y réfléchir, rien ne me vient ! Je ne suis pas un enfant prodige mais j'en suis pas loin ! Je suis beau, attirant même, très intelligent et j'excelle dans mon travail ! Un fils dont tout père serait fier ! Non, décidément il n'a rien à me reprocher !

Je m'avance vers la porte de son cabinet, quand je décide de tâter le terrain en interrogeant sa fidèle assistante.


— Régina ! Dites moi qu'il est de bonne humeur ?

— Abel, mon garçon ! Tout va bien se passer !, essaye t-elle encore de me calmer.


Régina est une très belle femme, si on aime les soixantenaires. Elle me connaît depuis que je suis tout petit. Elle sait tout de moi. C'est ma confidente depuis que ma mère nous a quitté.

Et je me rappelle soudain, la dernière fois que j'ai été convié par mon père, sans aucune explication, à venir dans son antre. C'était il y a treize ans, il m'avait annoncé la pire nouvelle qu'un enfant peut entendre de la bouche de son papa, le décès de sa maman. Depuis ce jour-là, il ne m'a plus invité ici, ne serait-ce que pour le boulot. Pourquoi aujourd'hui ?


— J'aimerais être aussi confiant que toi !

— Tu le devrais ! Ton père m'a semblé en très bonne forme ce matin, il est impatient de te voir d'ailleurs !

— Tu ne sais pas, ce qu'il me reproche par hasard ?

— Non ! Pas du tout ! A part ta vie de dévergonder, je ne vois pas !

— Tu ne m'apprends rien de nouveaux !


Bon je sais, que mon père aimerait que je me pose, que je fonde une famille et que je sois heureux. Il est persuadé, qu'il connaît la femme pour ça ! Mais, ma vie me convient telle qu'elle est ! Je n'ai pas l'intention de la changer pour plaire à mon père et surtout pour assouvir son envie de petits enfants... non ! Je suis encore jeune pour ça !


— Abel ! Tu ne crois pas qu'il est temps pour toi, d'arrêter de jouer avec la vie et de sauter de femme en femme ?

— Non ! Et où je trouverais autant de plaisir que toutes ses filles me donnent, Régina ?

— Avec ton épouse !


Je ne peux m'empêcher de rire. Comment peut-elle penser qu'une seule demoiselle ferait l'affaire ? C'est impossible ! Déjà trois, c'est trop peu pour moi, alors une seule c'est rater d'avance !


— Tu as perdue la tête ? Jamais, une personne toute seule pourra assouvir mes désirs au même titre que toutes ses femmes réunies !, je stipule.

— Tu ne les sautes pas toutes en même temps, rassures moi ?

— Non ! Mais parfois ça m'arrive qu'elles soient plusieurs dans mon lit !

— Abel !, reste t-elle choquée un instant. J'espère au moins que tu te protèges ?

— Je ne suis pas idiot à ce point !, je lui sors de ma poche un défilé de préservatifs.

— Oh ! Ranges moi ça ! Tu es irrécupérable ! Ta mère doit se retourner dans sa tombe avec les débilités que tu fais en permanence !


Au contraire, je crois qu'elle est fière que je croque la vie à pleine dent ! Pourquoi tout le monde pense que ma mère serait très énervée contre moi, si elle me voyait ? Elle me connaissait, elle savait bien avant de mourir quel genre de fils elle avait, et elle s'en plaignait pas !


— Tu te trompes ! Elle doit être heureuse de voir que son fils bat tous les records en terme d'endurance !

— Tu es incorrigible !, me dit-elle avec un grand sourire. Tu devrais aller voir ton père, il a une réunion, dans moins d'une heure !

— Oh ! Mais j'ai tout mon temps alors ! Pourquoi me presser ? Je rentrerai cinq minutes avant qu'il se rende à ses obligations, comme ça j'éviterai peut-être un drame...

— Mais qu'est ce que tu fous ? Ça fait vingt minutes que je t'attends !, sort mon patron de père depuis son bureau. Qu'est-ce que tu n'as pas compris avec le fait que tu dois venir me voir immédiatement ?, s'énerve t-il subitement.


Je ne l'ai jamais vu autant remonté contre moi... Ah si ! Le jour de mes trente-cinq ans, lorsqu'il m'a surpris dans son lit avec trois, non quatre belles demoiselles en détresse... C'était le pied, je dois l'avouer ! Mais pas pour mon père qui m'a fait tout un sermon ! J'espère que je ne vais pas avoir droit au même discours : Mon fils, tu arrives à un âge où il serait temps de penser à te marier..., bla... bla... bla..., et bla... bla... bla...

Qui a dit qu'il y avait un âge pour s'unir à quelqu'un ? Personne ! Donc je ne vois pas en quoi ça les gênent que je profite de la vie, à ma manière ! J'aurais bien assez de temps après mes cinquante ans pour passer la bague au doigt de celle qui m'aura fait le plus vibrer...





Publié le mardi 2 octobre 2018


ABEL ET LA BÊTEWhere stories live. Discover now