Épilogue

1.5K 157 7
                                    

Inès (pas si bête que ça, enfin presque...)


— Mais où il est ? Pourquoi il ne me répond pas ? je sors sur le balcon, espérant le voir au bord de la piscine, mais non.


Décidément, on ne perdra jamais cette foutue habitude de se disputer pour un oui ou un rien. Et voilà, ce que cela engendre, il disparaît sans rien dire ! On passe de bons moments ensemble, je ne peux pas le nier. Mais quand une jeune fille, bien plus belle que moi, lui fait du gringue, je ne peux m'empêcher de rouspéter, et encore plus s'il commence à lui sourire bêtement. Je sais que c'est de la pure jalousie. Mais j'ai beau me le dire, rien n'y fait, je deviens complètement dingue. Parfois, j'aimerai qu'il soit un peu moins séduisant, cela me rassurerait davantage. C'est idiot ! Car il est certain que je l'aime tel qu'il est. Je dois seulement apprendre à contrôler mes pulsions.

Mais pourquoi Dieu, il ne répond pas quand je l'appelle ? Il sait que je m'inquiète. Ok ! J'y suis allée un peu fort hier soir quand je l'ai accusé d'avoir dragué la serveuse devant mes yeux, alors que c'est cette gonzesse de pacotille qui lui faisait ouvertement des avances. J'étais tellement aveuglée par la rage et surtout en colère qu'il ne se décide pas à la remettre à sa place, que j'ai quitté notre table en lui balançant à la figure mon verre de vin rouge. Bien sûr, il m'a suivi et après une très, très longue conversation, il m'a pardonné, du moins c'est ce que j'en ai déduit après notre étreinte plus que passionnée. Ai-je mal interprété ?


— Il va m'entendre ! Il ne sait pas ce qu'il l'attend à son retour !... S'il revient ?


Il va revenir ! Notre vol retour n'est prévu que demain midi.

Après quatre mois de périple, après avoir découvert les quatre plus grands continents, visité huit pays différents, nous avons décidé de plier bagage et de rentrer.

Il ne va pas me laisser seule ici ? Non ! Il ne me ferait pas cet affront. Abel a beaucoup de défauts mais pas celui-ci, il tient énormément à moi. Il n'aime pas me voir pleurer, et encore moins souffrir par sa faute.


— Tu parles toute seule ?


Je me retourne pour être sûre qu'il s'agit bien de lui, et que je ne suis pas en train de rêver. Il est là ! En chair et en os ! Plus séduisant que jamais ! Il est vêtu de blanc immaculé, il porte à merveille le short, ce qui fait ressortir ses jolis mollets de footballeur, qu'il n'est pas. Il me regarde tout sourire, attendant que je dise quelque chose. Mais je suis tant surprise que les mots ne sortent pas.


— Euh...

— Tout va bien ? Tu te sens bien mon cœur ?


Il s'approche de moi mais j'ai un mouvement de recul. J'ai toujours beaucoup de mal à l'entendre m'appeler « mon cœur ». C'est mignon, je dois l'admettre, mais étrange venant de sa bouche... Il est si viril, que ce mot n'a aucun sens venant de lui. Suis-je trop compliquée ?


— Tu ne vas pas recommencer avec ta jalousie maladive ! prend t-il mon refus pour de la méfiance. Je pensais qu'on avait réglé tous nos problèmes hier soir ?

— C'est le cas !

— Alors pourquoi tu ne veux pas que je te touche ?

— C'est juste... je m'arrête subitement, ne sachant pas comment lui avouer que je n'aime pas sa manière de me nommer.

ABEL ET LA BÊTEWhere stories live. Discover now